Tout en haut du monde et les huit salopards
janvier 31, 2016 dans ma vie par Paf ! le P.A.F
Hier, nous sommes allés au cinoche. MQB a emmené le minus voir Tout en haut du monde, un film d’animation français réalisé par Rémi Chayé qui a précédemment travaillé avec Tom Moore comme assistant-réalisateur sur Brendan et le secret de Kells. L’histoire est superbe et les graphismes, qui s’apparentent plutôt à de la peinture, sans contours encrés, sont de toute beauté. Le minus a été embarqué par l’histoire. Nous déconseillons aux trop jeunes car l’histoire, à l’instar des romans de Jules Verne, ne se pare pas d’animaux mignons et autres poncifs des studios obnubilés par l’audimat. Un style graphique unique et une héroïne, ça fait déjà deux bonnes raisons d’aller le voir.
De mon côté, et dans un grand écart stylistique, j’ai emmené l’ado voir le dernier Tarantino. Je ne sais plus si j’en ai déjà parlé ici, mais les films qui se passent dans la neige m’emmerdent. Ça marche presque à tous les coups. C’est bien sûr valable pour Cliffhanger, mais aussi pour Fargo, ou un plan simple. Je n’ai pas d’explication, j’aime bien la neige en vrai, mais pas à l’écran. Une des rares exceptions, c’est The Shining, mais ça se passe pas mal à l’intérieur. Toujours est-il que je redoutais cet aspect du film.
Sans être un adorateur de Tarantino, j’aime la plupart de ses films. Alors que MQB pas du tout. J’ai montré Jackie Brown la veille à l’ado et ai pris grand plaisir à le revoir. Bon, pour les Huit salopards, je suis un peu mitigé. Sans être vraiment déçu, parce que je retrouve ce qui fait la marque de fabrique de Tarantino (un casting de bons acteurs, mis dans des situations d’une intensité supérieure à la moyenne avec des dialogues plutôt savoureux), je n’ai pas non plus été emballé par le film. Bien que tourné en 70mm, ce qui n’existe presque plus, l’image ne m’a pas collé au fauteuil, mais c’est plutôt une question de lumière et d’ambiance que de pellicule. Et puis y’a toute cette neige, bordel. Et puis la musique d’Ennio Morricone est parfaitement adaptée au style western, mais pas au style Tarantino (et il y a une bonne partie du film sans musique, ça m’a aussi laissé sur ma faim). Enfin mon avis tu t’en tamponnes peut-être, t’as raison d’ailleurs, je ne suis pas critique de cinéma.
Ce dont je voulais parler surtout, c’est de mon choix d’avoir montré ce film à mon fils de quatorze ans. J’ai vu qu’il est interdit en France aux moins de douze ans, mais que certains pays l’ont interdit aux moins de dix-huit, ce qui fait quand même réfléchir. Après visionnage, je dirais que le niveau de violence est exactement le même que dans Pulp Fiction, Kill Bill ou Inglorious Basterds. Dans certains films, les pistolets font de tout petits trous bien propres qui ne saignent presque pas, ben chez Tarantino, c’est le contraire. Y’a de la cervelle, du cartilage qui sort et des tas d’autres trucs qui sont bien mieux à l’intérieur. Quand l’action d’un film se déroule plus de cent ans dans le passé (ou dans le futur, ou sur une autre planète, ou dans une dystopie), je suis moins gêné par la violence que lorsqu’elle se déroule de nos jours. Parce qu’il n’y a aucun doute que c’est une fiction. C’est bien clair pour l’ado que tout ça est bidon, je ne suis pas inquiet de ce côté-là. Je ne lui aurais pas montré à douze ans. Je suis plus méfiant à l’égard de la violence psychologique que du grand guignol qui gicle partout. Dans les films qui m’ont le plus marqué, il y a Elephant Man de Lynch que j’ai vu à douze ans en salle avec ma mère (elle a regretté de m’y avoir emmené), Midnight Express que j’ai dû voir vers quatorze ans, Sailor et Lula (encore Lynch) et Requiem for a dream. Voilà les quatre films qui m’ont fait ressentir un malaise physique. Ceux-là, je ne veux pas que mon fils les voie encore.
Ça m’intéresse que tu me dises quel film tu penses avoir vu trop tôt (et à quel âge bien sûr).
