La star du bac à sable
février 27, 2014 dans ma vie par Paf
Première après-midi à Londres, nous profitons du beau temps pour aller au Diana Memorial Playground, magnifique aire de jeux située au nord-ouest de Hyde Park. L'endroit est magique pour les enfants, inspiré de Peter Pan. Imagine un bateau pirate échoué dans un bac à sable géant, entouré de tipis, de cabanes surélevées et d'un tas de jeux variés. Vraiment superbe. Ajoute à ça des écureuils qui gambadent et de jolis oiseaux partout et ça devient enchanteur.
Pendant que les enfants s’amusent, je prends des photos de l’endroit et des enfants. À un moment, je change d'objectif sur mon appareil photo et ce faisant, je vois une jeune femme qui me regarde l'air mi-mauvais mi-effrayé. Elle attrape son enfant et s'éloigne rapidement. Sur le coup, j'ai vraiment pas compris.
MQB, qui venait d'assister à la scène, m'a éclairé : elle m'a dit (texto) "la dame a eu peur que tu la prennes en photo. Parce que la dame, c'est Adele."
Petit aparté, avec moi les stars ne sont pas emmerdées parce que je suis au physionomisme ce que Nelson Monfort est au journalisme : une quiche intersidérale (si on se connaît et que je ne te calcule pas, ne m’en veux pas). Je ne compte plus les fois où MQB m'a dit que je venais de croiser/bousculer/parler à quelqu'un de connu.
Deuxième aparté, contrairement à MQB qui perd absolument tous ses moyens inversement proportionnellement à l'admiration qu'elle voue à quelqu'un, je me comporte de la même manière avec un pipole qu'avec un parfait inconnu. Si t'insistes, un jour je t'expliquerai pourquoi. Fin des deux apartés.
Comme je n'aime pas faire peur aux gens, surtout aux jeunes mamans, qu'elles soient mondialement célèbres ou non, je suis allé la voir (après avoir rangé mon appareil photo) et je lui ai dit que j'étais désolé si je lui avais fait peur, que je n'avais pas l'intention de la prendre en photo, juste mon nain qui jouait à côté du sien. Elle m'a remercié et voilà.
Je plains les gens comme elle, dont les paparazzi pourrissent la vie, pour lesquels mettre le pied dehors présente un risque. Une personnalité politique choisit un métier, ces désagréments font partie du package. Mais un artiste, surtout aussi jeune, subit ça et je ne suis pas sûr que cela soit compensé par le confort de vie que procure l'argent.
N’oublie pas que tu finances une bien sale industrie quand tu achètes les torchons qui payent ceux qui harcèlent et effraient une maman comme elle.
Ceux qui ont tout compris, ce sont les Daft Punk, qui cumulent les avantages de la reconnaissance de leur talent et l'anonymat qui te permet de faire tes courses dans la supérette du coin. Ce sont les "parfaits inconnus".