Les nouveaux héros, la fondation Louis Vuitton, Virginie Despentes et le cochon

février 2, 2015 dans ma vie par Paf

fondation-vuitton

Billet en vrac. Je remets à un peu plus tard le troisième billet que j’ai en tête sur le commerce.

Nous avons emmené le minus à une avant-première du nouveau Disney : les nouveaux héros et nous avons été très agréablement surpris (surtout parce que nous ne nous attendions pas à quelque chose de phénoménal). Une bonne histoire (de chez Marvel), une ville fictive mélange habile de Tokyo et San Francisco et des personnages très attachants. Hiro Hamada est un petit génie virtuose de la robotique. Quand son grand-frère disparaît tragiquement dans un incendie, Hiro découvre ce sur quoi travaillait son frère : Baymax, un robot infirmier trop kawaï. C’est plein de bons sentiments, de gadgets incroyables, de rebondissements et il est très beau. Le minus a beaucoup aimé. Il sort le 11 février et je recommande à partir de cinq ans.

baymax

Cette semaine j'ai aussi beaucoup apprécié Foxcatcher. Je n'ai aucun attrait pour la lutte (ni pour aucun autre sport) mais la série Friday Night Lights m'a démontré que n'importe quel sujet, lorsqu'il est bien traité, peut être passionnant. Ce film relate l'histoire (vraie) de deux frères américains champions de lutte et de leur relations avec un milliardaire excentrique. Les acteurs sont incroyables. La prestation des trois acteurs principaux est pour moi du niveau de De Niro dans Raging Bull. Nous avons aussi vu avec MQB le très beau Timbuktu. Elle a adoré, j'ai eu un peu de mal avec le sujet. Ce film décrit la vie près de Tombouctou, région tombée sous la coupe des extrémistes religieux et terrorisée par les djihadistes : les interdictions absurdes de jouer au ballon, de chanter ou jouer de la musique, de fumer, les condamnations iniques de tribunaux fantoches. Ce film devrait être montré dans les écoles, pour ouvrir des discussions, réfléchir à la situation. C'est la première fois qu'un film originaire de Mauritanie est en course pour l'Oscar 2015 du film de langue étrangère. J'arrête là pour la partie cinoche.

Samedi, nous sommes allés à la fondation Louis Vuitton qui a ouvert ses portes en fin d’année dernière à côté du jardin d’acclimatation. Ce bâtiment vaut gravement le détour (photo du haut). Imaginé et conçu par l’architecte Frank Gehry (qui a imaginé le musée Guggenheim de Bilbao que nous avons visité à deux reprises), il est constitué d’immenses voiles de verre qui font penser à un vaisseau futuriste. L’intérieur est aussi intéressant que l’extérieur, les volumes sont atypiques, le mélange de verre, de poutres d’acier et de bois, l’absence quasi totale de lignes droites, tout est nouveau. Cette œuvre architecturale est majeure. Voici un lien pour vous faire une toute petite idée. Pour ne rien gâcher, l’exposition consacrée à Olafur Eliasson et qui dure jusqu’au 23 février est très réussie. Les enfants ont apprécié les jeux de lumière et de miroir. Je vous mets quelques photos. Il y a aussi une exposition sur la création du bâtiment très complète avec une vidéo accélérée des douze années de sa construction. Attention c'est pas donné : 14€ le plein tarif et 5€ les moins de 18 ans. À noter qu'il y a un tarif pour les groupes scolaires qui lui est avantageux : 60€ pour jusqu'à 30 participants.

Olafur-Eliasson

tu peux cliquer pour agrandir un peu

 

Je voulais aussi vous dire tout le bien que je pense du nouveau roman de Virginie Despentes : Vernon Subutex (première partie d'une trilogie). J’éviterai difficilement les poncifs sur l’écriture de Virginie Despentes, l’acuité du regard qu’elle porte sur notre époque, la modernité de ses personnages. Je comprends qu’on parle d’une écriture “coup de poing”, c’est vraiment l’effet que ça fait, de se faire couper le souffle à l’endroit et au moment où on ne s’y attend pas, par un résumé lapidaire, une vérité qui t’éclate à la tronche. Une galerie de personnages urbains désenchantés, mais pas désespérés, qui font ce qu’ils peuvent avec leurs vies, qui sont tout sauf manichéens. Vernon Subutex est de ces livres qui ne laissent pas indemne, mais dont on sort un peu plus riches. Je me sens archi-contemporain d'elle, sans doute parce que nous avons exactement le même âge.

Et je termine avec une anecdote du minus. Je t’ai déjà raconté comme il est difficile avec lui de savoir comment se sont passées les journées, ce qu’il a fait, ce qu’il a mangé ou surtout ce qu’il n’a pas mangé, tout ça. Or, sur le site de la caisse des écoles, il est possible de voir quels sont les menus proposés dans l’arrondissement. Donc j’ai pris l’habitude de regarder pour lui demander précisément afin d’éviter la réponse jmerapelplu.

Comme ça, je peux lui demander précisément s’il a goûté en entrée la salade maïs-olives noires-feta (mouhahahaha). Et donc l’autre soir je regarde le menu et je lui demande :
- Ha ben sauté de porc, c’est bon ça sauté de porc ! T’as goûté au moins ?
- Non, moi j’ai l’autre viande.
- Comment ça l’autre viande, y’avait pas du sauté de porc, ils ont remplacé ?
- Non, y’avait du sauté de porc, mais moi j’ai l’autre viande.
- Quelle autre viande ?
- Je sais pas, du poulet, je crois.
- Mais pourquoi t’as pas comme les autres ?
- Ben parce qu’une fois ils m’ont demandé si je mangeais du porc et j’ai dit non.
- Ah ! Et depuis ils ne te donnent plus de porc ?
- Ben non, parce que j’ai dit que j’en mangeais pas.

Voilà voilà. On s’est bien marrés avec MQB. Je crois que le personnel de la cantine va aller de surprise en surprise en découvrant que la religion du minus lui interdit aussi de manger n’importe quel plat en sauce, n’importe quelle herbe et plus généralement n’importe quoi qui arrive mélangé dans son assiette.