Ayant des frères plus grands que moi, j’ai toujours été au milieu quand ils regardaient des films qui ne m’étaient pas trop destinés. Et ça ne les perturbaient pas de savoir l’effet que ça aurait. (Ouais bravo hein)
Après j’ai pas de souvenirs d’avoir été trop trauma par ça, je partais quand je voyais que ce n’était pas pour moi.
Par contre, un film qui m’avait beaucoup remuée c’était Le grand bleu. Pourtant j’adore ce film mais il me laisse une sensation bizarre.
Elephant Man on l’avait regardé au collège pour le cours de français. Très perturbant aussi. Je ne sais pas si je pourrais le revoir.
Ah et un film que j’ai vu très jeune, qui m’a perturbée mais que j’aime très très fort c’est Amadeus. Lui je ne m’en lasse pas.
Midnight Express vu assez jeune mais pas un mauvais souvenir.
Amadeus m’a fait le même effet qu’à toi, je l’ai revu récemment et c’était toujours aussi plaisant.
Tu ne dis pas ce qu’en as pensé le Minus du film?
Ça lui a plu, suffisamment pour qu’il ne soit pas relou pendant la séance, mais je ne peux pas t’en dire plus parce que je n’y étais pas et qu’il est assez laconique sur le sujet.
Ma mère travaillait dans un cinoche quand j’étais môme et elle avait fini par abdiquer : je voulais voir vampire vous avez dit vampire et franchement j’ai fini sous les fauteuils (c’était un tout petit cinéma du coup limite projection privée) j’ai flippé !! Sinon comme toi à l’âge adulte j’ai vraiment été marqué par requiem for a dream ! Assez cloque . Bonne aprem .
Mon frère et ma soeur ( plus agés que moi de 7 et 11 ans d’écart) ont profité de l’absence de mes parents un soir pour regarder (avec moi) Psychose. Ce fut violent psychologiquement effectivement. J’avais 10 ans, et je n’ai pu regarder un autre film d’Hitchcock que vers 20 ans. Je n’ai jamais revu Psychose, c’est con je sais.
Sinon, je suis étonnée : tu n’as donc pas aimé « La Reine des Neige » ? 😛
Moi c’est Orange Mecanique. Je ne sais plus bien a quel age je l’ai vu… peut etre avais-je plus de 18 ans, mais c’est en tout cas le film qui m’a fait realise que la violence gratuite existait. Je semble probablement bien niaise (« A 18 ans, elle ne savait pas ce qu’etait la violence gratuite? ») et j’avais deja cotoye ou assiste a diverses formes de violence. Mais je crois que ce film a grave cette peur en moi. J’aurais prefere ne jamais le voir.
Exactement comme toi, et je pense que j’avais 17 ans !
Je suis allée le voir trois fois au ciné en face de chez moi à l’époque vers mes 19 ans… grosse claque ! 😉
Le film Misery m’a pertubé pendant quelques années. Je devais avoir une quinzaine d’années. Plus tard Requiem for a Dream ( même si je ne le considère pas comme un bon film) et puis Dancer in the Dark ( sublime) m’ont longtemps hanté.
Je ne suis pas fan de Tarantino et Fiston ne veut plus aller voir de dessins animés… Comme Lola, j’ai été extrêmement marquée par Dancer in the Dark, jusqu’à en avoir la nausée, comme elle je l’ai aussi trouvé sublime.
Ado, c’est « Phenoména » de Dario Argento qui m’avait fait pal mal flipper.
J’ai en revanche, fait la connerie, de montrer trop tôt Spider Man à fiston, il en a développé une grosse phobie des araignées. je le regrette encore.
Comme je suis une éternelle midinette, ce sont les films d’amour mes préférés… La femme d’à côté par exemple, que je regarde à chaque diffusion!!! On ne se refait pas!
Bravo en tout cas, tu écris pas mal en ce moment et c’est un plaisir pour tes lecteurs!!!
Tout est relatif. Tu as raison d’y réfléchir en tant que parent.
Un film est-il plus traumatisant que les images vues à la télé en janvier 2015, puis le 13 novembre et jours suivants?
Et la violence porno, n’est-elle pas pire – ou identique ? Je cite : » 43% des 11-13 ans et jusqu’à 68% des 15-17 ans ont déjà accédé à des contenus choquants sur le Web, d’après le baromètre 2011 « Enfants et Internet » de la société Calysto « ….
