Le trouillomètre à zéro

juillet 15, 2014 dans ma vie par Paf

bear

Samedi matin, TGV Paris-Biarritz, bondé bien sûr pour motif original de départ en vacances. Une copine de minus fait le voyage avec nous pour rejoindre ses grands-parents. Nous sommes dans un carré avec les deux petits, le préado a pris la place solo à deux voitures de là pour jouer peinard sur son iPod. Nous passons la gare de Bayonne et nous savons que nous arrivons dans une quinzaine de minutes. Je pars pisser au bout du wagon. Quand je reviens, je mets une minute à tilter : “mais où est le minus ?!” MQB réalise qu’il n’est pas à côté de moi. Il a voulu me rejoindre aux toilettes et là il est nulle part. Madame panique, je retourne aux toilettes du bout du wagon, personne. Je fonce en direction de la voiture 1 où est le préado, je lui demande s’il a vu le minus et comme j’ai une confiance relative en sa capacité à voir quelque chose quand il joue, je vais jusqu’au bout de la voiture, personne. Je retourne à notre voiture trois, je leur dis de boucler les affaires et je fonce de l’autre côté du train. MQB vient de vieillir de dix ans : elle n’a pas compris que tout ça avait eu lieu après être reparti de Bayonne et que donc le minus est forcément quelque part dans ce putain de TGV. Après le wagon-bar, je remonte les secondes en demandant à la cantonade si quelqu’un a vu un petit garçon aux cheveux longs, personne ne l’a remarqué. Un contrôleur qui a rejoint MQB diffuse une annonce, je continue à remonter le train comme un saumon au milieu des gens qui commencent à encombrer les couloirs pour se préparer à sortir. Voiture huit, toujours rien. Je gueule de plus en plus en bousculant de plus en plus de monde, j’arrive au bout du train et là je le vois, il commençait juste à paniquer. Je l’attrape, le rassure deux secondes et lui dis qu’il faut vite que nous retournions à nos affaires pour réussir à descendre à l’heure. Beaucoup de gens sympas se sont drôlement poussés pour nous laisser passer en trombe, nous disant des trucs gentils sur le minus retrouvé, j’ai cavalé le minus dans les bras, en remerciant. Nous sommes arrivés à notre voiture quand le train s’arrêtait. Un mec m’a aidé à descendre les valises, MQB ne pouvait plus rien porter à part son enfant. Le contrôleur aussi a été très sympa en retenant le train le temps que je remonte attraper ma guitare.

Ces dix minutes font partie des dix plus longues de ma vie. Même un spectacle du mime Marceau qu’on m’a imposé ado ne m’a pas paru aussi long. Désarroi complet, quand tu ne te rappelles même pas de la couleur des vêtements de ton enfant.

Spéciale dédicace à la morue du wagon-bar qui a dit à MQB qu’elle avait vu descendre à Bayonne un homme avec un enfant qui n’avait pas l’air d’être le sien, tentant ainsi de pimenter son morne quotidien rythmé par le journal de vingt heures et France Dimanche.

Je te rassure, après cet épisode, les vacances ont bien commencé. Enfin une fois que j’ai rattrapé sur la voie le doudou de la copine du minus qui lui a échappé des mains. Pour elle, c’est le jour terrible où son doudou est tombé sur la voie ferrée.