Hier soir, nous avons regardé une série dont je ne t’ai pas encore parlé, je suis impardonnable. Il s’agit de The Americans, qui nous narre la vie d’un couple d’espions du KGB installés et actifs aux États-Unis dans les années 80, sous Reagan donc. Note pour les jeunes : Ronald Reagan est un acteur raté qui a commencé sa carrière politique chez les démocrates pour finir en 1980 président républicain sponsorisé par General Electric, réputé pour son hyper libéralisme, son anticommunisme viscéral (surtout s’ils étaient nègres) et son goût prononcé pour la course aux armements (NRA forever). Il a suscité de nombreuses vocations politiques chez des abrutis ayant quelques talents d’orateurs qui se sont dit “si lui l’a fait, y’a pas d’raison”).
Pour revenir à cette série, l’intrigue est agréablement ficelée, tous les rôles sont bien tenus et l’ambiance 80’s est parfaite, notamment grâce à une bande-son pourrie d’époque qui me rappelle ma jeunesse. Le tiraillement des personnages entre la mère patrie qu’ils ont quittée depuis si longtemps et “l’american way of life” est très bien retranscrit. Mais c’est à la fin du huitième épisode que mon estime pour cette série a cogné le plafond de ma chambre, quand la séquence finale assez forte en émotion a été habillée par un de mes morceaux préférés d’un de mes groupes préférés du monde ever : Siamese Twins des Cure. La musique est vitale pour moi. Je ne peux pas envisager une journée sans en écouter. Je vénère (note pour les jeunes : du verbe vénérer, pas du verlan) suffisamment ce groupe pour te dire tout net que peu de films ou séries utilisent leurs morceaux. Et l’album Pornography dont est tiré ce titre est mon préféré avec Seventeen seconds et Faith (comme tout le monde) et Kiss me kiss me kiss me (pas comme tout le monde). Ce morceau, je l’écoutais ado dans le noir, dans ma chambre, en pleurant, parce que c’était juste la meilleure bande-son pour le mélange de désespoir, de désir et d’espoir qui m’habitait. Bref, j’étais timide, amoureux, et les filles dont j’étais amoureux ne le savaient même pas.
Ma timidité m’a fait passer, je crois, à côté de beaucoup de choses. J’espère que je parviendrai à transmettre un truc à mes garçons : c’est le goût d’essayer, de se lancer, quitte à se prendre un râteau (je ne parle pas que de filles ou de garçons). Je crois qu’on a plus de regrets si l’on a pas tenté que si on s’est viandé. Je ne me suis pas beaucoup viandé. J’ai quelques regrets.
Et puis ça les empêchera pas d’aimer les Cure, y’a aussi une ou deux chansons joyeuses.