par Paf

Quand tu expliques à ton enfant que c’est pas bien d’avoir jeté un plus petit que lui par terre sous prétexte qu’il lui a pris un jouet

juin 17, 2013 dans ma vie par Paf

tumblr moj460q7zC1s733tao1 400 Quand tu expliques à ton enfant que c’est pas bien d’avoir jeté un plus petit que lui par terre sous prétexte qu’il lui a pris un jouet

Samedi, 15h45, réveil de la sieste du minus. On lui dit doucement “il faut te réveiller, c’est l’heure d’aller chez Barnabé” (tous les noms de cette chronique ont été changés pour protéger les coupables). Là, minus manque de se cogner la tête dans le lit jumeau du haut tellement il se lève vite en disant “ah oui, mais je dois mettre mon costume”. Tu parles. Comme si on avait pu oublier. Depuis deux mois qu’on a retrouvé ce costume de chevalier qui appartenait à préado quand il était minus, le minus rêve d’aller à un goûter d’anniversaire pour le porter fièrement devant ses pairs. Mais d’abord, faut lui mettre des vêtements sous son costume. Même si le minus considère que c’est une grosse perte de temps pour le moment, il nous remerciera plus tard (ou pas) parce que la cotte de maille, même en synthétique, ça doit gratter un peu. MQB jette un T-shirt par terre en grommelant un truc genre “pas confortable” (pourquoi tu l’as sorti alors ?) et me demande de lui passer un T-shirt tout simple. Sous une apparence anodine se dissimule en fait une mission presque impossible : lui passer le T-shirt auquel elle pense. Je commets l’erreur de sous-estimer la complexité de la tâche et j’attrape un T-shirt en haut de la pile. “Non, c’est un manches longues”. Déplié, il rejoint son frère pas confortable par terre. J’en tends un autre qui n’a pas les manches longues. “Ça, c’est un maillot de corps, passe-moi un T-shirt”. Troisième truc déplié par terre. Là, je fais ce que tout humain sensé devrait faire : je replie les trois T-shirts et lui dis de le prendre elle-même. Crois-moi, je n’avais qu’une chance sur 27 (le nombre de T-shirts dans l’armoire) de donner le bon. D’ailleurs, elle a trouvé son bonheur dans ceux qui étaient secs sur le sèche-linge, que je ne risquais donc pas de trouver dans l’armoire.

Pour l’unique fois de la semaine, du mois et probablement du trimestre, minus est habillé en moins de deux minutes (en ne comptant pas le temps du choix du T-shirt dont il n’est pas responsable). Costume de chevalier cape et bouclier inclus. D’habitude quand je l’habille pour aller à l’école, j’ai l’impression d’essayer d’habiller un poulpe mort (mais encore humide, sinon ce serait trop facile).

Nous voilà dans la rue pour nous rendre chez (comment je l’ai appelé déjà ? Ha oui !) Barnabé, dont le logis jouxte le nôtre puisqu’ils vont dans la même école. Bon, il jouxte pas tellement, en fait. Nous sommes au sud-est de l’école, il est au nord-ouest. Je voyais ça plus serré à Paris, le découpage scolaire. Sur notre chemin, nous croisons quelques regards admiratifs d’autres minus, quelques regards amusés d’adultes et même le  regard surpris d’un mec qui a commencé l’apéro vraiment trop tôt et qui a dû avoir un flash-back mixé des Visiteurs et de Bugsy Malone.
Ensuite, ça s’est déroulé comme se déroulent les goûters d’anniversaire. Faire davantage connaissance avec des parents sympas dans un coin du salon, en se braillant dans les oreilles pour essayer de couvrir le bruit des nains qui n’y vont pas de main morte. Faut dire que Barnabé, il ne s’est pas embarrassé de fioritures, y’a pas une ptite gonzesse. Que des futurs poilus. La pauvre petite cousine de quatorze ans qui avait prévu des activités s’est pris un râteau monumental.