Je pense ( j’espère) que les enfants font la différence entre fiction et réalité. S’ils sont accompagnés, qu’ils en discutent, ça va (à mon avis). Mais quand ils regardent du porno sur leur portable dans la cour du collège ?
J’ai bien aimé le Tarantino et j’ai adoré Requiem for a Dream. Je trouve le livre dix fois plus hard que le film.
Je n’ai rien vu trop tôt car j’étais dans un environnement très protégé pour ne pas dire fliqué. Adulte les deux films qui m’ont le plus trauma c’est Funny Games de Haneke et Salo ou les 120 jours de Sodome. Je ne suis pas allée au bout de Salo et je me demande encore pourquoi je n’ai pas résisté à la curiosité car j’y pense parfois et je voudrais ne jamais l’avoir vu. Je n’ai jamais voulu voir Cannibal Holocaust… dans un autre genre. Pourtant je suis capable d’encaisser beaucoup de choses…
HAN mais ces deux films quelle horreur !!! Je suis allée au bout de Salo et la dernière scène je la revis régulièrement en cauchemar, c’est te dire si tu as bien fait !
C’est bien de se poser les questions avant… personnellement, j’ai été très choquée par la série Holocauste,qui a dû être rediffusée dans mon enfance et que mes parents regardaient le soir, pendant le repas (ambiance…) Je ne sais plus quel âge j’avais, mais j’étais vraiment gamine (peut être encore en primaire…), tu vois une fiction mais tu sais que c’était vrai, bref, pas adapté du tout à un enfant…
Dans un autre registre, j’ai eu super peur avec « le bal des vampires », alors que c’est juste une grosse blague…
personnellement mes parents n’avait aucune culture cinématographique donc j’ai été super protégée du tout film qui aurait pu me choquer étant enfant ou jeune ado et la téloche c’était super encadrée ! Cela dit le premier « film de grand » que j’ai vu c’est « la vie de famille » de Jacques Doillon, j’avais 14 ans et ce fut un choc. Pas un choc traumatisant mais un choc de voir qu’un film pouvait raconter des histoires de tous les jours. Du coup je suis devenue asse fan de Doillon. Un autre film de lui que j’avais adoré à l’époque « la fille de 15 ans » vu quand j’en avais 18 ! LE film qui m’a marquée durablement et vu adulte à 25 ans, « Breaking the waves », film absolu pour moi qui me bouleverse au plus haut point encore maintenant (cela dit je pleure tjrs devant E.T. !). Autre film qui me perturbe chaque fois plrs jours après sa vision « Vol au dessus d’un nid de coucou », ce film me hante. Enfin, le film traumatisant pour moi, vu adulte, c’est Orange mécanique qui me semble être un film vain et sans intérêt autre que de faire très peur ….(mais je sais que certain y voit un chef d’œuvre !).
Bien d’accord pour Orange Mecanique (cf mon commentaire ci dessus). Sadisme et violence gratuite… je ne crois pas que ce film fasse avancer le monde (en tout cas pas dans le bon sens!)
C’est marrant pour la neige, moi le genre de film que je n’aime pas c’est cap et épée, ceux qui se passent au moyen âge. Willow et La quête du graal mis à part – parce que faut pas déconner quand même ! j’ai regardé Le nom de la rose mais le reste… Les Visiteurs j’ai eu du mal au début, il était temps qu’on arrive à notre époque. Y a que Gladiator et Robin des bois que je revois sans aucuns problèmes. L’effet Russel Crow sans doute ^^
Tarantino je l’ai laissé tomber je l’aime plus. J’ai jamais réussi à voir Reservoir Dog. Et j’ai essayé pourtant. La dernière tentative j’ai tenu presque 15 minutes… Pulp fiction, Jackie et Kill Bill sont les 3 seuls que j’aime. Boulevard de la mort pas vu, pas attiré par l’histoire et Inglourious basterds j’ai pas pu le voir en entier tellement y m’a déplu. Tellement j’y ai pas retrouvé le Quentin que j’aime. Et lire ce que tu écris à propos de la musique ça fini de me persuader que Quentin et moi on a pas évolué de la même façon et que forcément…voilà voilà quoi. J’ai toujours trouvé – comme pour Sofia Coppola – elle après Lost in translation j’ai plus rien vu – qu’ils ont tous deux un don pour trouver et choisir des musiques qui soit en symbiose absolu avec leurs films, leurs scènes de films, leurs personnages de films… mais là Quentin, c’est juste plus possible quoi. Je suis doublement frustrée parce que je l’aime en acteur – dans Une nuit en enfer il est complètement barge et puis ça lui va super bien parce qu’il a un physique un peu particulier, dans Alias je l’ai trouvé touchant en révolté blessé et dans Pulp fiction en mari qui flippe un peu de sa femme il est super quoi ! il fait des films bof maintenant et joue pas ça me frustre vraiment beaucoup.
