À une trentaine de mètres
mars 10, 2015 dans ma vie par Paf
Pour la première fois ce matin, à une trentaine de mètres de l’école, tu m’as dit que tu allais me faire un bisou là et que tu finirais le chemin tout seul. Tu grandis, c’est formidable, et pourtant ça m’a emplit d’une imperceptible tristesse, d’effleurer le début de la fin d’une période, de toi petit pour qui nous sommes tout. Bientôt je m’arrêterai au coin de la rue, bientôt après la dernière rue à traverser, bientôt tu iras tout seul, bientôt il ne faudra plus rêver d’un bisou à la sortie (ça va pas la tête ?). Tout ça est normalement inéluctable. Je suis fier que tu sois bien dans ta peau, à l’aise vis-à-vis de nous et du monde pour franchir sereinement ces étapes. Ça n’en a pas moins un petit goût âcre. Parce que tu es mon dernier né, qu’il n’y aura pas de suivant. J’estime que nous avons passé l’âge. J’approcherai les soixante ans quand tu en auras vingt. Et donc tu seras mes derniers calins à mon tout petit à moi. J’espère que j’aurai des petits enfants pour vivre ces joies aussi mais ça, c’est pour plus tard.
En attendant, quand chaque matin tu nous rejoins dans le lit, je ne laisse pas ma part au chien. J’en prends grave, de humer la petite odeur de ta tête toute chaude.