La belle histoire du retour éthique et local du Mako moulage

octobre 8, 2014 dans ma vie par Paf

Aujourd’hui, pas de suspense, je vais te parler du retour du Mako moulage, le vrai, l’unique ! De deux choses l’une : soit tu es jeune et tes parents ne t’ont pas expliqué la vie et tu ne sais pas de quoi je parle, soit tu es un peu moins jeune et ce mot a déjà fait crépiter dans ton cerveau une case de souvenir agréable de ton enfance. Pour toi la jeune, j’explique en deux mots : le Mako moulage est un jeu créatif avec lequel tu fabriques de petites statuettes à l’aide de moules en latex que tu dois ensuite peindre. Tu verras plus bas le minus en faire. Ce jeu a connu un succès considérable dans les années 70 et 80 avant de tomber en désuétude. La plupart des gens qui ont connu cette activité dans leur jeunesse en ont gardé de très bons souvenirs. J’ai jamais, mais alors jamais entendu quelqu’un dire “rho je détestais le Mako moulage”.

Bon, pour résumer l’histoire, une petite dame maman de trois enfants a eu l’idée de ressusciter la marque en améliorant le peu qu’il y avait à améliorer : en faire un produit éthiquement responsable. La version 2014 est donc fabriquée presque intégralement en France. Les moules latex viennent de Haute-Loire, le plâtre du Vaucluse, la peinture d’Indre-et-Loire. Seule la boîte vient d’Italie. Le tout est assemblé et expédié depuis la Dordogne.
Du coup, j’ai aimé le combo super-jouet ressurgi du passé qui fait appel à la créativité (pour la peinture) et qui sauve des emplois par ici au lieu d’être produit à vil prix en exploitant plus miséreux que nous.

Je salue la perspicacité de Laurie qui m’a présenté la nouveauté en flairant que ça allait me plaire et qui m’a fait parvenir une boîte. Donc, j'ai reçu la boîte. Ensuite, jusqu’au mercredi après-midi suivant, j’ai dû dire cent trente-deux fois au minus “non là on a pas le temps de le faire là, je t’ai dit mercredi après-midi bordel à cul”. Enfin, nous arrivâmes au mercredi après-midi. Je passe au présent parce que c’est plus vivant pour raconter ça. C’est parti pour la démonstration.

Donc on commence par installer le matériel. Choisir deux victimes moules. Pas plus parce que tu n’as des croisillons que pour suspendre deux moules. Rha les fameux croisillons. Tout te revient en mémoire si tu les as eus entre les mains à l’époque où tu portais un sous-pull jaune. Donc tu ajustes quatre petits croisillons pour faire tenir un moule la tête en bas et tu poses le tout sur un bol. Et tu fais pareil pour le deuxième évidemment. Si vraiment tu insistes, genre t’as trois gosses à occuper simultanément, je t’informe que j’ai réussi à faire tenir un moule sur un pot de confiture en le calant avec des bâtons de glaces.

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Ensuite, il faut préparer le plâtre. C’est hyper simple : une dose d’eau pour trois doses de plâtre. L’unité de mesure conseillée est la cuillère à soupe. Nous avons choisi une grande cuillère pour réduire le nombre de chances d’en foutre partout transvasages. Astuce : pour faire une cuillère rase de plâtre, nous passons la lame d’un couteau au ras de la cuillère. Pour que le minus puisse faire les cuillerées lui même, j’ai versé du plâtre dans un saladier. Je te conseille de ne pas faire comme nous, c’est-à-dire de préparer ton plâtre dans un récipient pourvu d’un bec verseur, ça facilite grandement le remplissage des moules. Quand le mélange est fait dans les bonnes proportions, il ne reste qu’à touiller pour que le mélange soit parfaitement fluide. Faut pas être surpris, ça reste très liquide. Pour touiller, nous avons utilisé le manche d’une cuillère en bois (mais tu prends bien ce que tu veux). Ensuite, on verse le plâtre dans les moules. Attention, pas besoin de remplir le moule à ras bord, on peut s’arrêter bien avant la boursouflure (sauf si tu veux que ta statuette ait un gros piédestal). Astuce : remplis à moitié puis tapote le moule pour que d'éventuelles micro bulles d'air ne viennent pas gâcher un détail de ton œuvre, puis finis de remplir.

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Ensuite, c’est le supplice la partie préférée des enfants, on attend 25 minutes pour le séchage pendant lesquelles on peut regarder un épisode de Tom Sawyer (histoire de rappeler à tes enfants que dans le temps, les mauvais élèves étaient fouettés à la baguette).

Le démoulage de certaines pièces peut-être un peu délicat. Si tu démoules pile au bout de 25 minutes, ne sois pas surpris, la statuette sera tiède. Si tu as deux mains gauches comme MQB, certaines parties comme la bouche de l’hippopotame peuvent te rester dans les doigts (ça se recolle assez facilement). Commencer le démoulage par les côtés les moins tarabiscotés, sans hésiter à tirer sur le latex (très résistant) et à le retourner comme une chaussette. Par exemple, pour l’hippo, il vaut mieux démouler d’abord les fesses et finir par la bouche.
Il ne reste qu’à peindre les œuvres, là c’est liberté totale. Les peintures fournies se mélangent très bien pour créer des nuances. Elles s'appliquent aisément et sèchent vite.

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Pour finir, voici quelques illustrations de choses que tu peux éviter :
erreur #1 : remplir le moule à ras bord. Pas utile. Vraiment.
erreur #2 : prendre en photo le crocodile du minus sous un angle peu flatteur compte tenu du léger strabisme dont il souffre.
erreur #3 : (réparée) voici un hippo à la mâchoire recollée, ça se voit presque pas.
erreur #4 : penser que son enfant comprend quand on lui dit de ne tremper que les poils du pinceau dans le pot. En vrai, il arrête d’enfoncer quand ses doigts rentrent en contact avec la peinture.
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Voilà, le Mako moulage, contrairement à certains films de ma jeunesse, n’a pas pris une ride. Je ne t’indique pas de magasin, tu le trouveras à peu près partout. Sur le site de Mako Créations, tu peux voir les boîtes disponibles. Pour ma part, j’espère que de belles licences vont voir le jour, je rêve de Totoro (mais je crois que je rêve).