Un peu de moi
novembre 13, 2013 dans ma vie
C'est fou comme on est capable de faire des enfants différents, pourtant élevés dans la même famille, à la même époque, en gros dans le même contexte. Les miens ont des mères différentes et sept ans d'écart, alors forcément la disparité de caractère est plus plausible. Mais tous les frères et soeurs que je côtoie, même nés avec peu d'écart n'échappent pas à la règle. Cette capacité de l'humain à faire du semblable si dissemblable m'émerveille. Observer mes enfants m'a souvent interrogé sur la part d'inné et d'acquis en chacun de nous. Le minus est complètement dans l'imaginaire, dans son monde à lui (on nous a assez longtemps fait chier avec ça), il se fout royalement de ce que son entourage peut en penser. Préado au même âge était déjà beaucoup plus rationnel, se conformait à ce qu'on attendait de lui et attachait de l'importance au regard d'autrui. Ils ont aussi de gros points communs, comme un goût prononcé pour les mathématiques, mais avec des approches très différentes. Quand j'imagine comment ça se passe dans leur tête, je vois pour préado des nombres bien alignés, écrits de la même couleur, alors que pour le minus, j'imagine des chiffres qui se baladent dans tous les sens, avec des couleurs et des textures différentes, et qui remuent comme les petites particules dans une boule à neige. Après, je me demande si ce n'est pas la vision que j'en ai qui contribue à forger leurs caractères. Préado chante faux et n'a jamais aimé ça. Minus chante et fredonne juste dès qu'il n'est pas en train de parler ou de dormir.
Je me suis souvent demandé comment pourrait être l'enfant suivant. Bon, je ne me pose plus cette question parce que nous sommes plus en âge d'affronter un nouveau-né. N'essaye pas de me convaincre du contraire, j'ai quarante-quatre balais et de toute façon je t'emmerde je ne conçois pas d'avoir soixante-cinq ans quand mon enfant en aurait vingt. Je sais qu'on vit plus vieux, tout ça, mais faut pas pousser.
Pour revenir aux différences entre mes mioches, l'autre certitude c'est que leur dénominateur commun (moi) a considérablement changé pendant les sept années qui les séparent. Pas la peine de ricaner sur la blancheur de mes tempes et barbe ou sur mes rides, je fais partie de ceux qui acceptent du temps l'irréparable outrage, voire qui trouvent que leur apparence est plus à leur goût que lors de la décennie précédente. Non je parle de mon comportement de parent. Je regrette parfois de ne pas m'être posé davantage de questions quand préado était petit, je me suis laissé porter, j'ai fait à l'instinct, parfois pas très bien. C'est sûrement le lot de beaucoup d'aînés, d'essuyer les plâtres. Avec les suivants, on est moins inquiet, et on ne commet pas de nouveau les mêmes erreurs (à moins d'être con).
Le minus a la chance d'avoir un père over concerné, et qui se remet souvent en question. Et qui déchire en Lego Technics !