Les discussions des parents sont entrecoupées de petites pauses du genre “Achille, tu t’excuses tout de suite d’avoir lancé cette petite voiture dans la tête d’Arsène !” ou “Non, c’est pas bien d’avoir arraché la cagoule de Spiderman de la tête d’Ambroise, tu lui as fait mal aux oreilles !” C’est vrai qu’Ambroise, il la tenait bien avec ses oreilles, cette cagoule, faut bien qu’il y ait des avantages à avoir des oreilles  de koala.

Évidemment, nous sommes passés par le moment rituel du soufflage de bougies commémoratif. Et mon minus qui mange du gâteau au chocolat en buvant du jus d’orange. Deux substances qu’il a toujours refusé d’ingurgiter. Mais quand c’est sucré, il est prêt à faire des expériences.

En tous cas, samedi, j’ai rencontré des gens vraiment sympas. Je ne suis pas surpris, leurs enfants m’étaient déjà sympathiques.

par Paf

Société (Générale), tu m’auras pas

juin 16, 2013 dans ma vie par Paf

tumblr mohme3CJxy1s733tao1 1280 Société (Générale), tu mauras pas

J’ai arrêté de travailler fin août 2012. Tout ce qui concerne cette période est presque réglé, fini, oublié. Et je commence à perdre l’habitude des absurdités avec lesquelles il faut composer dans les grandes entreprises. La dernière paperasse inhérente à cette fin de contrat consiste à récupérer mon épargne salariale. Je n’ai rien contre la société en général, mais je commence à avoir de sérieux griefs à l’encontre de la Société Générale. Tu trouveras ci-dessous mon dernier échange avec cette société.

Destinataire : M.
Entreprise : GROUPE BIDULE
Code entreprise : 13422
Numéro de compte : 84654376529

Monsieur,

Vous nous avez adressé le 10/06/2013 10:54:32 la demande n° 1-649170864 sur le Portail Salariés :

« Bonjour, je viens de demander le déblocage anticipé des dernières sommes versées. Dois-je vous renvoyer les documents preuve de fin de contrat que je vous ai déjà fait parvenir ? D’avance merci. »

Le remboursement complémentaire d’une participation comptabilisée après votre premier remboursée ne peut pas pris en compte sur le site internet car le système ne peut valider deux remboursements pour le même motif.
Cette demande devra donc être faite par courrier, en mentionnant les termes “remboursement total et complémentaire”.
Nous vous communiquons notre adresse afin de nous transmettre votre demande : SOCIETE GENERALE – Epargne Salariale – 44912 NANTES – Cedex 9.
Restant à votre disposition,

Sincères salutations.

Le Service Client Epargne Salariale

Merci de ne pas répondre sur cette adresse e-mail. Le cas échéant, aucune réponse ne vous sera apportée.

Voici donc la réponse que je leur ai envoyé hier par courrier :

Madame, Monsieur,

Je vais passer outre les erreurs de rédaction de votre réponse par mail. Au mieux il manque des mots. Au pire, ceci est rédigé par quelqu’un qui ne comprend pas le français.

Vous tentez de me dire que le système (le vôtre) a un problème. Qu’y puis-je ? Rien. À part subir les conséquences de ce bug. Vous ne pouvez pas valider deux remboursements pour le même motif. Mais je ne peux pas inventer un second motif. J’aurais également aimé pouvoir demander la totalité de mes remboursements en une seule fois, mais vous devez considérer que c’est beaucoup plus rigolo de le faire en petits morceaux, et de préférence en transmettant des justificatifs d’un même motif (ma fin de contrat de travail) plusieurs fois.

Je ne pouvais m’empêcher de souligner le caractère ubuesque de cette demande. Étant la victime d’une procédure défaillante, je vous prierai donc de me rembourser du timbre que vous m’obligez à utiliser pour pallier cette dernière. J’avoue que je suis assez peu optimiste quant à la suite que vous donnerez à ma demande.

Je ne vous ferai pas l’insulte de vous redonner mes coordonnées bancaires, elles sont quelque part dans “votre système”. Vous devriez pouvoir les retrouver avec mon numéro de compte.

