par Paf

Quand le minus a vu la boîte de Barbecue Party

juin 23, 2013 dans ma vie par Paf


Introduction musicale.

Barbecue Party est arrivé hier. Le mec de Chronopost a sonné en milieu de matinée, c’était émouvant. J’ai ouvert la porte, il m’a souri en me tendant mon paquet. Ce mec me redonne espoir en le genre humain. Je vais presque m’habituer à recevoir mes colis à la maison. Bon, rassure-toi, y’a encore des relations normales avec la Poste. Hier, MQB est partie chercher son colis dans notre bureau de Poste habituel, celui indiqué sur le papier et elle est revenue en sachant dans quelle autre Poste du quartier se trouvait son colis. Je viens de vérifier sur Google Maps, notre domicile se trouve à égale distance de trois bureaux de Poste. Cette situation génère pour nos courriers un syndrome de triangle des Bermudes.

Intermède musical.

Et donc Barbecue Party est arrivé ! Quand minus a vu la boîte, il a dit “Oh, c’est le jeu dont je rêve depuis si longtemps !” Oui, mon fils de quatre ans et demi dit “le jeu dont je rêve” alors que les candidats de Secret Story disent “le jeu que je rêve”. Nous avons dû faire immédiatement une partie, of course. Bien que le barbecue soit beaucoup plus petit que ce que la photo honteusement truquée sur la boîte te laisse croire, le jeu est de bonne facture, c’est-à-dire qu’après 24 heures, il n’est pas cassé. Le minus y a joué tout seul longtemps. Le mécanisme qui déclenche l’éjection de la grille est bien dosé. Le contrat est rempli. Ce jeu deviendra rapidement l’un de ceux que je vais essayer d’esquiver en attendant que le minus s’en lasse.

D’aucuns (d’aucunes, MQB ?) trouvent que je bloque sur Monstres et Cie en ce moment. Tu es observatrice ! Ce Pixar m’inspire beaucoup. Vous allez encore en manger un peu.

Conclusion musicale.

par Paf

Allez, on commence à se connaître un peu, alors voilà ma bobine

juin 21, 2013 dans ma vie par Paf

Une discussion sur la page d’une fille qui me fait rire et qui mélange habilement chaussures de luxe et jouets d’origine danoise m’a donné envie de vous parler de cheveux, des cheveux de mes enfants, plus précisément. Parce que je suis assez lucide, les miens, vous vous en tamponnez, et vous avez bien raison, d’autant qu’ils dépassent rarement le centimètre. Je finirai, pour ce qui concerne mon crâne, par préciser que ma coupe, ou plutôt mon absence de coupe, est le résultat d’une aversion pour les coiffeurs (que je partage fièrement depuis plus de vingt ans avec feu Pierre Desproges), d’un impérieux besoin de ne pas m’emmerder à me coiffer et à me laver la tête, et surtout le sentiment que les cheveux longs ne me sont jamais allé après mes huit ans.

Néanmoins, j’aime les cheveux longs pour les garçons et je trouve que cela va très bien aux deux miens. Le seul inconvénient réside dans les commentaires des quidams que ces ornements capillaires occasionnent, qui vont de stupides à réac dès qu’ils ne sont pas sympathiques.
Quand préado était petit, il m’est arrivé plus d’une fois avec des mamies qui me demandaient “quel âge elle a ?” de répondre avec hargne “Robert !” ou “Jean-Claude !” À tel point qu’un jour, c’est préado (alors minus) qui a répondu qu’il s’appelait Jean-Claude dans le bus.

Avec l’âge, je me suis calmé. Je suis un poil plus indulgent avec les mamies, mettant ça davantage sur le compte de la biglosité que de la connerie. Après, faut pas essayer de me convaincre qu’ils ont chaud trop longtemps sous peine de faire monter la mienne de température. On frôle un peu trop facilement le sexisme à ce sujet.

Donc mes enfants choisissent leurs coupes de cheveux et je les ai déjà informés qu’ils pourraient faire ce qu’ils veulent à ce sujet. Couleur, tonsure, punk à chien, hare Krishna si ça leur chante, je m’en fous. Idem pour les piercings tant qu’ils n’endommagent pas le corps de manière définitive (comme les anneaux d’oreille qui élargissent le lobe jusqu’à pouvoir y passer  une saucisse de Francfort). Mon principe est : rien d’irréversible. Pas de tatouages avant d’être autonome (qui rime avec neurone) ou majeur. J’ai des tatouages, j’aime les tatouages, mais j’ai commencé à trente ans.

Pour le reste, j’essaierai de leur apprendre qu’en France l’habit fait le moine, que c’est rien de le dire, qu’il faut choisir entre se conformer ou assumer les conséquences.

