Ouais, fais pas genre…
janvier 17, 2014 dans ma vie par Paf
Vraiment, cette campagne m’inspire.
Sur plusieurs textes de consœurs suscités ces derniers jours par les mirifiques affiches de la manif pour tous les bas du front, j’ai vu que certains refusent les pistolets, fusils et autres répliques d’armes à leurs rejetons. J’ai fait la même chose quand préado était petit : pas de revolver, pas de flingue, même laser choupinet de buzz l’éclair avec bruit qui te vrille le cerveau au-delà de deux secondes consécutives d’usage. À la limite un petit arc ridicule avec flèches à bout caoutchouc. Et en boucle le message : les armes c’est mal, c’est pas bien de tuer les gens ni les poissons rouges.
Chaque fois que je l’emmenais à une pêche aux canards, c’était le drame quand la dame disait “il peut choisir un jouet de là à là”. Et de là à là, il y avait toujours une petite carabine, une pétoire miteuse ou une réplique taille réelle en horrible plastoc creux du couteau de Rambo, tu sais, celui avec lequel il coupe du barbelé, du bois et même des têtes. Et là, je voyais la tête de mon nain s’allonger et c’était une torture pour moi de rester intransigeant et de lui fourguer un truc bien pourri, mais “inoffensif”.
Quand j’ai eu le minus, j’ai décidé de remettre en question pas mal de trucs que j’avais fait à l’instinct avec son grand frère. Et plusieurs lectures m’ont fait changer d’avis sur les jouets guerriers, sur le fait qu’un enfant privé de ces objets peut utiliser des bouts de bois ou même ses doigts pour représenter exactement la même chose, que c’est un moyen de lui laisser exprimer son agressivité naturelle, et qu’enfin en lui procurant les armes convoitées, on peut dialoguer avec lui sur la finalité réelle de ces objets, sur la guerre, et sur l’importance de “faire semblant”.
Donc le minus a eu quelques flingues, dont il s’est toujours lassé très vite et ça n’a jamais été un problème, ni (surtout) un objet de frustration. Pour être honnête, il s’est lassé encore plus vite de sa maison Sylvanian arrivée à Noël. Va falloir que je la refourgue parce qu’en plus ça prend un hectare dans sa chambre.
Mais sa poupée d’Elsa l’accompagne partout. Faut pas déconner à l’oublier.
Sinon, j'ai beaucoup aimé ce texte de 4 enfants 2 bras.
Une petite dernière pour la route :
Pardon, pardon, au risque de passer pour la débile de service, je ne saisis pas trop la problématique de tout ça. C’est quoi l’idée ? Parce que, là, tout de suite, on a tous quand même d’autres préoccupations de tout genre, au féminin comme au masculin…
L’idée, c’est de ne pas laisser un combat d’un autre âge se propager sans gueuler haut et fort que moi, je revendique l’égalité des droits pour tous. Sinon, pour les pistolets pour tes enfants, tu fais bien comme tu veux.
Je crois que la finalité du truc c’est que si on se laisse faire et bouffer par ces dingues du stéréotype, nos filles devront retourner à leurs broderies, chants, piano, mômes, cuisines et robes longues en faisant des courbettes et des oeillades à des messieurs qui penseront que les femmes ne sont que des sottes ne pensant qu’à se trouver un bon mari et à pondre des enfants.
Je crois aussi que pas mal de mec (des vrais) n’ont pas du tout envie de retourner à cette image qui les empêchaient de prendre leur bébé dans les bras ou de pousser une poussette (voir de tenir la main de leur femme au moment de l’accouchement).
Parce que moi, je veux que mes filles choisissent leur vie et que si leur vie c’est être maçon, pompier ou danseuse étoile et bien je serais la maman la plus heureuse du monde. Le but de ma vie étant aujourd’hui (entre autre) de faire en sorte que mes enfants soient heureuses, quelque soit le chemin qu’elles prennent !
Merci MamanAnonyme ! Tu m’es décidément extrêmement sympathique.
J’ajoute que derrière cette organisation qui se veut sympathique et bonne enfant se cachent des groupuscules aux idées vraiment nauséabondes.
As tu vu comme mon fils est beau en fée?! Bref, je plussoie. Et pareil que toi, j’en suis revenue de mes principes sur les pistolets (marre que la télécommande devienne un fusil)
En fée prudente ! Il est très beau.
Quand nous allions au McDo, avec le menu enfant du minus tombait toujours la question « c’est un garçon ? », vu sa chevelure cultivant le doute. Sous-entendu si c’est un garçon je lui colle un jouet garçon. Et quand je demandais ce qu’étaient les deux jouets et que je l’expliquais au minus, il choisissait la plupart du temps le jouet « fille » plus kawaï.
Le combat pour l’égalité des sexes n’est pas gagné parce que le bourrage de crâne commence très tôt et partout.
Comme tu le dis, le combat est loin d’être gagné et le bourrage de crâne commence tôt. Déjà l’année dernière quand mon deuz était en petite section, certain de ses camarades se moquaient de lui quand il disait que le rose était sa couleur préférée. Il se faisait traiter de fille. Pas facile pour un p’tit loulou de 4 ans de comprendre pourquoi aux yeux de ses copains, il ne pourrait pas avoir de vernis, se déguiser en féé ou préférer le rose.
