Petit guide pour devenir un client bien con
janvier 29, 2015 dans ma vie par Paf
Dans mon dernier billet consacré aux gens qui travaillent au contact de la clientèle et qui n’aiment pas ça, j’ai proposé d’en faire un aussi sur les clients à la con. Cette proposition ayant été plébiscitée au moins cinq fois et ce billet ayant rencontré un succès considérable (d’estime, hein, j’ai pas été contacté par un éditeur), je tiens donc mes engagements et vais vous proposer un concentré de “best practice”, un manuel, que dis-je, un précis qui vous permettra d’exceller dans l’art d’être un client bien con.
Règle n°1 : le dédain. Toujours garder à l’esprit que vous vous adressez à des inférieurs. C’est d’autant plus facile si vous gagnez beaucoup d’argent et/ou si votre niveau d’étude est élevé. Mais même si ce n’est pas le cas, restez convaincu de votre supériorité. Ayez confiance en votre ego.Mentionnez si vous connaissez quelqu'un de haut placé dans l'entreprise pour impressionner. Au besoin, faites comprendre à “l’employé” que ce sont vos dépenses qui assurent son modeste revenu. Si vous êtes accompagné de votre progéniture, montrez le petit personnel à vos enfants en leur disant que c'est comme ça qu'ils finiront s'ils travaillent mal à l'école.
Règle n°2 : votre temps, c’est de l’argent. Vous pouvez parfaitement vous dispenser de formule de politesse. Si vous êtes au téléphone, restez en ligne et continuez votre communication. Évitez de répondre à un bonjour de “l’employé”, vous n'avez pas élevé les cochons ensemble. Passez directement à l’objet de votre venue. Vous pouvez même dans les grands jours rétorquer un “la véritable politesse, c’est de dire Bonjour Madame ou Bonjour Monsieur”.
Règle n°3 : Vous avez raison. Toujours. Si quelqu’un essaye de vous suggérer que vous vous trompez, campez sur la règle n°1 et gardez à l’esprit la règle n°3.
Exemple :
- Je voudrais une barrette mémoire d’un octet (note pour les non-informaticiens : demande complètement ridicule, comme de demander un gramme de patate)
- Vous voulez dire un méga-octet ?
- Écoutez, je suis ingénieur en informatique, je sais de quoi je parle ! J’ai dit un octet !
- Ah, j’en ai plus en stock (réponse spéciale pour connard, grooooos gain de temps de ta vie de vendeur)
Règle n°4 : Soyez évasifs et incomplets dans vos demandes de renseignement, ils peuvent bien chercher un peu. N'hésitez pas à demander n'importe quoi surtout même si ça n'a rien à voir avec ce que vend le magasin. Si on vous répond des arguments techniques, prenez un air outré, offusqué.
Exemple :
- (entendu au comptoir jeu vidéo d'une fnac) Est-ce que vous vendez des lames de rasoir électrique ? des détecteurs de radar ? (oui, c'est dans le rayon produits illégaux, à côté de la marijuana) Des machines à expresso ? (ah merde, ils en vendent depuis) des cartouches pour copier plein de jeu Nintendo dans sa DS ? (bien sûr, c'est aussi dans le rayon à côté de la drogue)
ou
- Une amie m’a montré un roman qu’elle a adoré, la couverture était blanc cassé...
- Ça parle de quoi ?
- Ah, je ne sais pas.
ou
- Il me faut des cartouches pour mon imprimante.
- Oui, c’est quel modèle ?
- Mais comment voulez-vous que je sache ! Elle est blanche, de cette taille (fait avec les mains la taille de toutes les imprimantes disponibles sur cette planète, dont 95% de blanches)
Règle n°5 : Ne cherchez pas avec vos yeux, demandez directement. Tous ces trucs écrits sur les murs, c’est probablement pour les sourds-muets. Vous avez autre chose à foutre que de chercher tout seul.
Règle n°6 : Ne vous laissez pas abuser entre ce que les gens ne peuvent pas faire pour vous et ce qu’ils ne VEULENT pas faire.
Exemple :
- Non Madame, je ne peux pas retrouver la trace d’un achat de piles réglé en espèce l’après-midi du dernier samedi avant Noël pour vous fournir un duplicata.
Règle n°7 : Choisissez votre interlocuteur. Évitez de vous faire renseigner en informatique par une femme, les probabilités qu’elle sache de quoi elle parle sont plus faibles. Si vous êtes un authentique cador, vous pouvez même éviter les gens de couleur. Dans tous les cas, refusez d’adresser la parole au stagiaire, c’est une perte de temps.
Règle n°8 : En cas de litige, parlez fort, prenez d’autres clients à témoin, faites appeler immédiatement un responsable. Demandez directement le directeur. Multipliez par trois les temps (d'attente, de réparation...) annoncés (dans la mesure du plausible). Et surtout si vous obtenez gain de cause auprès du responsable, même partiellement, n’oubliez pas d'aller le claironner au petit vendeur qui vous a dit que ce n’était pas possible au début en lui brandissant la preuve sous le nez, ça lui apprendra à ce trou du cul.
