la pub et moi

janvier 21, 2014 dans ma vie

vietnam-nights

Samedi soir, apparemment comme beaucoup de monde, j’ai regardé un télé-crochet dont j’avais déjà parlé là. Je ne regarde que très rarement des émissions en direct, donc j’ai dû digérer une ration de pubs à laquelle je ne suis pas habitué.

Entendez par là que mon cerveau non ramolli ne parvient pas à passer en mode “ingurgite et ferme ta gueule et consomme”. Et plusieurs réclames m’ont vraiment éberlué (traduction pour les jeunes : y’a des spots qui m’ont fait grave halluciner).

Premier constat : le doublage des pubs internationales. Dans le temps, on essayait un tant soit peu de faire coller les propos avec les mouvements de bouche du bellâtre ou de la quiche à l’écran. Aujourd’hui, plus rien à carrer ! Probablement le résultat de réductions budgétaires, mais ça fait vraiment bidon. Remarque, quitte à prendre les gens pour des idiots, autant y aller vraiment.

Les slogans n’ont plus de limites. Tiens, celui-là : Toutes les femmes sont prodigieuses. Toutes les blanches, du moins si l’on se fie à ce qu’on voit. Peut-on vraiment s’identifier à ce ramassis de gens beaux ? No ! (oui, je sais, elle est pathétique) Parce que les moches, les gros, les petits, à part se moquer d’eux, on ne les voit pas.

Une autre des techniques employées par les publicitaires est le jargon technico-embrouilleur de ménagère. T’es pas trop contente que ton gel douche contienne de l’Hydra Nutrium ? Comment ! En fait, tu ne sais pas ce que c’est que l’Hydra Nutrium ? Si t’es plus courageuse que moi, t’iras lire le site de propagande d’Unilever dans lequel on t’explique tout bien comment les conservateurs, ils font rien à ta peau, mais les bonnes molécules nourrissantes si.

Dans ce fatras de pubs modernes viennent néanmoins se glisser quelques perles vintage comme celle pour les canapés Chateau d’Ax (qui depuis plus de vingt ans n’ont jamais changé de modèle : un canapé, une pouf, une musique de boulard libre de droits) ou celle pour un médicament contre la constipation qui te promet qu’en le prenant le soir, il agira toute la nuit et que tu connaîtras des lendemains qui chantent du cul.

Des flics qui te filent un m��doc pour les maux d’estomac, un mec qui plonge à travers une bagnole pour te montrer comment c’est trop bien de ne pas avoir de montant entre les deux portières, un opticien citoyen, rien que ça ! Je n’ai pas compris le rapport avec les montures à bout de plastoc interchangeables.

Bref, quand les nains sont devant avec moi, je passe mon temps à leur décrypter les techniques utilisées pour essayer de nous vendre du rêve et des trucs avec, histoire d’exercer leur sens critique. Ça ne nous empêche pas de n’acheter que les pots de moutarde avec des verres “Reine des neiges», mais le minus ne confond pas aimer un personnage et acheter la boîte de céréales sur laquelle il est, c’est déjà ça.

Enfin, je déteste quand une pub utilise un morceau que j’adore, comme la ritournelle de Tellier pour Meetic. Parce que ces morceaux font partie de mes souvenirs, de ma vie, et que je m’en sens dépossédé lorsqu’ils sont repris à des fins commerciales.

l'image du début n'a comme souvent rien à voir avec le sujet. Ce sont des vues de nuit au Vietnam.