P.S. : Ma bobine il y a quarante ans, ai-je besoin de préciser ?

par Paf

Quand j’ai découvert la gamme Goliath

juin 20, 2013 dans ma vie par Paf

Le minus a une imagination assez débordante et j’aime être éclaboussé de ses élucubrations. Il lui arrive régulièrement d’inventer des jeux, d’imaginer des variantes de jeux existants. Aussi, quand il m’a raconté qu’il voulait un jeu comme le bourricot, mais avec un barbecue qui lance des morceaux de viande et des légumes, j’ai pensé que ce truc sortait de son imagination. Et bien pas du tout, ce truc existe et s’appelle Barbecue Party.
Ce jeu fait partie de la grande famille des “pétalagueul” qui, comme son nom l’indique, consiste à espérer que le bazar pète à la tronche de ton adversaire et pas à la tienne Étienne. C’est une section de la famille des “badaboums” dans laquelle les choses giclent au lieu de tomber.

J’ai donc commandé la bête sur fnac.com (bien qu’Amazon soit moins cher, mais je les boycotte pour évasion fiscale) et je le recevrai dans quelques jours.

Quand je l’ai annoncé au minus en pensant lui faire plaisir, il s’est mis à geindre que c’est aujourd’hui qu’il le voulait, qu’il fallait partir illico chez Pintel pour le quérir sans délai. J’ai dû lui expliquer patiemment que je ne pouvais pas l’acheter une deuxième fois, que je ne maîtrisais pas les délais de livraison, tout ça. Ça m’apprendra à fermer ma gueule, la prochaine fois, je ne lui dirai rien jusqu’à réception du colis.

Pour préparer cet article, je suis allé sur le site de Goliath, le fabricant de Barbecue Party, et là, j’ai eu peur. Parce que la rubrique “jeu Filles” et sa gamme “glamour girl” sont dégoulinantes de rose, de plumes et de paillettes. Argument commercial : tes copines vont être vertes de jalousie lors de ta prochaine soirée (y’aura bien que ça de vert chez toi) ! Et pour les garçons, powerpaintball et figurines guerrières. Choisis ton camp : les hommes les vrais qui se battent ou les pétasses qui décorent leur chambre en mièvre (note pour les jeunes : c’est pas une couleur, mièvre). La gamme “Let’s Cook”(fabrique de sorbets, de smoothie et de chips) n’a que des filles en photo sur les boîtes, au cas où t’irais t’imaginer que tu as le droit d’en faire au lieu de t’occuper sainement à tuer des gens.

Ça continue en pire avec Carlo Crado. But du jeu, tirer les crottes de nez de Carlo sans que son cerveau lui gicle de la tête. Véridique. Et enfin, si tu es plus caca que crotte de nez, joue donc à Toutou Rista. Ramasse trois crottes et c’est gagné ! Tu crois que je bluffe ? Démo ! Hé Goliath, t’as oublié de faire un jeu sur le vomi !

Bref, je ne crois pas que je vais devenir un client fidèle de cette marque. Il n’y a que Triominos que j’essaierai peut-être. En revanche s’il y a des fans d’Abalone parmi vous, dites-le-moi, il me fait envie, mais je me demande s’il est bien.

J’ai pas mis beaucoup de liens  aujourd’hui, alors voici un bijou tiré d’un vieil album de ZZ Top. Et un hommage à un grand Monsieur qui s’est éteint aujourd’hui.

par Paf

Quand le minus veut aller au manège Disney Palace des Sables-d’Olonne

juin 19, 2013 dans ma vie par Paf

Aujourd’hui, nous allons aborder un sujet de société, qu’aucun parent ne peut occulter : les manèges pour enfant. Le manège est aux enfants ce que la drogue est aux Freak Brothers, ce que le “au jour d’aujourd’hui” est à ton collègue de bureau : un truc dont ils ne peuvent se passer même s’il est pourri.

Étant possesseur d’un minus en état normal de fonctionnement, il m’est impossible de passer à proximité d’un manège sans devoir m’y faire racketter. Parfois, je le fais de bon cœur, parce que le manège est chouette. Carioca 2000, près de la Nation, sur le cours de Vincennes, fait partie de ceux-là. Il est beau, les véhicules y montent et descendent le long d’une petite route, tous les boutons bruyants fonctionnent : le train fait tchou-tchou, la voiture de pompier pimpon et la voiture de Barbie pouf. Bref, l’enfant en a pour ton argent.

L’autre manège de prédilection du minus, c’est le manège de Pierrot près du jardin de Reuilly. C’est le modèle classique de petit manège rond. Le propriétaire est un animateur hors pair du pompon. Il transforme ce moment en truc joyeux, avec des rebondissements, il les répartit avec équité. Le propriétaire est plus pittoresque que le manège, mais je comprends que les nains adorent. Bon, Pierrot, il est gentil, mais c’est un psychopathe de la sécurité. Avec lui, faut pas s’aviser de mettre les deux mains en l’air pour attraper le pompon ou se pencher d’un véhicule. Il t’arrête le manège en engueulant les parents. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il a vécu un truc traumatisant pour être aussi raide. Ou alors il n’a pas d’assurance.