Exemple : Votre responsable m'a remboursé ! Il a compris, lui, que c'était inadmissible d'attendre trois quarts d'heure (en vrai vous avez attendu 12 minutes).
Règle n°9 : C’est votre droit de faire des courses pendant votre pause déjeuner, le kebab ou le sandwich calendos ou pâté à la main (encore plus valable avec la règle n°10). Vous pouvez même glissez vos détritus dans un coin en loucedé, y’a bien quelqu’un qui le mettra à la poubelle.
Règle n°10 : une astuce que tous les vendeurs adorent : collez vous à moins de dix centimètres de leur pif pour leur parler, ils adorent ! Et continuez bien à avancer s’ils tentent de reculer. S’ils se planquent derrière un comptoir, n’hésitez pas à vous vautrer dessus.
Règle n°11 : Il n’y a pas de petites économies. Faites-en une question de principe même si la somme concernée est dérisoire. Et partez du principe que si vous payez le prix indiqué sur l’étiquette, c’est que vous êtes un gogo.
exemple : - La pile CR2032 que vous m’avez vendue à 24,99 francs est à 24,90 francs chez Tandy. J’exige que vous me remboursiez la différence !
Règle n°12 : En caisse, attendez toujours qu’on vous annonce le montant à payer pour commencer à ouvrir votre sac à main pour y prendre votre chéquier (le moyen de paiement de l’élite). C’est le bon moment pour dire “ah j’ai oublié de vous donner ma carte de fidélité, je crois que j’ai des points à utiliser !” Vous pouvez ensuite (sans bouger de préférence) vérifier méticuleusement votre ticket de caisse.
Règle n°13 : Si vous voyez une seule queue de gens pour plusieurs caisses, c’est sans doute que tous ces abrutis aiment s’agglutiner et attendre inutilement. Comme vous êtes bien plus malin que ça, essayez de les doubler discretos en créant une deuxième queue dont vous seriez la tête de nœud.
Règle n°14 : Dans les fast-foods à heure d’affluence, envoyez un de vos enfants ou une grand-mère réserver une table de six pendant que vous faites la queue vingt minutes. Idéal dans les parcs d’attractions.
Règle n°15 : Dans les rayons disque, insurgez-vous (avec une haleine au Ricard) si Johnny n’est pas à la lettre J.
Règle n°16 : Si vous ramenez quelque chose de défectueux, ne vous emmerdez pas à le remballer convenablement, y’a sûrement des sous-fifres que ça amusera de le faire. Et puis vous avez quand même le droit de jeter l’emballage avant de vérifier que ça marche.
Règle n°17 : Chaque fois que vous apercevez quelqu'un derrière un bout de comptoir, demandez-lui : "vous êtes une caisse ?" Ça ne coûte rien et ça fait toujours plaisir.
Règle n°18 : Quand y’en a plus y’en a encore. Ce n’est pas parce que vous vous êtes fâché avec un vendeur que vous ne pouvez pas aussi faire chier une caissière puis le préposé du retrait des achats. Et si vraiment vous n’êtes pas rassasié, il reste le vigile à la sortie. Vous pouvez toujours les finir d'un "faudra pas vous étonner de perdre votre boulot et qu'on aille tous chez Amazon".
Voilà, il y en a sûrement d’autres qui me reviendront au fil des commentaires, mais là, on a des bases solides. Je précise que toutes les situations évoquées sans exception ont été vécues personnellement. Je pense clore ce qui va devenir une trilogie d’anthologie d’articles par un manuel de survie aux cons pour les gens au contact de la clientèle.
Bonus (pourri en français mais je n'en ai pas trouvé de sous-titré, c'est tellement mieux en VO) et je dédie cette chanson à Mentalo, ça n’intéressera personne d'autre.
Après, faudra aussi le faire du côté du client qui cherche un vendeur informatique compétent et connaissant ses prooduits chez Darty ou Carrefour par exemple… (là aussi ça sent le vécu). Tu sais, le vendeur que tu mets 2 heures à trouver, qui te traite par le mépris, qui te sort ses arguments marketing à 2 francs pour te fourguer à toute force le produit sur lequel il est primé et dont tu n’as que faire, qui ne comprend pas un mot aux questions que tu lui poses (si par hasard tu montres que tu connais un peu mieux les produits qu’il vend qu’il ne les connaît lui-même, parce que toi, tu as pris la peine de lire le descriptif sur Internet et ne poses que les questions qui n’y figuraient pas en toutes lettres) et qu’en plus le gars te répond avec des arguments qui feraient rigoler ta grand-mère.
Alors certes, cela n’excuse en rien de se montrer désagréable ou impoli avec les vendeurs, mais montrez-moi un vendeur compétent et courtois en grande surface, et j’arriverai bien à vous trouver un client courtois et poli 😉
Sinon, prends un vendeur FNAC ou Darty, pose-lui une question sur un matos technique. 1/ Il te lit l’étiquette descriptive ou sur l’écran ou les étiquettes du produit (merci, mais je sais lire aussi, et en plus j’ai Internet !) 2/ Si la réponse n’y figure pas, il te répond n’mporte quoi, sur le principe que si tu ne connais pas la réponse et lui non plus, tu n’as aucun moyen de savoir qu’il te raconte des conneries (sauf si la réponse est totalement ridicule, ce qui est le cas dans une bonne moitié des cas).