J’en viens donc au motif principal de ce courrier, que je me permettrai de mettre en un peu plus gros pour qu’il n’échappe pas à votre sagacité :

REMBOURSEMENT TOTAL ET COMPLÉMENTAIRE

Je souhaite par la présente que vous me rendiez tous les sous à moi qui pourraient se trouver encore chez vous malgré mes différentes demandes de remboursement. Je joins pour la troisième fois la copie de mon certificat de travail.

Très cordialement,

Je ne manquerai pas de vous tenir au courant de l’issue de ce dossier passionnant.

par Paf

Minus aime les symétries

juin 16, 2013 dans ma vie par Paf

tumblr mohcp85Qpw1s733tao1 1280 Minus aime les symétries

Attention hors série.

Puisque je ne les ai pas trouvées en ligne, voici les paroles de l’inoubliable générique français de Tickety Toc.
Je suis comme ça, en ce jour de fête des Pères, envie de partager.
Et pis ça, ça va me générer du trafic !

C’est une drôle de boutique avec son horloge qui fait Tic
Et voici Tommy et Tallulah en mission vraiment unique
Tic Toc Tic Toc Tic Toc Tickety Toc

Ils doivent toujours être prêts pour arriver pile à l’heure
Et dans le carillon entrer pour le faire sonner en coeur
Et quand c’est fait, c’est l’heure de jouer

Tickety Toc, que préfères-tu dans la vie ?
Tickety Toc, m’amuser avec mes amis !
L’horloge fait Tic Toc, oui le temps passe vite ici
Tickety Toc, c’est joli ce bruit
cherchons, de toutes les façons
D’où vient ce bruit qui fait Tic
Tic Toc, Tickety Toc, Tic
Tickety Toc

Tic Toc, Tickety Toc, Tic Toc, Tickety Toc
Tic Toc, Tickety Toc, Tic, Tickety Toc

par Paf

Quand je dis à un homme que je suis féministe

juin 14, 2013 dans ma vie par Paf

tumblr modo2csY8p1s733tao1 500 Quand je dis à un homme que je suis féministe

Hier soir, lors d’une discussion avec des copains virtuels, j’ai annoncé sentencieusement que je suis féministe. En ayant choisi d’être père au foyer, il est pour moi évident que je le suis. Pour me faire bien comprendre, je crois bon de rappeler ce qu’est le féminisme et ce qu’il n’est pas. Car c’est dans sa définition précise que je me reconnais, pas dans l’imagerie outrancière fantasmée par certains. Je suis féministe, car j’aspire à ce que les femmes et les hommes soient égaux en droit et en devoirs. On est loin des furies poilues sous les bras qui souhaitent émasculer tout ce qui porte couilles. Ça, c’est une des images péjoratives véhiculées dans l’imaginaire collectif (masculin ?).

Comme tu vois, en cela, le féminisme diffère de nombreux trucs en isme qui riment avec extrémisme et qui me révulsent. Souhaiter l’égalité, quoi de plus juste ? Si l’on considère que le féminisme est une aspiration à l’��galité, s’y opposer revient à réfuter cette égalité ou à la reconnaître et néanmoins préférer la supériorité masculine en vigueur. La science a démontré l’inexactitude de tous les préjugés selon lesquels les femmes seraient inférieures aux hommes. Donc il reste le “ben c’est comme ça et y’a pas de raisons que ça change”. Comme pour le mariage pour tous, j’ai un peu de mal avec le “c’est comme ça”.

