Grossesse à risques
juillet 17, 2013 dans ma vie
Quand on m’a expliqué en détail la biopsie du trophoblaste.
J’ai dit il y a longtemps que je t’expliquerai pourquoi MQB avait des raisons de s’inquiéter facilement à propos du minus. Allez, j’y vais avant de partir pour la perfide Albion.
Je déconseille la lecture de cet article aux femmes enceintes, surtout de plus de trente-huit ans.
Je décline toute responsabilité pour d’éventuelles inexactitudes médicales. Chuis pas toubib.
D’abord, sache que nous n’avons pas mis trois semaines à l’avoir. Ça n’a pas marché pendant deux ans, avec quelques faux espoirs. Il a fallu que nous nous disions “fuck, c’est plié, partons quinze jours au Japon en vacances de rêve” pour que pouf, enceinte, et pouf envolés les acomptes pour Japan Air Line et les hôtels. Parce qu’on nous a tout de suite fait comprendre qu’avoir un enfant à cet âge-là nous permettait de rentrer sans sommation et sans vaseline dans la catégorie “grossesse à risque”.
Avant de connaître MQB, je pensais que les petites lignes sur les papiers des médicaments qui listaient les effets indésirables, c’était une précaution des labos, un truc qui me semblait toujours exagéré. Et bien MQB, elle, elle les lit toujours parce que ça lui dit ce qui va lui arriver à elle en prenant le médicament. Elle est le modèle type du “dans le pire des cas”. Elle n’en oublie pas un. Tu ajoutes à ça de nombreuses allergies alimentaires et tu comprendrais déjà que nous ayons renâclé à partir dans un pays ou les petites lignes sur tout seraient incompréhensibles pour nous. Mais de toute façon, dès la première échographie, on nous a présenté un risque de décrochement du vermisseau qui excluait tout vol long-courrier.
Adieu Japon, bonjour le suivi médical de la grossesse à risque.
Ça a donc commencé assez tôt, ce long chemin tout au long duquel j’ai toujours été ébahi (voire éberlué, voire ébaubi) par le manque de psychologie des gens qui travaillent dans le domaine médical. Heureusement, nous avons rencontré une sage-femme et un chef de service de maternité formidables qui ont rétabli la moyenne.
Notre premier vrai moment de bonheur remonte à la première échographie, celle des trois mois. Celle avec laquelle tu annonces normalement au monde le début de cette formidable aventure, comme ils disent dans la télé-réalité. Pour nous ça a été le premier constat inquiétant, maintenant que le petit roswell semblait correctement accroché : clarté nucale. En gros, tu peux faire la fête avec ta famille et tes amis en annonçant que tu es enceinte (wouéééééé), mais qu’il y a une chance (est-ce bien de la chance ?) sur 52 qu’il soit trisomique (moins woué). Nous avons mis le pied dans les probabilités médicales. Et c’est comme le requin des dents de la mer, il s’arrête pas après avoir bouffé ta chaussure.
Compte tenu de cette clarté nucale, il nous a été chaudement recommandé de ne pas nous dispenser de faire une petite amniocentèse vite fait bien fait. Bon, on vous cache pas que ça peut faire courir un risque à l’enfant, mais à votre âge, moi je dis ça je dis rien. Pis tiens, on va faire une biopsie du trophoblaste plutôt, parce que ça, on peut le faire tout de suite, dès les trois mois. Ah ok, les risques sont les même que l’amniocentèse ? Pas supérieurs ? Alors on y va. Je me permets de dire on parce que je l’ai accompagnée à chaque rendez-vous, à toutes les remises de papier un vendredi soir qui te font passer un week-end de merde à te poser des questions, à angoisser, à aller voir sur le net et à flipper encore plus. Mais c’est quand même elle qui a pris les aiguilles, moi j’aurais pas pu.
La biopsie du trophotruc consiste à aller prendre un peu de ce qui va devenir le placenta et contient l’ADN du nain pour voir si il a les chromosomes dans l’ordre avec le numéro complémentaire. Bon, manque de bol, comme c’est une opération assez délicate, ils ont pris du sang de MQB en même temps que le bout de machin et donc le résultat n’était pas concluant. Zob. Et alors on fait quoi ? Ben retour à la case amniocentèse. Mais quand on la fait après la biopsie du trucoblaste, on augmente encore les risques pour le minus en devenir. Ah, chié. Mais il faut le faire. Compte tenu de notre début de parcours qui aurait pu être commenté par Denis Brogniart, on nous a rendu la copie dans un délai record. Et là, pour une fois, on nous a rien annoncé de catastrophique.
À SUIVRE.
Rho, l’enfoiré, il nous plante comme ça en plein milieu de l’histoire. Pour se barrer à Londres en amoureux. Va falloir attendre méchamment pour la suite.