Pour un peu plus de LOL, tu peux aussi essayer de demander à un vendeur FNAC de te vendre un PC sans Windows, de lui expliquer que tu veux installer Linux et n’as que faire de Windows, et de lui demander quelle est la marche à suivre pour obtenir le renseignement de ce dernier. Là, tu obtiens une forme de florilège de conneries, qui va généralement jusqu’au « c’est impossible » et à la « perte de la garantie », ce qui est évidemment inexact.
Bonjour Swâmi,
Tout d’abord, l’idée ici est de se détendre et d’en rire, même si je suis entièrement d’accord avec toi sur le constat. Mais je crois que ce n’est pas la faute des vendeurs ni des enseignes. C’est la faute de notre époque où tout repose sur le volume de vente, la croissance, la dictature du moindre coût.
Quand j’ai commencé à vendre des ordinateurs (des 286 pour que tu situes), nous étions un pour dix mille à en avoir envie, à avoir une idée de ce qui se passait sous le capot. À la Fnac Créteil en 1990, si nous vendions quinze ordinateurs dans le mois, c’était la fête. Mais le meilleur ordinateur du rayon valait deux mois de salaire d’un vendeur.
Aujourd’hui, le même magasin vend sans doute cent fois plus d’ordinateurs pour faire un chiffre d’affaires et une marge inférieure. Mais pour cela, il lui faut plus de personnel, donc il faut les payer moins. Si tu ne les payes pas beaucoup, faut pas t’étonner que le niveau soit faible. Un vendeur qui s’y connaît en informatique aujourd’hui, c’est parce qu’il est passionné. Parce que c’est pas son entreprise qui va le former (ça coûterait trop cher et ne permettrait pas d’être compétitif). Franchement, je trouve qu’il n’y a qu’Apple qui essaye d’aller à contre-courant. La dernière fois que je suis allé dans une de leur boutique, je suis tombé sur un mec qui était charmant et qui connaissait parfaitement son sujet, tu mesures ? Mais là je lance un autre débat 😉
Pour le reste, va à Montgallet, tu n’as plus ta place dans les rayons informatiques des grandes surfaces, espèce de geek.
Ah oui, des fois pour parler d’un lointain passé, je dis « à l’époque où les vendeurs de la FNAC étaient compétents et étaient choisis parmi des gens qui aimaient ce qu’ils vendaient ». Jusqu’au milieu des années 1990 peut-être ?
Maintenant, poussage de cartons, rotation rapide, produits obsolètes avant d’être connus, cafetières, ordis, télés même combat.
L’autre jour à la FNAC à 3 questions sur une liseuse Kobo, le vendeur m’a répondu 3 conneries monumentales (avec l’air étonné qu’un client puisse penser acheter un truc pareil, et encore davantage qu’un tel client ose poser une question).
Alors je suis allé chez Darty où le vendeur a eu l’honnêteté d’en appeler un 2e qui a eu l’honnêteté de me dire qu’il n’en savait rien mais alors rien de chez Rien, qui a prétendu que la liseuse « en démo » sur le comptoir était factice alors qu’elle affichait un message désespéré « Apu batterie, merci de me brancher ! », puis m’a indiqué qu’il n’avait aucun chargeur pour faire marcher ce truc en fait, avant de m’autoriser, à ma demande, à aller chercher dans ma bagnole mon propre câble USB pour alimenter la liseuse sur mon ordi à moi (!) et pouvoir, enfin, l’essayer par moi-même.
Mais pourquoi tu veux acheter ça, toi, Ducon, Sinon ?
Wow.
Quand tu commences à ne plus trouver aucune « valeur ajoutée » à aller en magasin, déplacement, perte de temps, parking, vendeur introuvable et incompétent, tu te dis en effet que la vente en ligne a de beaux jours devant elle et les vendeurs physiques un avenir chez Pôle Emploi…
Pour en revenir au billet d’avant, Apple pratique le même modèle en France et ailleurs qu’aux Usa, tu sais le pays ou l’accueil et le renseignements des clients est une vraie préoccupation (certes pour vendre mais avec le sourire c’est mieux !) 🙂 et dans l’ensemble je trouve le contact client chez Gap plutôt très agréable, l’origine US explique aussi peut être cela… désolée, j’ai dévié du sujet du jour mais je m’en vais commenter plus bas
N’exagèrons pas non plus. Il y a des personnes compétentes et d’autres moins dans tous les magasins. Certains vendeurs chez Darty ou la Fnac sont extrêmement compétents et connaissent leurs produits. D’autres moins… mais ne généralisons pas, ça pourrait être une règle du client con: parce qu’on a eu une fois un vendeur peu compétent dans ce magasin, partons du principe qu’ils le sont tous…
Bah tu sais, en tant que vieux geek de très longue date qui a écumé (comme client au moins potentiel) tous les magasins de trucs technologiques de France pendant une bonne trentaine d’années, je peux dire que mon opinion générale des vendeurs n’est pas basée sur une ou deux expériences malheureuses, mais acquiert une valeur statistiquement significative… À l’aise.
