Quand on prend le minus pour une fille sous prétexte qu’il a les cheveux longs. Achète des yeux !

mai 30, 2013 dans ma vie

À la demande générale de Mme Woua, je vais vous raconter un peu mes origines et mon parcours géographique. C’est pichtoresque sans avoir franchi les frontières. J’ai demandé à ma reum hier de me faire un point sur l’origine de mes quatre grand-parents. Et là surprise, la région dont j’avais toujours entendu parler est celle de mon grand-père paternel, celui dont je porte le nom. Un peu comme si le reste de mes origines s’était effacé en même temps que les trois noms de famille supplantés par la dictature du mâle. Il ne restait que la Bretagne, terre du père de mon père.

Je n’ai rien contre les Bretons, la Bretagne est une belle région, mais j’ai toujours eu du mal avec les discussions des nombreux pseudo-bretons en soirée “ah ouais t’es Breton, moi aussi, t’es d’où ? Ah ouais, Kerménec Plouvinio Trégoat Le Coadic (pioche !) Et c’est où en Bretagne ?” Je sais pas, je m’en fous ! Et est-ce que tu serais aussi relou si je te disais que je suis de l’Aisne ou de la Nièvre ?

En plus, mon nom de famille, typiquement breton, n’a pas du tout la sonorité si typique à base de ec, de ic ou de eguen. Donc je n’échappe jamais au “ah ouais, c’est Breton, ça ?” avec l’oeil suspicieux du Breton connaisseur de mon cul à qui on ne la fait pas. Pourtant, si t’es un peu curieux de la chose, tu découvres que dans cette région, de nombreux noms ont des origines hébraïques. Mais manque de bol (de cidre), le mien y sonne pas Breton. Bref, j’ai l’impression qu’il y a à Paris autant de Bretons que de gens qui ont lu Astérix. Juste ça me semble louche.
Je fus donc soulagé d’apprendre que je ne suis qu’à 25% Breton.

Désormais en soirée, je pourrai avantageusement me targuer de l’une de mes trois autres origines : vendéenne, angevine et Yvelinoise.

Et la meilleure, c’est que je n’ai jamais habité dans l’une des quatre régions susmentionnées. Je suis né en banlieue, à Suresnes. J’ai vécu les toutes premières années de ma vie à Argenteuil dans une belle cité toute neuve. Enfant du baby-boom (note pour les jeunes : ça veut dire que mes parents sont nés juste après la guerre / note pour les jeunes et cons : la Deuxième Guerre mondiale qui a fini en 1945, pas mai 68), mes parents sont rentrés tous les deux au Crédit Lyonnais à l’âge de seize ans. Ils s’y sont trouvés beaux. Mon père avec sa blouse du service informatique et sa belle gueule, ma mère, petite souris craquante avec son chignon crêpé et ses mini-jupes plissées. Ils se sont mariés. Y’avait pas le sida, mais y’avait pas la contraception non plus, donc j’ai débarqué pour leurs vingt-deux ans. Merci la méthode Ogino (pauvre Ogino, alors qu’en fait c’est la faute à Knaus). Comme ils étaient mariés et qu’ils avaient choisi d’être mobiles pour évoluer professionnellement, ils ont déménagé régulièrement. D’abord envoyés près de Lyon quand j’avais trois ans, nous habitâmes à Fontaine-sur-Saone puis Saint-Germain-au-Mont-d’Or. Puis direction Metz (vers sept ou huit ans) ou plus précisément Marly et Pouilly. À quatorze ans, rentrée en seconde à Dijon, quartier Fontaine d’Ouche. À dix-huit ans, retour en région parisienne, au Perreux-sur-Marne. Ils sont partis à Nantes quand j’avais vingt deux ans mais j’ai arrêté de suivre et me suis installé à Boissy Saint Léger en commençant à bosser à la fnac de Créteil. C’est vers l’âge de trente ans que j’ai franchi le périphérique et décidé que je ne le retraverserai que pour aller très loin. C’est toujours prévu, mais pas pour tout de suite. J’ai aussi fréquenté des résidences secondaires de manière assidue, l’une dans la Meuse près de Saint-Mihiel, l’autre près de Chartres. Et j’allais aussi chez ma mémé Lulu entre Château-Thierry et Soissons. Tout ça m’a fait cumuler un nombre impressionnant de bornes allongé à l’arrière de la Simca 1100, Chrysler 180, Renault 30 V6… sans ceinture de sécurité et avec le délicat parfum de la Gauloise sans filtre. Une époque déjà disparue, quoi.

Voilà Madame Woua, d’où je viens. Je me sens parisien, mais dépourvu de ce dédain pour les gens qui habitent ailleurs.

Si vous les autres avez des suggestions de billets, des questions, des curiosités, n’hésitez pas, ça m’évitera l’angoisse de la page blanche.