Pour les films qui m’ont marqué, je me souviens que chez mon père, pour passer du temps avec lui, je veillais tard on regardais des films. Souvent des trucs qui faisaient peur. Jusque mes 13 ans je flippais du squelette vivant vu dans un film ou peut-être même un téléfilm mais ça m’a marqué, encore aujourd’hui, je dors pas les volets fermés, j’ai besoin de voir autour de moi la nuit. Plus récemment Paranormal activity… je remercierai jamais assez un pote d’avoir passé quelques nuits au tél avec moi en attendant que je m’endorme tellement j’étais flipée. Tout ce qui est paranormal, fantôme, esprit, c’est pas pour moi, et pourtant ça m’attire. Petite, alors que rien que le générique avec cette impression de serpent à sonnette me faisait flipper, je loupais pas un épisode du Voyageur… En cinoche, j’aimerais voir Les dossiers Warren – un couple de médium – et L’emprise… et puis ce dernier y cumule une autre horreur qui fait que j’ai jamais pu voir en entier Orange mécanique et Les accusés, les scènes de viol. Crise de tétanie assurée… Dans Pulp fiction et L’été meurtrier je zappe quelque secondes le temps que ça dure. Je verrais sans doute jamais Les chiens de paille alors que j’aimerai le voir pourtant… Eléphant man je l’ai vu en 6ème je crois, pas pu aller jusqu’au bout. J’ai vraiment eu du mal avec la cruauté. Je me souviens un peu, y a une dame qui lui offre un nécessaire de toilette ou de rasage, et puis ensuite y a des gens qui lui abîme ses affaires, qu’ils le font boire alors que le pauvre y peut pas fermer sa bouche à cause de sa difformité, j’ai pas pu aller plus loin. C’est le souvenir que je garde de ce film. Midnight express jamais vu et je pense que je supporterais pas.
En novembre 2014 j’avais vu Polisse sur Arte… alors celui là… la scène finale… rien quand je mettais le replay sur le site, je sentais mon coeur qui s’emballait quand je remettais la scène de fin pour tenter comprendre, saisir quelque chose au geste d’Iris. Après des films qui m’ont bien laisser sur le cul, Usual suspect, Les autres et The Crying game qui m’a fait tomber en amour avec Forest Whitaker. Festen, Caché, La vague, Exotica et Day Night Day Night et Le pull-over rouge – vu ado avec notre prof de français complètement fou de ciné qui nous avait fait voir Le silence des agneaux – interdit au moins de 16 ans – en troisième – m’ont beaucoup bousculé, mais moi j’aime ça.
Salut Sandrine,
Désolé, j’ai un peu tardé à te répondre, j’ai pas l’habitude d’avoir des commentaires plus longs que mes billets 😉
C’est marrant les gouts. J’aime les films de Tarantino mais je ne peux pas blairer le mec, je trouve qu’il joue mal et qu’il se la pète (ça va mieux avec l’âge, j’ai regardé une interview à propos du dernier où il ne m’a pas énervé du tout).
Les chiens de paille est un grand film. Perso la scène de viol que j’encaisse le moins c’est celle de Monica dans l’irréversible de Gaspar Noé.
Ce matin, nous sommes allés voir Spotlight, c’était super. Et ce soir, on va regarder les hommes du président, que nous n’avons vu ni l’un ni l’autre (ce qui est très rare parce que madame et moi avons des cultures ciné très complémentaires).
La série qui me faisait le plus flipper petit, c’était le prisonnier, j’éteignais la télé quand il était poursuivi par la boule blanche. Mais depuis, y’a vraiment plus rien qui me fait flipper.
Et pour finir avec des chouchous même si je suis incapable de faire un classement ou une liste de mes films préférés, sûr qu’il y aurait tout en haut Apocalypse Now, Voyage au bout de l’enfer, Paris-Texas et Vol au dessus d’un nid de coucou.