Je ne doute pas que les clients vaillent les vendeurs, l’humain étant humain de chaque côté du guichet, c’est comme partout la médiocrité qui l’emporte haut-la-main.
Il y aurait peu de raisons de penser qu’une profession basée sur le commerce et le profit (et donc bien souvent l’entourloupe de « je te vends ce qui arrange mes objectifs plutôt que ce qui correspond à tes besoins ») soit davantage que d’autres épargnées par la médiocrité, une logique élémentaire suggérerait même l’inverse.
Excellent. On peut précommander sur Amazon ? Oui parce que bon, je suis sûre que si je vais en magasin, y a pas un abruti de vendeur qui saura me renseigner.
🙂
Merde, tu m’as eue, j’allais te dire que ce billet, par contre, m’était tellement étranger (voilà bien la preuve que je te lis jusqu’au bout). Ouais, tout le monde aimerait m’avoir comme cliente, PARFAITEMENT. (Notamment parce que je dis merci d’avoir dépensé une fortune et excusez-moi du dérangement :-D)
Ah la voilà celle qui habite dans un pays où les gens rigolent tout le temps! Je veux savoir où c’est! J’attends la réponse avec impatience depuis 24 heures ! Si en plus y’a du soleil, je m’expatrie 😉
Ah non, y a pas de soleil, par contre. Mais je vis en France chez les ronchons, maintenant 🙂
Tu veux pas nous dire où c’est ton pays du sourire, hein? Tu veux pas risquer la contagion quand tu y retournes 😉
Règle 19 : Vous n’oublierez surtout pas d’interrompre, d’un ton désagréable, ce vendeur déjà entouré d’une dizaine de clients durant un samedi de Décembre pour lui demander un livre récent. Ce même livre étant en pile de 100 devant votre nez. Et de partir sans merci et en grommelant « foutus incapables ».
Voici ma petite pierre que j’ajoute humblement à ton édifice.
Criant de vérité…
Les jours de forte affluence sont des cristallisateurs (si t’es pas content trouve-moi un vrai mot qui remplace). J’en ai vécu de formidables.
« Cristallisateurs » >>> j’aime <3
En me relisant aujourd’hui, je pense à catalyseur qui aurait bien fait l’affaire.
Ah et à quand le parfait « guide du client adorable » ? Parce que je lis les commentaires et ton billet affole la toile LOL !
Pour le client adorable, tu fais juste l’inverse de ce qui est écrit ici. Facile, non ?
Ça marche aussi avec le client qui se faufile entre les 5-6 personnes qui attendent déjà en disant « mais moi j’ai juste une petite question », que tu invites à patienter parce que les autres aussi ont juste une petite question et c’est pour ça qu’ils attendent, et qui, quand tu es « enfin » en train de répondre à sa question (en fait de faire le chiffrage de remplacement de toutes ses fenêtres, soit 1h de taf), va râler dès qu’un autre aura l’outrecuidance de faire pareil parce que « les gens sont sans gêne quand même! »
Je pense que la règle 12 pourrait être proposée comme circonstance atténuante en cas d’homicide, genre comme le mistral. Une idée en passant ceci-dit.
AH oui , bravo PAF, beau panel du client con… J’en connaissais quelques uns pour les avoir côtoyé en faisant mes courses, pas je n’avais pas idée du potentiel de connerie du client quand même ^^
« Sainte Patience priez pour nous » répétait ma grand-mère….
le client est roi c’est pas ça qu’on dit :p
J’ai souvent des échanges de regard éloquents avec des vendeurs qui souffrent de ce genre de clientèle qui nenarienafout’
voilà pourquoi j’ai jamais voulu aller dans cette branche
Les rois, ca se décapite.
Alors les clients aussi.
Car parfois, quand je sue quinze litres en réserve sur ma palette et que le client toque à la porte « passage interdit » et la pousse « parce qu’il a entendu du bruit et qu’il voudrait juste un renseignement sur ce livre, là » et que je lui réponds que non je peux pas, là, je suis occupée comme vous pouvez le voir et que mon PC n’est pas relié à ceux du magasin (mensooooooonge honteux, oui c’est vrai mais j’ai un BL manuel ouvert et ça me fait chiiiiiier de switcher) et que mes collègues qui se caressent les sourcils à l’accueil pourront le renseigner (à vingt malheureux mètres), et qu’il me dit que ça ne prendra pas longtemps, et que je lui réponds que je suis de la papeterie et du jouet (enfin, mec, vise les cartons éventrés à mes pieds et le stock sur les rouleaux, quoi!) et que je ne connais rien à l’élevage de perroquets, qu’il s’énerve, moi aussi et qu’il claque la porte en me traitant de connasse dans sa barbe mais suffisamment fort pour être audible alors oui, là, le cutter dans ma main droite me fait de l’œil.
