ce billet, si je lui mets un titre, tu vas croire qu’il est pourri alors que pas du tout

décembre 3, 2014 dans ma vie par Paf

atchoum

Techniquement, c’est pas encore l’hiver. En pratique, chaque matin, je n’ai pas besoin de retirer la buée sur les vitres pour m’assurer qu’il fait un bon temps de merde et que ça caille. Et avec ce petit froid bien humide, j’ai la joie de retrouver quelque chose qui me fout la paix aux beaux jours : les éternuements.

Pour les éternuements comme pour le reste, les hommes ne sont pas égaux. Alors qu’il y a des gens capables d’éternuer sans même qu’on s’en rende compte, de te faire un minuscule ‘tchi’ voire rien du tout en clignant des yeux, ça m’écœure j’ai été doté par la nature d’une disposition pour l’éternuement irrépressible, massif, sonore et multiple. Passer inaperçu est un doux rêve lorsque ça m’arrive.

Ça commence par des inspirations saccadées, syncopées (avec l’air con) jusqu’à remplissage des poumons, les membres de ma famille reconnaissent les signes avant-coureurs et se barrent dans tous les sens. D'aucuns de mes amis avaient le mauvais goût de crier "Grenade !"

Ensuite, ben c’est comme au Donjon & Dragons quand tu lançais un dé à douze faces pour savoir combien de coups allait porter ton nain barbare avec sa hache avant que la fureur le quitte : terrible. Si j’ai de la chance, j’en fais trois ou quatre. Dans les grands jours, ça peut être une dizaine. Tu rigoles mais c’est handicapant.

Exemple numéro un : je suis en moto, il fait très froid (ou il pleut, ou il pleut et fait très froid encore mieux), j’éternue dans mon casque intégral. À chaque impact, il est impossible de ne pas fermer les yeux, je dois décélérer pour ne pas prendre de risques, tout en ouvrant la visière parce que si je la laisse fermée, je vais la recouvrir de buée instantanément. Je te raconterai la solitude du motard qui a le nez qui coule un autre jour.

Exemple numéro deux : Le big boss de ta boîte a organisé une réunion extraordinaire pour vous parler de la crise, la baisse des résultats, la restructuration, les services dont les fonctions vont être prochainement externalisées pour réduire les coûts (rayer les mentions inutiles). Il termine son laïus et demande s’il y a des questions. Un mec lève la main et commence à poser une question quand je me mets à éternuer. À chaque fois qu’il essaye de finir sa phrase, je la recouvre. Au huitième éternuement, tout le monde me soupçonne de le faire exprès.

Il y de nombreux moments qui se prêtent mal à la sternutation (je reviens de wiki, j’ai appris un mot) : minutes de silence, ouverture pianissimo à l’opéra, moment au cinéma ou le mec qui meurt murmure un indice avant de caner, moment de sortir tes papiers à la maréchaussée après avoir descendu tout Magenta par la voie de bus, (plus jeune) slow langoureux sur le point de conclure, j’en passe et des meilleures.

Je n’ai pas trouvé mieux pour illustrer ce billet que la photo de l’article Wikipedia. Si avec ça t’es pas convaincue qu’il faut te laver les mains à chaque fois que tu éternues dedans, je sais pas ce qu’il faut faire.

Mon père éternue comme ça, mes deux garçons ont hérité de ce syndrome de l'éternuement à répétition. C'est donc un gène fort.

C'est pas avec ce billet que je vais être en une de Hellocoton. Pour le prochain, je te prépare une sélection de vidéos... en tous genres.