Peur d’aller dans le mur
juin 29, 2015 dans ma vie par Paf
Bon, comment vous dire mes inquiétudes ? J’ai peur que mes contemporains se trompent. J’ai des raisons d’avoir peur.
J’ai peur des abrutis obscurantistes qui vont trucider leur prochain au nom d’un dieu (qui ne mérite vraiment pas une majuscule). J’ai peur qu’on les laisse s’organiser. En tant qu’athée, je respecte la liberté de culte. J’ai de plus en plus de mal avec ceux qui ne respectent pas la liberté de non-culte.
J’ai peur des technocrates européens nantis qui tentent d’imposer au peuple grec des mesures qui ont démontré leur inefficacité. Je trouve ironique qu’à la tête de ce pouvoir se trouvent des dirigeants allemands qui ont la mémoire courte (moins de soixante-dix ans environ) en matière de gestion de la dette. Qui n’a jamais dit “si on te dit de sauter du pont, tu sautes du pont ?” On explique ainsi aux enfants qu’il faut refuser de faire ce qui est dangereux ou insensé. La manière dont les instances européennes infantilisent les élus grecs est détestable.
Je trouve très respectueux de son peuple de statuer sur cette question par referendum. Si tu veux mieux t’informer sur ce sujet, va voir là et là.
EDIT du 1er juillet : Je veux garder ici la trace de l'excellent billet de Frédéric Lordon, économiste atterré et directeur de recherche au CNRS.
Je ne sais pas toi, mais j’ai l’impression que quoi que je vote, ce sont toujours les mêmes qui décident de sauver des banques à coup d’argent public puis nous expliquent que nous devons bien nous serrer la ceinture et oublier nos acquis sociaux.
Pendant ce temps, la patronne du FMI gagne 400.000 euros par an et ne paie pas d’impôt du fait de son statut de fonctionnaire international. Je n’ose pas imaginer ce que ça représente comme manque à gagner pour l’ensemble des fonctionnaires européens et des dirigeants de l’OMS, de l’Unesco et autres assimilés.
J’ai peur de l’argent qui dirige tout, qui incite des entreprises gigantesques à manipuler les états pour augmenter encore leurs profits, au mépris du principe de précaution, de l’environnement et sans respect pour l’humain. Je n’arrive pas à me dire “ben ouais, un jour y’aura plus assez d’air pour tout le monde alors autant faire partie de ceux qui auront les moyens de s’en payer”.
Dans une moindre mesure, j’ai peur du miroir aux alouettes que l’on appelle à tort l’économie de partage. Quelques petits malins font fortune en modifiant des habitudes de consommation, en proposant au consommateur de faire une petite économie qui repose sur une inégalité, toujours. Le véritable partage, ce serait que le système de mise en relation entre gens qui cherchent et gens qui proposent des trucs soit gratuit, ou du moins à prix coûtant, que ce ne soit une source de profit pour personne, à l’instar de Wikipedia. J’ai apprécié l’article de Télérama (incroyable, non ?) à ce sujet.
Mais pendant ce temps-là, la kermesse s’est bien passée, mon stand n’a pas désempli de 18:00 à 21:30, j’ai rien vu passer, occupé à l’animer. Une cinquantaine d’enfants m’ont demandé s’ils pouvaient vraiment se faire électrocuter, j’étais assez content de moi (voir tutokitu 7) . Ce que le minus a préféré, c’est la bataille de bombes à eaux qu’il a faite avec ses potes. Et fait incroyable : j’ai gagné le deuxième prix de la tombola, moi qui ne gagne absolument jamais rien.