En plus, on retrouvera jamais le corps, y’a un chantier juste à côté.
Ravi d’accueillir de nouvelles commentatrices, surtout lorsqu’elles ont autant à raconter. Je t’invite à ne pas rater le prochain billet, tu auras sans doute aussi des choses à raconter 😉
Merci pour la devise d’ouverture, merci pour l’anecdote.
Un plaisir que de te lire, j’ai bien ri.
« I’ll be back! ». T-800, Terminator.
Mon conjoint et moi travaillons tous les deux dans la vente alors je vous laisse imaginer le nombre d’anecdotes que nous cumulons…. Pour en revenir au fameux « le client est roi » un jour mon cher et tendre a répondu à un client particulièrement désagréable qui venait de lui faire cette remarque » peut être mais il me semble qu’en France on a une légère tendance à leur trancher la tête … » Je précise que mon chéri travaille dans un commerce spécialisé dans le jouet et que nous étions à quelques jours de Noël, je vous laisse imaginer l’ambiance!
😀 j’imagine la tête du client niark niark
La règle n°13 me donne des envies de meutre!!!!
Je peux ajouter une Règle N° 20 ?
Dans les magasins, les cons ne s’attaquent pas seulement aux vendeurs. Les cons sont des cons partout et avec n’importe qui.
C’est pas à la fnac, mais à la caisse du supermarché, quand il y a devant toi une cliente avec son caddie plein à ras-bord.
Dès qu’elle commence à mettre ses articles sur le tapis de caisse, tu poses les tiens sur le rebord métallique du tapis. Parce que quand même, tu n’as pas de temps à perdre, ton temps est plus important que celui de n’importe qui. Et puis elle a déjà tout le tapis pour elle, non mais, faut pas exagérer non plus.
Et si par hasard elle ose se retourner vers toi, en disant : « Excusez-moi, madame, mais j’ai besoin de toute la place sur ce tapis, vous pouvez attendre que j’ai terminé pour poser vos produits », n’hésitez pas à lui montrer votre importance et votre grande intelligence en lui disant « Mais vous m’emmerdez » d’un air courroucé.
Si la cliente a l’outrecuidance de répondre « C’est vous qui m’emmerdez », et prend quand même toute la place, prenez votre air le plus (con) hautain et dédaigneux, en espérant que tout le magasin compatisse.
Ça donne envie de jouer au plus con, pourtant c’est un jeux dangereux.
Même quand tu ne vends rien mais que tu es là pour renseigner, les gens peuvent être sacrément cons. J’ai bossé en office du tourisme, c’était merveilleux de connerie entre les gens qui te téléphonent début décembre en te demandant « je viens la semaine 12, y’aura combien de neige ? » et ceux qui viennent te pourrir parce qu’ils sont sur « les portes du soleil » et qu’il neige et tous ceux qui estiment que tout devrait être parfait (soleil, neige de bonne qualité, appart superbe, etc.) et que l’Eglise devrait arrêter de sonner car tu vois, ils ont payé et ils sont en vacances. Enfin plein de pépites comme ça.
Je trouve que ce genre de boulot à de quoi te dégouter de la « race humaine » 😉
Bonus très à propos je trouve.
A plus
N’importe quel boulot en contact avec la « race humaine » a de quoi te dégoûter de la « race humaine ». J’ai un pote pompier qui intervient tous les jours sur des incendies de véhicules généralement volontaires et se fait caillasser une fois sur deux, qui commence aussi à en avoir un peu ras le bol, de la « race humaine »…
hahaha la n.15 est parfaite!!
Je pense que chaque équipe de staff pourrait écrire un recueil de pépites!
