8h48

avril 1, 2014 dans ma vie par Paf

McQueen

8h48. Le minus est debout devant mon lit. Je regarde mon téléphone. 8h48 ! Mon cerveau pense “Wo bordel de merde !”, ce que je traduis instantanément en langage approprié pour les enfants (je suis bilingue argot châtié) : “Houla, on s’est pas réveillé !”

Je fonce réveiller le préado qui est enfoncé dans son oreiller, avec un subtil mélange de douceur et d’urgence.
"Minus, on a raté l’école, préado a encore une chance d’être à l’heure (il a cours à 9h30), alors je m’occupe de lui et toi tu joues un peu dans votre chambre."

Là, le minus se met à pleurer et à se rouler par terre que c’est une catastrophe d’avoir raté l’école.

Nan, je déconne. Il part peinardos dans sa chambre, s’allonge et commence à jouer avec Flash McQueen et Mack. Préado doit partir dans sept minutes s’il veut attraper son bus. Je me concentre là dessus. Je lui fais son petit dej pendant qu’il s’habille. Là, tu te félicites de lui faire préparer les fringues et le cartable la veille. Coup de brosse, brosse à dents, chaussures à velcro et bisous.
8h55. Retour au minus qui entre temps s’est habillé tout seul.

Nan, je déconne. Il est toujours vautré par terre avec ses petites voitures. Je l’habille (tu sais que j’aime ça). Nous descendons déjeuner. Comme je suis bien réveillé, je fais bouillir les cinq grammes de café qui me restaient. Tant pis, je le bois quand même. Depuis quelque temps, le minus aime les céréales. Je lui mets un bol de lait et un bol avec les céréales à côté, car il a horreur que les céréales ramollissent et s’émiettent dans le lait. Je mets aussi un sopalin, tu vas comprendre pourquoi. Le minus met une petite poignée de céréales dans le bol et commence lentement à les repêcher, répandant quelques gouttes à peu près toutes les trois cuillérées. Il étale ensuite lesdites gouttes avec le sopalin, c’est le nouveau rituel. Pas question de continuer à manger tant qu’il n’a pas étalé les tâches de lait sur la table. Parfois, il essuie tellement bien qu’il en renverse un bol. Si j’ai du bol, c’est celui de céréales.

Là il me demande “comme je vais pas à l’école, je vais pouvoir jouer à Mario Sunshine ?” Je dénègue, arguant que le fait de manquer une matinée d’école n’a rien à voir avec son droit de jouer à Mario les jours et demi-journées où il n’y a pas école. Il n’insiste pas, il se doutait que sa requête avait peu de chances d’aboutir.

Au bout de dix-sept minutes, la pêche est terminée et je reprends son bol pour le chauffer et y ajouter du miel. Puis il le boit au bol en en renversant encore un peu. Fin du rituel.
Après l’avoir emmené au marché et faire quelques courses, je l’ai déposé à son école à 11h20. Comme je suis récidiviste, je sais qu’il n’est pas possible de poser son nain à l’école avant cette heure. Il a couru pour traverser la cour et monter les escaliers qui mènent à sa classe. Il a retiré rapidement son blouson et est rentré vite s’asseoir en tailleur au milieu des autres. Rentrer dans le rang, quoi.