Dans un autre billet, je t’ai raconté comment mes parents sont rentrés au Crédit Lyonnais à l’âge de seize ans, se sont mariés, et ont fait leurs carrières dans cette entreprise. Ma mère avait obtenu son BEPC, brevet élémentaire du premier cycle qui à l’époque avait de la valeur, alors que mon père n’avait pas obtenu son CAP comptable. Malgré cela, au fil des ans, mon père a gravi les échelons plus rapidement que ma mère. Et vingt ans plus tard, quand mon père obtenait une mutation, le Lyonnais s’efforçait de trouver un poste à ma mère dans la même ville, mais pas forcément idéal par rapport à sa propre évolution professionnelle, et nécessitant une plus grande adaptabilité. Je ne crois pas que mon père soit plus intelligent que ma mère. Ni moins non plus. Juste, il était normal que madame suive monsieur. Et encore quelques années plus tard, il est devenu socialement dérangeant que l’épouse du cadre supérieur que mon père était devenu ne soit pas “au foyer” comme celles de ses collègues. Ma mère a fini par consentir un départ amiable qui fait qu’aujourd’hui, sa retraite est considérablement inférieure à celle de mon père. Ils sont toujours ensemble, mais si ce n’avait pas été le cas ?

Je ne peux pas m’empêcher de trouver ça injuste. Aussi injuste que quand je pense au nombre de collègues masculin de MQB, qui gagnaient plus qu’elle à ancienneté équivalente, et n’avaient pas tout à fait la même productivité qu’elle. J’aime les euphémismes.

Je comprends que les féministes deviennent épidermiques quand on les considère comme “des femelles en lutte”. Lis ça, c’est chouette.

Et quand je regardais les petits sacs à dos roses à base de princesse, de Dora ou de Hello Kitty des demoiselles que j’accompagnais à la ferme hier, je me suis dit que ce n’était pas encore gagné l’égalité, et je trouve que le lavage de cerveau commence bien tôt. À l’école. À la télé. Le premier truc à faire, à mon avis, c’est de laisser jouer les petites filles qui en ont envie avec autre chose qu’une poupée sans les taxer de garçons manqués. Ou d’arrêter de penser que mon fils risque d’être pédé parce qu’il a eu des poupées et des dînettes. Des millénaires de patriarcat. Je suis féministe et y’a du boulot.

P.S : Hé Daria, t’es ni trop ni trop peu, change rien.

par Paf

Disneyland, c’est crevant

juin 12, 2013 dans ma vie par Paf

tumblr moaa3hHUFq1s733tao1 1280 Disneyland, c’est crevant

Quelle idée d’avoir eu un enfant à quarante piges ! C’est quand je vais là-bas pour eux que je mesure ma capacité d’abnégation pour mes enfants. Ils ont adoré leur journée, objectif atteint. Le minus a adoré le monde des tout petits et la parade, surtout qu’il y avait un char Toy Story. Il nous en a parlé toute la soirée. Préado a adoré faire trois fois de suite le petit train de la mine d’Indiana Jones. Pour ma part, ce que je retiens, c’est le manque de classe dans les files d’attente. Toutes nationalités confondues. Comme dans beaucoup d’endroits, certains te piétineraient pour gagner une place, te doublent sans vergogne chaque fois qu’ils peuvent. S’ils considèrent ça comme normal, il est logique que leurs enfants fassent la même chose. Papa, c’est quoi le savoir-vivre, l’élégance ? Chais pas, j’m’en fous. Je te jure, j’ai vu un père nous doubler dans l’entrée d’une attraction en passant à travers des barrières alors que nous prenions le chemin en zigzag, puis faire signe à sa femme et ses enfants qui étaient derrière nous pour qu’ils le rejoignent.MQB et moi, on en reste bouche bée. Et comme nous exécrons l’esclandre, nous laissons ces trous du cul minables grappiller leurs trois mètres, en expliquant à préado quand il fait la même chose que c’est à lui de nous rejoindre derrière les gens qui sont entrés entre temps. Je me fous que nous perdions une minute. Je nous trouve plus dignes. Ça fait partie des valeurs que nous leur transmettons. Tu sais, ce vieux truc du “ne fais pas aux autres…” Une forme de respect des autres et par là même de soi. Je hais les queues.

Et quand je vois le minus attendre à l’écart que tous les turbulents se barrent pour monter à son tour sur la tête de Bob Razowski, je me dis que les chiens ne font pas des chats. C’était ma minute proverbe et phrases à la con.

Demain, j’accompagne la classe du minus pour une journée à la ferme. C’est une bonne semaine.