Mais comme tu dis c’est vraiment des deux cotés, je reconnais le naze de chez Darty, celui que j’appelle « l’incompétent de service » à qui une fois j’ai demandé « entre ces deux télés laquelle me recommanderiez vous? quel est le meilleur rapport qualité prix? » et qui m’a répondu « comment ça? » véridique. (et qui après explication de ce qu’est le rapport qualité prix, m’a lu les étiquettes)
Personnellement, pour avoir été caissière plusieurs années pendant mes études, je rajouterais une règle primordiale qui manque férocement:
n.19 Si l’employée est une femme, c’est qu’elle a envie de se faire draguer. Ce n’est pas un hasard, et l’interaction que vous devez avoir avec elle ne doit pas bêtement rester neutre et professionnelle. La preuve, elle a son nom sur son badge, rappelez le lui, usez-en! Qui n’aime pas entendre la douce musique de son prénom, dans la bouche d’un vieux graveleux?! Ex: « Alice c’est ça? Alice, Alice, c’est un film ça non? Alice çà glisse? Oh je vous taquine, elle rougit la petite! Eh soyez pas fâchée Alice, je suis pas méchant, d’ailleurs vous me connaitriez je suis sure que vous m’aimeriez bien! Vous rencontrez bcp de monde là à votre caisse? Pas des comme moi je suis sur! Vous finissez tôt? nan parce que j’habite pas loin vous savez! » Si elle esquive vos remarques charmantes en essayant d’accélérer le processus et de vous faire payer, insistez. « oui je paye par carte, attendez je frotte la puce, j’aime bien frotter la puce moi, hehehe, j’ai bien enfoncé ma carte! » Si la caissière toujours pas réceptive (ouvertement lesbienne ou coincée donc) se contente d’un « voila au revoir » n’en restez pas là, il en va de votre réputation dans la file! « ça y est c’est déjà fini? tu vas me manquer Alice » (oui vous pouvez à présent la tutoyer, ça fait 2.20 que vous plaisantez ensemble) et passez le relai au client suivant! « eh! bonne chance, elle est pas facile! je sais pas si vous allez avoir plus de chance que moi à la dérider, c’est une dure à cuire! Allez salut Alice! » et ne vous inquiétez pas, si elle n’a pas apprécié cette charmante interaction, un client surement très sympa vous succédera et entamera la discussion par un fédérateur « eh ben! y en a bcp des comme ça? ma pauvre, faut se les coltiner! » en enchainant, dans bcp de cas par des propos racistes ou autre…
voila et je passerai sur les gens qui payent tout en centimes, ou ceux qui te jettent les centimes sur la caisse en pestant « mitraille de merde » ou la mère qui vient t’engueuler, car tu as refusé de vendre un pack de bière à son fils de 11 ans, et que du coup elle est obligée de descendre de la bagnole!! et je conclurai avec un délicieux père d’élève, de l’époque où j’étais animatrice, que j’avais convoqué parce que son fils était toujours morne et parfois agressif, et qui me dit « Je n’ai jamais eu de chance dans ma vie, surtout avec les femmes, d’ailleurs je vois que vous portez une alliance.. » devant son fils de 7 ans perplexe.. voilà bonne journée!!
J’ai fait un guide du con, pas du sale gros con. Merci Alice pour ce complément qui laisse un goût désagréable dans la gorge (j’ai vomi).
J’ai une copine ancienne caissière, un jour on lui a balancé un séparateur dans la tête. Parce qu’un vendeur avait mal indiqué un tarif sur une facture…Un sale gros con violent !
Courage Alice, tu n’es pas seule !
Moi en tant que caissière j’ai éviter de peu un panneau d’affichage en contreplaqué… A 7h30 du matin je peux vous dire que ça met en forme pour la journée!
Une petite règle 21:
Si tes enfants ont envie de se défouler dans les rayons, courir, hurler, lancer des ballons et faire tomber les articles du rayons, ne pas hésiter! Ça fait tellement plaisir aux vendeurs.
Et surtout ne pas oublier d’applaudir ou de dire « bravo mon fils ».
Vraiment, ça me fait plaisir, faut pas hésiter.
Et d’essayer tous les stylos sur le mobilier, le sol, les murs, les cahiers, les livres mais JAMAIS sur les petits blocs de papier mis à disposition à cet effet parce qu’il faut bien que le gamin vérifie s’ils fonctionnent tous bien et sur tous les supports possibles.
Quant au scotch, ne pas hésiter à se servir directement dans le rayon parce que si on en a besoin d’un petit bout, pourquoi se faire chier à acheter un rouleau? Même combat pour la colle, le correcteur blanc…
MERCI (celui là aussi, ça va mieux en le lisant ;)) j’ajouterais à la règle n°7 (j’avoue, je l’attendais) : si tu entres dans un magasin de matériel « technique » et que la femme derrière le comptoir t’accueille « bonjour Monsieur, je peux vous aider ? », surtout ne la regarde pas et lance à la ronde « y a personne ? ». Bonne journée !
Au comptoir micro de St Lazare, avec une collègue et un autre (black), nous faisions une étude. Nous étions tous les trois dispos derrière le comptoir. Ça nous faisait rire jaune, j’avais plus de clients qu’eux deux réunis. Plus tard, j’ai eu une collègue noire. Elle pouvait ranger tranquillement le libre service, elle était très peu sollicitée.
Il y a aussi celui qui va vérifier auprès de l’agent de sécurité que ce que tu viens de lui expliquer est bien vrai… Et vraiment non PERSONNE ne lui chargera trois palettes de parpaings dans son Mercedes vuitto!!!!
Et oui le client con existe ! Sur l’incompétence des vendeurs dans les grands magasins par contre quand on n’y est habitué des fois on a des bonnes surprises… Au rayon liseuse le gars qui te dit « ah oui alors pour moi j’ai pris celle là mais maintenant avec le recul pour 5 euros de plus c’est sa voisine qu’il me faudrait y a ça ou ça… » ou le gars chez Leroi l’enchanteur au rayon carrelage qui nous voit en galère (carrelage de salle de bain à choisir à 5 minutes de la fermeture, bébé hurlant) et qui nous répond « j’ai exactement ce qu’il vous faut pour ma salle de bain j’ai prévu de mettre celui là avec ça » ! Alors peut être qu’on s’est fait pigeonner en se refaisant refiler le truc qu’ils devaient écouler mais on est satisfait des 2 produits (et le deuxième nous a évité quelques galères quand même…)
Je dis pas qu’on est tous parfaits mais chez Leroi l’enchanteur justement puisque c’est là que je bosse, on est formés sur les produits, on n’est pas jugés sur le chiffre mais par contre on est objectivés sur la satisfaction client…
C’est malin de la part de votre direction. Il serait stupide d’inciter les vendeurs à fourguer des choses inutiles aux clients, ces derniers viennent pour répondre à des besoins précis. Alors que client satisfait = client qui a trouvé exactement ce dont il a besoin.
merci (femme) Alounette pour cette petite touche positive.
