Mon bébé

janvier 12, 2014 dans ma vie

pinata-brake

Ce fut intense. Ce fut bruyant. Ce fut un beau bordel. Ce fut un bel anniversaire. Bien que ce soit la semaine chez sa mère, ton grand frère est venu vous faire des tours de magie. Il a aussi donné le coup de grâce à cette piñata qui malgré sa mollesse a résisté longtemps à vos assauts. Vous avez ri, pêché, chanté, crié, hurlé, sauté, fait les cons, mangé des bonbons, fait des batailles de confettis, de serpentins, vous êtes costumés.

Tu as soufflé tes bougies. Tu as cinq ans. Tu n’es plus mon bébé. Tu es un petit garçon bien dans sa peau. Tu es gentil, toujours. Chiant, parfois. Belliqueux, jamais.

Tu as ouvert tes cadeaux. Ils étaient tous chouettes.

Les lendemains de moments comme celui-là me dépriment, cette fuite en avant du temps qui coule, qui vous fait grandir, qui nous fait vieillir…

Je ne regretterai jamais d’avoir passé le plus de temps possible avec vous.

Des enfants terribles, un restau terrible et un film, heu, pas terrible.

septembre 7, 2013 dans ma vie

zekitchen

Je n’ai pas été très loquace ces derniers jours, car je m’échine à transférer mon blog pour pouvoir en faire exactement ce que j’en veux. Avoir son nom de domaine à soi, c’est un peu comme avoir une adresse à soi quand on a toujours vécu chez ses parents ou ailleurs, une sorte de victoire personnelle, grande source de satisfaction. Aussi je suis très impatient de pouvoir vous accueillir dans ma nouvelle maison. Le seul hic, c’est qu’il manque pour le moment des trucs comme des murs et l’eau courante. Mais j’avance. J’ai hâte d’écrire le message qui dira “ceci est le dernier post sur tumblr”.

Hier soir, MQB m’a emmené dans un restau terrible pour mon anniversaire, et ce fut… divin. Ceci explique l’illustration de cet article. C’est le genre de cadeau que nous aimons nous faire : quelque chose qui n’est pas une chose, qui se partage, qui nous fait un souvenir de plus. Comme c’est un restaurant couteux et toujours rempli, je ne vais pas lui faire de la pub.

Avant ça, nous sommes allé voir un film qui nous a terriblement déçu : Grand central, avec Tahar Rahim, que j’adore depuis sa prestation phénoménale dans Un prophète de Jacques Audiard. Si tu n’as pas vu de films de Jacques Audiard, tu peux te précipiter, ils sont tous excellents (je n’ai pas encore vu De rouille et d’os). Pour revenir à Grand central, ce film ne m’a pas plu, malgré le jeu parfait de Tahar Rahim et de beaucoup d’autres, malgré une description intéressante de ceux qui se tuent à nettoyer nos centrales nucléaires, et malgré une distribution de “gueules” de haut niveau (spéciale dédicace à Denis Ménochet, le français du début d’Inglorious Basterds, et à Camille Lellouche, lumineuse). La réalisatrice s’est embourbée dans une histoire d’amour adultère bidon et chiante et qui n’apporte rien à l’histoire et j’ai du mal avec Léa Seydoux, et l’esthétique du film m’a paru factice du début à la fin (clichés de prolétariat tendance manouche vu du 16ème selon MQB). Notre grosse envie du moment, c’est le prochain film de Desplechin : Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines). Là, j’ai confiance.
Et pendant ce temps là, le minus a fait une déclaration d’amour à sa baby-sitter. Entre la poire et le fromage. Toujours quand on s’y attend le moins. “Je voudrais que tu sois ma baby-sitter pour toujours, jusqu’à ce que je sois grand, grand comme toi. Je voudrais que ce soit toujours toi ma baby-sitter, personne d’autre.” Too cute.
Je n’ai pas parlé de Préado depuis un moment. Il va très bien, sa rentrée en 5ème s’est bien passée (à part la liste de courses de la prof de math). Il a assisté à son premier cours de boxe et il est ravi, ça m’a fait plaisir de le voir aussi heureux. Je les aime mes garçons.

