Mon avis de père sur la dépénalisation

février 5, 2016 dans ma vie par Paf ! le P.A.F

weed

Bon, ça fait longtemps que j’ai pas parlé d’un truc qui divise facile et je suis en forme (ami troll, je t'attends, mais après ma séance de ciné), alors je vais te parler aujourd’hui de dépénalisation. T’as remarqué, y’a même pas besoin de dire de quoi on parle quand on parle de dépénalisation. Je viens de lire un gros article à ce sujet dans les Inrocks. Le vocabulaire (comme la plante) est fleuri.

Je crois que le cannabis devrait être traité exactement comme l’alcool. Je ne trouve pas logique que l’un soit interdit alors que l’autre peut se consommer absolument partout. Les effets sont assez similaires.

Est-ce que j’ai envie que mes enfants consomment de la marijuana ? Pas plus que de l’alcool, pas moins. Pas du tout. Cette substance (comme l’alcool) ne peut pas faire de bien à un cerveau qui n’est pas arrivé à maturité. Mais dépénaliser la consommation pour les adultes ne signifie pas permettre aux jeunes de s’en procurer plus facilement. En France, 45% des jeunes ont déjà essayé, moins de 30% aux Pays-Bas. Ça démontre qu’interdire n’est pas la bonne méthode. Mon ado sait ce que c’est, sous quelle forme ça se présente, comment ça se consomme. J’y repensais l’autre jour en voyant Pulp Fiction et en me demandant si j’avais envie qu’il voie des gens sniffer des rails et tout ça. La réponse est que je préfère attendre un peu même s’il a sûrement déjà croisé des scènes de ce type dans des films.

Plusieurs états des États-Unis ont légalisé la vente, donc l’ont encadrée, taxée. Le résultat ? La délinquance associée au produit diminue considérablement, ça crée des emplois, un pognon colossal pour l’état. Ça supprime toute une économie souterraine qui ne vit que de l’interdiction. Est-ce que ça incite des gens à consommer ? Le Redbull est en vente libre et je n’achète pas cette merde.

J’ai longtemps essayé d’expliquer à ma mère (qui pensait qu’elle avait raté quelque chose si je fumais des joints) que l’usage récréatif de la chose n’amenait pas à la consommation de drogues dures. Je crois lui avoir démontré sur le long terme, avec ma vie, mon travail, mes enfants, que je n’étais un danger ni pour moi ni pour mon entourage en en prenant. La dépendance à l’alcool et au tabac est bien plus réelle que celle au cannabis.

Enfin bref, je ne comprends pas ceux qui s’opposent à la dépénalisation. Si c’est ton cas, explique-moi.

Et c’est pas la peine d’envoyer la police chez moi, je ne fume plus depuis longtemps.

p.s.: j'avais gardé un article de 2007 publié dans une revue féminine sur le sujet que j'avais trouvé assez complet. Je te mets les pages là : 1, 2, 3, 4, 5 et 6.

pp.s.: En écrivant ça, j'ai repensé à quelques chansons consacrées au sujet : Stupeflip, Suprême N.T.M., Gainsbourg, IAM et JoeyStarr.