Je glousse, je glousse. On dirait une poule. Faut dire, je ponds bientôt.
objectif atteint
La cliente conne et méchante : entrer dans une boutique, essayer tout le magasin (chaussures par ex !), demander la lune et ressortir sans rien acheter ! ou encore entrer avec une canne (remarque un enfant ça marche aussi !) et faire semblant de glisser et tout casser… Bon ça, ce serait pour se venger des vendeurs qui t’ignorent ou te prennent de haut…
en même temps la règle n° 5 quand tu as des vendeurs qui classent des films dans le mauvais rayon tu as beau chercher avec tes yeux, tu ne peux que pleurer 😉
je rajoute mes petites règles également:
règle 23: faite les magasin en étant sale (ne marche que si vous avez une estime de vous assez faible) Grand sportif souhaitant partager le résultat de 15 kilomètres de course a pied? Ou juste horreur de la douche? Venez comme vous êtes, vous et vos odeurs corporelles! Pas besoin de dire un mot pour que les vendeurs (et les clients!) sentent votre présence et s’écarte de votre chemin! marche également très bien avec des gaz a lâcher lors de la prise de contact avec un semblable ou encore de marcher dans la boue/diverses matière a votre convenance et ne pas s’essuyer les pieds. Cumulable avec la règle N°10, 12, 14 et 16. (vécu en tant que vendeur)
règle 24: échanger les étiquettes de prix. Un régal de coller un « -80% » sur un produit cher et nouvellement sortie, de toute façon les caissier ne connaissent pas les articles soldés. Par contre, pas sur que ca marche a tout les coups mais cela vous laisse de quoi fulminer en caisse et a rejeter la faute sur le stagiaire. A utiliser avec modération sous peine d’éveiller des soupçons future. (vécu en tant que client et vendeur) Ca marche aussi en les enlevant totalement.
Règle 25: Le magasin est toujours en bordel a cause des vendeurs qui ne le range jamais. D’ailleurs pour leur faire passer le message, il y a rien de mieux que de laisser un film X dans les rayons DVD pour enfant et regardez le résultat (allant de l’engueulade/ lynchage public et mérité d’un vendeur par une mère de famille au « maman, c’est comme ca que l’on fait les bébés? » innocent et aux explications plus ou moins vaseuse des parents. Un grand moment de joie. Cumulable avec la règle 23. Ca fonctionne aussi en laissant les pile de DVD au sol (vécu en tant que vendeur)
Règle 26: sortez le produit de sa boite pour être bien sur qu’il est complet et bien ressemblant aux photos de présentation sur l’emballage. Et laissez le en vrac en partant, vous êtes clients, pas femme de ménage, surtout pour nettoyer vos propres crasses. non mais. (vécu en tant que vendeur)
Règle 27: Venir dans un magasin est déjà un effort en soi alors surtout ne faite pas celui de calculer la somme de deux articles, un caissier le fera bien pour vous. Et quel joie de lui dire: » 15,99€ ? Ha mais je n’ai que 7,38€…. vous pouvez me faire un prix? » Et, selon, voir son visage se décomposer lentement ou accepter votre offre (!) pour ce débarrasser de vous. Dans ce cas, surtout recommencer le plus souvent possible. Une alternative est de venir en caisse en disant: »je peux acheter quoi avec 3,50€ » a la fnac. (vécu en tant que vendeur)
règle 28: Venir en FAMILLE. Et si possible NOMBREUSE. Juste pour voir. Il fait pas beau et les musées vous ennuie? Venez en magasin. Touchez a tout. Et si possible casser des trucs. Et surtout n’achetez rien. Ca serait leur faire trop d’honneur. (vécu en tant que vendeur)
règle 29: Amusez vous avec les vendeurs, faite semblant d’acheter un truc et au moment de payer: »a ben en fait non » sans raison. Le client est roi et a parfaitement le droit refuser la vente sans la justifier. A faire au moins UNE fois, la seconde les vendeurs se méfierons. (vécu en tant que vendeur)
règle 30: demander a tester le produit (a condition qu’il ne sois pas en démo). pendant 3/4 d’heure. Sans l’acheter évidemment. Cumulable avec toutes les autres règles.
Merci pour cette grande contribution !
Grandiose!!!je viens de quitter ma boite y’a 1 mois après 12 ans de service au client…le motif….Ben on y est 😉
Règle n° 31 : n’hésitez pas a solliciter un vendeur sur un ou plusieurs produits, demander toutes les caractéristiques de ceux-ci, les essayer, trouver son bonheur pour enfin lui dire que vous allez l’achetez sur internet, car sur internet c’est moins cher! Et de toute façon le vendeur est la pour ça nn? Mais surtout faites un grand sourire et savourez bien ce moment ou le vendeur se décompose après avoir passé une heure à vous conseiller. (Vécu en tant que vendeur).
