Une discussion sur la page d’une fille qui me fait rire et qui mélange habilement chaussures de luxe et jouets d’origine danoise m’a donné envie de vous parler de cheveux, des cheveux de mes enfants, plus précisément. Parce que je suis assez lucide, les miens, vous vous en tamponnez, et vous avez bien raison, d’autant qu’ils dépassent rarement le centimètre. Je finirai, pour ce qui concerne mon crâne, par préciser que ma coupe, ou plutôt mon absence de coupe, est le résultat d’une aversion pour les coiffeurs (que je partage fièrement depuis plus de vingt ans avec feu Pierre Desproges), d’un impérieux besoin de ne pas m’emmerder à me coiffer et à me laver la tête, et surtout le sentiment que les cheveux longs ne me sont jamais allé après mes huit ans.
Néanmoins, j’aime les cheveux longs pour les garçons et je trouve que cela va très bien aux deux miens. Le seul inconvénient réside dans les commentaires des quidams que ces ornements capillaires occasionnent, qui vont de stupides à réac dès qu’ils ne sont pas sympathiques.
Quand préado était petit, il m’est arrivé plus d’une fois avec des mamies qui me demandaient “quel âge elle a ?” de répondre avec hargne “Robert !” ou “Jean-Claude !” À tel point qu’un jour, c’est préado (alors minus) qui a répondu qu’il s’appelait Jean-Claude dans le bus.
Avec l’âge, je me suis calmé. Je suis un poil plus indulgent avec les mamies, mettant ça davantage sur le compte de la biglosité que de la connerie. Après, faut pas essayer de me convaincre qu’ils ont chaud trop longtemps sous peine de faire monter la mienne de température. On frôle un peu trop facilement le sexisme à ce sujet.
Donc mes enfants choisissent leurs coupes de cheveux et je les ai déjà informés qu’ils pourraient faire ce qu’ils veulent à ce sujet. Couleur, tonsure, punk à chien, hare Krishna si ça leur chante, je m’en fous. Idem pour les piercings tant qu’ils n’endommagent pas le corps de manière définitive (comme les anneaux d’oreille qui élargissent le lobe jusqu’à pouvoir y passer une saucisse de Francfort). Mon principe est : rien d’irréversible. Pas de tatouages avant d’être autonome (qui rime avec neurone) ou majeur. J’ai des tatouages, j’aime les tatouages, mais j’ai commencé à trente ans.
Pour le reste, j’essaierai de leur apprendre qu’en France l’habit fait le moine, que c’est rien de le dire, qu’il faut choisir entre se conformer ou assumer les conséquences.
P.S. : Ma bobine il y a quarante ans, ai-je besoin de préciser ?