Je dois dire que j’étais à deux doigts d’aller parler aux parents.
Si on lui dit que les poupées c’est pour les filles, nous avons appris au minus à répondre « poisson pourri, les jouets c’est pour les enfants ! »
Poisson pourri, ça vient de Peter Pan, encore un personnage bien efféminé, tiens.
EXcellent le poisson pourri :).
Il s’avère que la couleur préferée de mon fils de 8 ans est le rose et qu’il s’est fait aussi chambré par ses camarades d’école. La parade pour les copains : « Et les joueurs de l’équipe de rugby du stade français, ce sont des filles peut-être « ?
Mon grand fiston, hypersensible, a refusé un jour de s’inscrire à un cours d’éveil corporel parce que « C’est pour les filles. La danse, ce n’est pas pour les garçons. On se moquera de moi »…
Depuis, j’essaye de lui montrer un maximum de choses, Billy Elliot, les Chaplin, ce genre de choses, pour lui faire comprendre que se libérer d’émotions par le biais de son corps, ce n’est pas réservé à la gente féminine.
A côté de ça, son petit frère, qui adore la castagne, est passionné de dînette, de pet shops et de poneys! (ma bête noire…).
J’adhère à fond à ton billet, Paf! Emprisonner nos enfants et par conséquent les adultes qu’ils deviendront plus tard dans des boîtes stéréotypées, c’est les empêcher de vivre pleinement leurs passions et leurs émotions.
Et après on s’étonne d’être l’un des pays les plus consommateurs d’anti-dépresseurs!
On en parle beaucoup de ces affiches, sur les réseaux et je vois que beaucoup de personnes ne comprennent pas où est le soucis. Je ne sais pas si je trouve ça pitoyable ou dangereux….
Vouloir cantonner nos enfants à leur sexe est stupide, inefficace et dangereux.
Et que la manif pour tous (que je déteste ce nom !) utilise ce genre de message pour faire passer leurs messages, c’est juste pathétique…
J’adore tes affiches !
J’adore que mon fils se déguise en blanche-neige avec pour parfaire son déguisement, son chapeau de pirate.
J’adore que ma fille couche les voitures cars dans le lit de sa poupée.
J’adore que mon fils donne le biberon au bébé de sa soeur et qu’il aime passer le balai…
Bref, au lieu d’instrumentaliser les enfants pour ce combat qui ne les concernent pas (encore), qu’ils s’occupent déjà des manquements de leur propre religion (puisque c’est bien de religion dont il est question, dans le fond…)
Assez naturellement, c’est chez toi que j’ai envie de troller.
Par pour crier que je suis pour cette manifestation, que vraiment, tu es un con à vouloir que chacun vive sa vie tel qui est.
Non, je veux juste bien enfoncer le clou et parler en tant que maman. Encore plus que de laisser vivre mes enfants, j’ai envie de dénoncer ce que je ressens en ce moment.
Je vais être un peu grossière. Pour un troll, cette technique est fortement appréciée.
Je m’imagine donc être la mère d’un petit garçon, qui est devenu grand. Il aime les garçons. Il a un compagnon. Je suis toujours sa maman. Évidemment.
Il voit des affiches qui lui disent qu’il est mal fait, qu’il y a un truc qu’il a raté. Mais quelle image cette affiche, cette manif, cette polémique renvoient à mon enfant qui est différent ?
Mon petit, mon bébé, il se sent mal à cause de toi. À cause de toi, espèce d’enculé qui doit penser que d’être homo c’est une maladie. Que c’est un vice qu’il faut soigner. Que ça peut se propager.
Au départ, je n’avais pas envie de t’agresser. Je trouvais que chacun avait le droit d’avoir ses idées. Et puis, tu as doucement évolué. D’un principe civique qui te gênait, tu as commencé à être homophobe. Doucement, mais sûrement. Tu dis que non, mais tu cherches à prouver par A + B que d’être homo, ce n’est pas adapté. Ce n’est plus seulement différent, pour toi, c’est inapproprié.
C’est à cause de ta religion ?
Di.eu. aurait décidé d’humilier, de mettre plus bas que toi ? Il y aurait les bons et les ratés ? Où tu as lu ça ? Pardon, la religion c’est tabou, il ne faut pas en parler. Chut. Pardon. Désolée.
En fait, je me permets. Peut-être parce que moi aussi j’ai une foi. Un juif peut rire d’un juif (du trollage par-ci par-là). J’en conclus qu’un croyant peut rire d’un croyant. Rappel toi un instant que c’est Di.eu qui juge et pas toi. Il a fait l’Homme à son image. Il n’y a pas écrit qu’il y aurait atelier de pâte à modeler pour transformer les ronds en carrés.
Je ne peux pas entendre que la religion c’est ça, qu’elle prône des idées sans regarder le besoin de l’autre à côté, qu’on pourrait être prêt à souhaiter un enfant différent. Je suis vraiment désolée, je ne peux pas. Je ne veux pas.
Moi je suis la maman, celle qui veut protéger son enfant. Je ne veux pas les protéger d’être pédés, je veux les protéger d’être à tes côtés, toi, le militant qui pense que mon enfant parfait n’a pas le droit d’être différent.