Je te découvre via ce billet et je n’ai qu’un mot à dire : merci pour ce fou rire monumental de 10 minutes que j’ai eu en te lisant 😀
Moi même caissière à la fnac depuis 15 ans (mais pas blasée pour autant cf ton billet précédent :p ) j’ai connu TOUTES les anecdotes dont tu parles ici et je sens que je vais dorénavant devoir me mordre les joues pour ne pas me marrer en face d’un client gros con qui reproduira fidèlement une ou plusieurs des règles énoncées ici xD
Entendu aussi pas plus loin qu’hier : une cliente qui va à la caisse (son chauffeur derrière elle impassible) et qui tend juste sa carte de fidélité provisoire sans un mot (pas d’articles, rien juste sa carte) . A la demande de ma collègue sur ce qu’elle pouvait faire pour l’aider elle a essuyé un magnifique : je ne devrais pas avoir à vous le dire , c’est vous qui êtes payé pour être compétente ,apparemment à tort, et à votre avis je suis là pour quoi hein ???!! Pour récupérer ma carte de fidélité définitive voyons mademoiselle (grande emphase sur le mademoiselle articulée avec délectation et dédain) . Quand elle lui répond que c’est à l’accueil qu’elle peut la récupérer : et bien il fallait me le dire plus tôt pauvre sotte !
Morale : n’oublions pas la qualité primordiale d’un bon commerçant : lire dans les pensées ; si t’es pas télépathe t’es foutu qu’on se le dise !
Ah oui et aussi quand vous êtes un client con ne pas oublier de balancer sa carte bleue ou son billet sur le comptoir façon grand seigneur pour ajouter du panache à son attitude 😉 « Comment ça mettre la carte bleue moi même dans le lecteur juste devant moi (regard d’horreur) ? Si je fais ça, pour quoi vous êtes payées ? Vous servez à quoi exactement ? Vous voulez pas que je fasse votre travail à votre place non plus ? Si vous n’aimez pas votre métier, vous n’avez qu’à démissionner, je rêve » :p
Allez premier commentaire…..
Avec mon conjoint on adore jouer à : le dernier qui fait rire la caissière/vendeuse/conseillère… est hitler » Autant vous dire qu’avec une telle pression on s’arrache sévère! Résultat? Beaucoup de mes plus beaux fous rires ont été pris dans des magasins !!
Je pourrais rajouter :
Surtout ne pas oublier que les vendeurs sont stupides et qu’ils ne verront pas que vous êtes venus à 2, l’un pour le distraire en posant des questions à la con, l’autre pour voler. Bonus : si tu viens en poussette et que finalement tu te fais chopper, tu pourras toujours dire que c’est ton bébé de 2 mois qui a pris l’objet sans que tu le vois.
Le client est roi, tu es donc dans ton droit d’essayer cette paire de boucles d’oreilles afin de voir si elle te va bien, et puis si finalement elle ne te plaît pas, tu peux la reposer sur son présentoir (ou pas) et te barrer ! Si un vendeur t’interdit ce geste pour raison d’hygiène, n’hésites pas à péter un scandale en disant que tu as pris ta douche ce matin.
Tu n’as pas à respecter le vendeur donc si tu as envie de te faire percer les oreilles, inutile de venir propre.
Bijoux, piercing, je te laisse deviner dans quel magasin je travaillais 😉
Dans cette bien bourgeoise station balnéaire bretonne, une de mes proches voisines, octogénaire, fait toujours preuve d’un grand sens de l’étiquette et d’une politesse raffinée (« quelle vieille dame charmante et toujours élégante ! ») sauf si pour une raison incompréhensible aux commun des mortels, elle prend en grippe la pauvre caissière ou le malheureux vendeur. Pour ma part je suis convaincu qu’elle ne respecte vraiment que ceux de sa classe sociale ou la réussite sociale, c’est tout !
J’ai le souvenir d’un passage en caisse où officiait une saisonnière particulièrement gracieuse et jolie (j’étais derrière dans la file). La caissière est parfaitement polie et se montre d’abord patiente quand la vieille dame BCBG commence à l’asticoter sans aucun motif réel. Patiente et courtoise mais ferme. Et ça part en vrille très vite et très fort avec rappel de leurs âges respectifs, du manque évident d’éducation de cette jeune personne, « de mon temps » etc. tout cela extrêmement venimeux mais parfaitement Vieille France. Et c’est peut-être encore pire cette mauvaise foi absolue, ce mépris de classe énoncé de façon inattaquable (pas la moindre grossièreté ni familiarité) que d’avoir à faire à un blaireau qui vous insulte. L’instant d’après sur le parking, la dame m’a pris à témoin évoquant le comportement inacceptable de la jeune effrontée. Pas emballée quand je lui ai répondu que, pour ma part, j’avais trouvé cette scène très gênante et injustifiée…