Il y a malheureusement une autre catégorie de manège, ceux qui sont pourris et tenus par des gens que ça fait clairement plus chier que toi d’être où ils sont. Et dans cette catégorie, je remets ma palme du manège le plus pathétique, le plus déprimant au manège de la promenade Georges Godet des Sables-d’Olonne. Attention de ne pas confondre. Aux Sables, sur le bord de mer, il y a deux manèges : un beau, rétro, à deux étages, avec de très beaux véhicules, des chevaux qui montent et qui descendent et des musiques d’ambiance appropriés. Et puis il y a l’autre. Le Disney Palace.

J’ai des doutes sur le fait que Disney cautionne ça de près ou de loin.

Ce manège est post apocalyptique. D’ailleurs, la proprio a dû être irradiée pour être aussi léthargique. Déjà qu’elle n’a pas un physique facile, mais je ne l’ai jamais vue souriante ou neutre. Non, elle tire la gueule quand tu achètes des tickets, elle tire la gueule quand elle ramasse les tickets des enfants, elle tire la gueule quand elle lance en moins de cinq secondes le pompon dans la tête du premier enfant qui passe, elle tire la gueule en raccrochant la ficelle du Mickey pourri et déchiré auquel elle accroche son pompon en lambeaux, et elle tire encore la gueule en se rasseyant jusqu’à la fin du tour. Sur son manège, quasiment tous les véhicules sont cassés, bancals, les deux tiers des ampoules sont mortes et elle a dû péter elle-même tout ce qui pouvait faire du bruit dans les voitures. Tout ce que tu entends, ce sont des grincements sinistres, parfois sommairement couverts par un best of de François Valéry que tu hésites à savoir ce que tu préfères, des grincements ou de la musique. Je ne crains pas un procès, car tout ce que je dis est rigoureusement exact.

Bref, minus, moi vivant, tu ne refoutras jamais un pied dans ce piège, ça t’évitera de choper le tétanos sur un vieux bout de ferraille rouillée.

Je reviens deux secondes sur le “au jour d’aujourd’hui” mentionné au début, parfois sublimé en “à l’heure d’aujourd’hui” par quelques sommités du monde intellectuel moderne, juste pour te dire non, faut pas dire ça Jean-Pierre, même “malgré que” est moins douloureux.

par Paf

Quand tu portes un casque intégral et qu’il fait très beau

juin 18, 2013 dans ma vie par Paf

Hier, j’ai dévoré un roman conseillé par À l’ombre du saule  : La fille seule dans le vestiaire des garçons. Je me suis installé dans un café pendant le déluge qui s’est abattu toute la matinée sur Paris. Je l’ai lu d’une traite, en écoutant Dead Can Dance, d’abord le dernier album Anastasis, puis leur premier opus éponyme (putain ce disque aura trente ans l’année prochaine !) qui me rappelle ma propre adolescence, qui m’a mis davantage en phases avec l’histoire de cette jeune fille, de son petit frère si attachant. Je le proposerai à préado, c’est un joli livre. Je suis admiratif de la capacité de cet auteur à se mettre dans la peau d’une adolescente. Quand j’ai relevé la tête, le soleil était revenu.

Et l’après-midi, j’ai continué la première saison de Six Feet Under, une de mes lacunes majeures de sérivore. En cinq épisodes, l’addiction est déjà solide. C’est le signe des grandes séries. On m’en avait toujours dit du bien, mais comme certains films, certains bouquins, je ne m’étais jamais lancé. Recalé au concours de circonstances, sans raison valable.

Il m’arrive régulièrement d’envier ceux qui n’ont pas vu les Sopranos, The Wire ou Friday Night Lights, parce que j’envie le plaisir qu’ils prendront, qui pour moi est révolu. C’est un sentiment dépourvu de jalousie, je me réjouis pour eux, j’éprouve une petite fierté lorsque je suis celui qui les conduit sur ce chemin. Réjouissez-vous pour moi, je commence Six Feet Under.

Après, la sortie de l’école, il s’est remis à flotter juste à ce moment-là. Nous sommes donc rentrés et avons regardé la deuxième moitié de Wall-E, qui est définitivement mon Pixar préféré. Je suis moins sensible à la fin dans le vaisseau, mais toute la partie sur terre m’émeut beaucoup. J’adore que le minus apprécie les mêmes choses que moi, que nous partagions ça.

Puis il m’a fait un spectacle dans sa chambre, avec toutes ses peluches. Sa définition du spectacle est assez spéciale en ce moment. Je dois m’asseoir sur sa petite chaise en face de son lit. Il met les rideaux à velcro qui transforment ce dernier en cabane (son frère dort au-dessus quand il est là), et il fait un défilé de bestioles dans l’entrebâillement. Pas d’histoire, pas de dialogues, juste se demander qui sortira ensuite pour venir s’entasser devant lui. Spécial. Mais je n’ai pas intérêt à essayer de me sauver avant la fin du spectacle, où il faut applaudir l’artiste qui salue. J’m’en fous, sa purée était en train de cuire.