Faut pas me saouler sur le chemin de la piscine

avril 5, 2015 dans ma vie par Paf

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Ma femme m'a dit de ne pas écrire ce billet. Mais comme l'a si bien résumé mon pote Papacube, je fais ici un peu ce que je veux.

Hier, sur le chemin de la piscine, je suis tombé sur une mini manifestation d’activistes véganes. Disposés en carré, chacun arborait sur le torse une grande photo couleur d’animaux lors de l’abattage et réjouissances du même calibre. Je comprends leur combat sans qu’il soit le mien. J’adhère moins au principe de fustiger la production bio en se postant devant un supermarché bio. Il y a tellement pire dans la production de masse que je trouve dommage de fustiger les consommateurs (de produits carnés, certes) qui sont ceux qui nuisent le moins à l’environnement. Mais bon, je comprends le message de “manger de la viande bio, c’est autant tuer des animaux que les autres viandes”.

Là où j’adhère beaucoup moins, c’est quand mon fils de six ans peut voir les photos que ces gens arborent. Donc à l’aller, je contourne un peu en me mettant entre lui et les images en question. Je ne suis pas prude, nous faisons la même chose dans les expos d’art contemporain lorsque certaines oeuvres s’adressent à notre avis à un public adulte. Par exemple à Beaubourg la pièce de l’expo Jeff Koons dans laquelle il y a des photos géantes de ses ébats avec la Cicciolina.

Au retour, ils sont toujours là, et j’ai quand même envie de leur dire que je ne trouve pas ça terrible pour les enfants. Donc je dis au minus que je vais lui cacher les yeux pour passer près des gens qui ont des photos d’animaux morts parce que je n’ai pas envie qu’il les voie. Comme il est sur sa trottinette à trois roues (que je vantais déjà il y a deux ans dans ce billet), c’est facile de le faire avancer en lui cachant les yeux.

Et quand je passe, je leur dis, que je ne trouve pas ça terrible pour les enfants qui passent devant comme le mien. Et là, trois d’entre eux me répondent de manière plutôt agressive que si, qu’il faut leur montrer aux enfants comment on saigne, on tue, que c’est la vérité, qu’ils doivent savoir. Je leur réponds qu’on peut leur expliquer sans leur montrer. Ils insistent.
Après, je perds un peu mon sang froid, je leur demande s’ils montrent aussi des pédophiles à leurs enfants et je les traite de bande de cons.

Vous ne m’apprenez rien, je ne vous ai pas attendu pour savoir ce qui se passe d’immonde dans les fermes usines. Je fais partie de ceux qui réduisent progressivement leur consommation de protéines animales, parce que conscient de l’enjeu écologique mondial. Je trouve votre démarche contre-productive parce que vous êtes dans l’extrême, et que comme tous les extrêmes vous me faites peur.
Je sais aussi des tas d’autres choses que je ne montre pas non plus à mes enfants, parce que ce qu’ils ont de plus précieux, c’est un peu de temps avant de voir tous ces trucs gerbants.

J'ai hésité à en parler ici parce que j'ai tout sauf envie de faire de la pub à ces fafs.

Photo du marché de Long Xuyên, delta du Mékong, décembre 2013.