Quand tu expliques à ton enfant que c’est pas bien d’avoir jeté un plus petit que lui par terre sous prétexte qu’il lui a pris un jouet

juin 17, 2013 dans ma vie

Samedi, 15h45, réveil de la sieste du minus. On lui dit doucement “il faut te réveiller, c’est l’heure d’aller chez Barnabé” (tous les noms de cette chronique ont été changés pour protéger les coupables). Là, minus manque de se cogner la tête dans le lit jumeau du haut tellement il se lève vite en disant “ah oui, mais je dois mettre mon costume”. Tu parles. Comme si on avait pu oublier. Depuis deux mois qu’on a retrouvé ce costume de chevalier qui appartenait à préado quand il était minus, le minus rêve d’aller à un goûter d’anniversaire pour le porter fièrement devant ses pairs. Mais d’abord, faut lui mettre des vêtements sous son costume. Même si le minus considère que c’est une grosse perte de temps pour le moment, il nous remerciera plus tard (ou pas) parce que la cotte de maille, même en synthétique, ça doit gratter un peu. MQB jette un T-shirt par terre en grommelant un truc genre “pas confortable” (pourquoi tu l’as sorti alors ?) et me demande de lui passer un T-shirt tout simple. Sous une apparence anodine se dissimule en fait une mission presque impossible : lui passer le T-shirt auquel elle pense. Je commets l’erreur de sous-estimer la complexité de la tâche et j’attrape un T-shirt en haut de la pile. “Non, c’est un manches longues”. Déplié, il rejoint son frère pas confortable par terre. J’en tends un autre qui n’a pas les manches longues. “Ça, c’est un maillot de corps, passe-moi un T-shirt”. Troisième truc déplié par terre. Là, je fais ce que tout humain sensé devrait faire : je replie les trois T-shirts et lui dis de le prendre elle-même. Crois-moi, je n’avais qu’une chance sur 27 (le nombre de T-shirts dans l’armoire) de donner le bon. D’ailleurs, elle a trouvé son bonheur dans ceux qui étaient secs sur le sèche-linge, que je ne risquais donc pas de trouver dans l’armoire.

Pour l’unique fois de la semaine, du mois et probablement du trimestre, minus est habillé en moins de deux minutes (en ne comptant pas le temps du choix du T-shirt dont il n’est pas responsable). Costume de chevalier cape et bouclier inclus. D’habitude quand je l’habille pour aller à l’école, j’ai l’impression d’essayer d’habiller un poulpe mort (mais encore humide, sinon ce serait trop facile).

Nous voilà dans la rue pour nous rendre chez (comment je l’ai appelé déjà ? Ha oui !) Barnabé, dont le logis jouxte le nôtre puisqu’ils vont dans la même école. Bon, il jouxte pas tellement, en fait. Nous sommes au sud-est de l’école, il est au nord-ouest. Je voyais ça plus serré à Paris, le découpage scolaire. Sur notre chemin, nous croisons quelques regards admiratifs d’autres minus, quelques regards amusés d’adultes et même le  regard surpris d’un mec qui a commencé l’apéro vraiment trop tôt et qui a dû avoir un flash-back mixé des Visiteurs et de Bugsy Malone.
Ensuite, ça s’est déroulé comme se déroulent les goûters d’anniversaire. Faire davantage connaissance avec des parents sympas dans un coin du salon, en se braillant dans les oreilles pour essayer de couvrir le bruit des nains qui n’y vont pas de main morte. Faut dire que Barnabé, il ne s’est pas embarrassé de fioritures, y’a pas une ptite gonzesse. Que des futurs poilus. La pauvre petite cousine de quatorze ans qui avait prévu des activités s’est pris un râteau monumental.

Les discussions des parents sont entrecoupées de petites pauses du genre “Achille, tu t’excuses tout de suite d’avoir lancé cette petite voiture dans la tête d’Arsène !” ou “Non, c’est pas bien d’avoir arraché la cagoule de Spiderman de la tête d’Ambroise, tu lui as fait mal aux oreilles !” C’est vrai qu’Ambroise, il la tenait bien avec ses oreilles, cette cagoule, faut bien qu’il y ait des avantages à avoir des oreilles  de koala.

Évidemment, nous sommes passés par le moment rituel du soufflage de bougies commémoratif. Et mon minus qui mange du gâteau au chocolat en buvant du jus d’orange. Deux substances qu’il a toujours refusé d’ingurgiter. Mais quand c’est sucré, il est prêt à faire des expériences.

En tous cas, samedi, j’ai rencontré des gens vraiment sympas. Je ne suis pas surpris, leurs enfants m’étaient déjà sympathiques.