Des cases, des bulles, des onomatopées

mai 8, 2015 dans ma vie par Paf

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Depuis mon enfance que je qualifierais fort originalement de la plus tendre, j’aime Peyo. Bizarre cette expression de l’âge tendre, ça doit venir du fait que les enfants sont plus faciles à mâcher doux que les adultes. À moins d’être réfractaire à la BD, tu ne peux ignorer Peyo. Peyo, c’est l’auteur des schtroumpfs, de Johan et Pirlouit, de Benoît Brisefer. Trois séries que j’ai adorées. Voir aujourd’hui le minus passer des heures à lire les schtroumpfs m’émeut beaucoup. C’est vraiment la BD parfaite pour commencer, plus facile que Lucky Luke, Astérix ou Tintin. Je te conseille de commencer par les numéros les plus anciens. Il m'amuse quand nous lisons ensemble parce qu'il ne faut rater absolument aucun mot, surtout pas les onomatopées. C'est ce qu'il préfère. Il ne se remet pas du PROUF du cadeau du schtroumpf farceur. De temps en temps, nous lisons à deux voix, je fais toutes les bulles de dialogue, il lit les rectangles narratifs et tout le reste (Vlan, bang, bam, toc).

Alors bien sûr, avec un regard d’adulte, y’a plein de trucs pourris dans les schtroumpfs, à commencer par cette conne de schtroumpfette dont la blondeur n’a d’égal que la niaiserie, mais c’est pas grave puisque c’est la seule à s’occuper du bébé schtroumpf, y’a la dictature  patriarcale du grand schtroumpf, y’a aussi les schtroumpfs noirs, qui font “gnap” et qui sont méchants, j’en passe et des meilleures. Le truc, avec les schtroumpfs, c’est de ranger sa psychanalyse à deux balles et de prendre les choses pour ce qu’elles sont, des petites histoires sans message subliminal.

Depuis mon enfance, donc, au dos des Johan et Pirlouit, au dos des schtroumpfs et au dos des Benoît Brisefer, je vois marqué “du même auteur, découvrez aussi les aventures de Poussy”. Putain, ça faisait presque quarante ans que je me demandais comment elles sont ces BD de Poussy. Et je n’avais jamais pensé à regarder sur le net. Du coup, j’ai demandé à une de mes  bibliothécaires qui m’a indiqué que les trois tomes étaient disponibles dans le 13e arrondissement. J’y suis allé et j’ai enfin pu lire les trois tomes des aventures de Poussy dont je te montre en exclusivité municipale les couvertures :

poussy
Bon, j’ai compris pourquoi c’est beaucoup moins connu : c’est beaucoup moins passionnant que le reste de l’œuvre de Peyo. Ce sont des compilations de mini-histoires presque sans paroles d’une demi-page voire d’une seule ligne comme on en publiait dans la presse. Mais bon, je sais enfin de quoi il retourne et certaines historiettes ne lui ont pas déplu.

Quand il sera un peu plus grand, je lui prendrai à la biblio tous les Benoît Brisefer. Benoît est un petit garçon qui est très fort (genre superman, il soulève des voitures et fait des bonds de deux cents mètres, sauf quand il est enrhumé, il perd alors toute sa force).

La BD occupe une place importante dans ma vie. Si j'y réfléchis, certains auteurs, certains livres me rappellent des périodes de ma vie tout autant que la musique. Le préado, fan de manga, a dévoré les séries célèbres du cow-boy plus rapide que son ombre, du reporter à la houppette et son irascible ami alcoolique, de nos ancêtres irréductibles… Il lui arrive encore de me repiquer mes Soda qui relatent les aventures d’un flic new-yorkais qui s’habille en pasteur pour ne pas faire flipper sa vieille mère cardiaque. Il avait aussi adoré une série qui s’appelle Seuls. Au fait, si y'a encore des couillons qui croient que c'est moins bien de lire des bandes dessinées que des livres, je les invite à aller se faire cuire le cul ailleurs.

J’aimerai toujours la bande dessinée, c’est un art majeur. Pour finir, je vous présente quelques livres qui m’ont enchanté ces dernières années :

BDadultes

Au cinéma comme en BD, j’affectionne les road-trips. Come Prima relate l’histoire très cinématographique de deux frangins qui se retrouvent à la mort de leur père pour faire la route jusqu’à son village natal en Italie. Dans Portugal, un auteur de BD invité à un festival au Portugal va profiter de ce voyage pour donner du sens à sa vie. Je ne sais pas si c'est autobiographique.
Dans Barrio, Carlos Gimenez raconte son enfance à Madrid dans les années 50, sous Franco donc. Ce livre fait suite à Paracuellos dans lequel il raconte son enfance horrible dans les années précédentes dans un orphelinat. Attention, il faut avoir le cœur bien accroché pour encaisser ces histoires de violence et de misère totale.
Ma révérence est un polar classique, l’histoire d’un braquage, avec un décor social populaire d’aujourd’hui, avec un personnage de Riton de banlieue superbe. Une plongée dans un monde de laissés pour compte.
Dans les rares BD qui me font vraiment rire, il y a Pascal Brutal (et plein d’autres histoires de Riad Sattouf, comme retour au collège ou le manuel du puceau). Pascal Brutal, c’est l’homme, la virilité, la testostérone, une gourmette et des Adidas Torsion, dans un monde sous Alain Madelin où tous les pédés ont été retranchés en Bretagne. Rien ne me fait rire davantage.
Et pour finir, la série Il était une fois en France retrace l’histoire (fictive, bien que partiellement exacte) pendant la deuxième guerre mondiale de Joseph Joannovici, ferrailleur immigré juif roumain qui se retrouvera à la tête d’un empire.

C’est forcément frustrant de ne citer que quelques livres. À peine écrit, je pense à vingt autres qui mériteraient tout autant d’être mentionnés. Si le billet vous plait, je fouillerai encore dans mes étagères.

Au fait, si tu les as lus, tu le prononces comment, toi, “Johan et Pirloui” ou “Johanne et Pirlouitte” ?

PS: j’attends toujours ma réponse, je deviens dingo.