ça, c’est le morceau que je voulais te mettre en lien demain mais qui est absolument introuvable. Alors le voilà.
juillet 17, 2013 dans ma vie par Paf
juillet 13, 2013 dans ma vie par Paf
J’aime la nuit. Je veux dire que j’ai toujours aimé la nuit. Même avant d’avoir des enfants et que ce soit le moment refuge, le moment calme.
Quand j’ai commencé à travailler il y a vingt ans, que j’ai eu mon appartement à moi tout seul, je passais une partie de mes congés à rester chez moi faute de fric. Il se produisait toujours le même phénomène : l’heure à laquelle je me couchais reculait d’une heure ou deux chaque soir. Ça commençait à 1h du matin et la fin de la semaine, je me couchais à 6 ou 7h pour me lever vers 14h ou 15h. Il ne restait plus qu’à faire une nuit blanche le dimanche soir pour enchaîner la journée de reprise au boulot et se recoucher à une heure décente, c’est à dire te permettant d’entendre ton réveil le lendemain matin. À l’époque, j’avais ce réveil dont le bip s’accélérait et augmentait de volume progressivement. Je n’ai jamais su si je l’arrêtais sans m’en rendre compte ou si je ne l’entendais pas, mais j’arrivais régulièrement avec quelques heures de retard au boulot. Même en le foutant à l’autre bout de la pièce. Ça n’a pas facilité mon parcours professionnel. Mais mon responsable de rayon savait qu’il pouvait compter sur moi, bon no-life, pour toutes les fermetures, nocturnes, les jours fériés, et je pense que je faisais un mois et demi de travail au mois de décembre. T’ajoutes à ça la possibilité d’emprunter tous les jeux PC, console, et Amiga qui sortaient. Il savait qu’il était à la source du problème. Cet enfoiré vendait des jeux vidéo sans n’en avoir jamais fait un seul. Il disait qu’un bon dealer ne consomme pas la came qu’il refourgue. J’ai appris plus tard que c’est assez facile de conseiller des produits que tu ne connais absolument pas, en te fiant à l’avis de tes collègues experts, en sachant que si tu aimes tel truc, tu aimeras tel autre. J’ai vendu des manga à la pelle sans jamais en avoir lu un, j’ai eu des clients fidèles qui ne voulaient que moi pour leur conseiller des softs de bridge ou de simulation de vol alors que je n’y ai jamais joué.
Mais je parlais de la nuit. J’aime la nuit, mais pas spécialement les gens de la nuit, comme j’aime la Bretagne sans aimer les Bretons. Si tu as raté un post précédent sur le sujet, abstiens-moi de tes commentaires sur le sujet.
J’aime la nuit en ville, j’aime la nuit au fond de la campagne ou d’un bled paumé, la lune avec sa bonne grosse tronche joufflue.
J’aime écrire la nuit, je n’écris presque que la nuit. Je crois que j’écris mal le jour. J’aime écouter de la musique la nuit. Je me couche souvent à regret, parce que je n’ai pas le choix, parce que ce sera trop douloureux demain quand je devrai me lever.
Quand le minus était vraiment minus, je me levais avec MQB pour des tétées de nuit, je l’aidais à s’installer dans ce grand fauteuil que nous avons basé depuis faute de place, je les regardais tous les deux, dans le presque noir de la chambre, j’enviais leur relation. Je ne saurai jamais ce que ça fait d’être capable avec son corps de subvenir à un besoin primaire. Je ne saurai jamais comment ils font les minus, pour savoir instinctivement que le sein est là, pour le trouver comme tous les mammifères. Sans Google.
Et me fais pas chier à m’accuser de faire l’apologie de l’allaitement, je te raconte des fragments de ma vie, tu fais bien comme tu veux. T’es assez grand.
juillet 11, 2013 dans ma vie par Paf
Hier, j’ai sacrifié à la sacro-sainte tradition du minus : se rendre à l’aquarium.
Il adore.
Depuis notre arrivée aux Sables, il me demandait d’y aller. Je traînais un peu les pieds vu que je l’ai déjà fait trois ou quatre fois, celui-là, et que c’est vraiment pas le plus merveilleux que j’aie visité. Doux euphémisme. Faut dire que nous avons à notre actif un beau palmarès, de Stockholm à San Sebastian, de Barcelone à La Rochelle, nous en avons aligné un paquet de qualité. Alors quand tu dois retourner au “Septième Continent”, avec son look d’entrepôt, ses grands bassins un peu vides et un peu moches, ben tu cours pas. Le tarif, en revanche, est à la hauteur de ses plus prestigieux concurrents. Je n’en veux pas au préado d’avoir séché pour jouer à League Of Legend, c’est pas la peine de claquer onze euros de plus pour qu’il s’emmerde.
Quitte à se faire chier promener un moment à l’intérieur, j’ai observé mes contemporains. Parce que ça, c’est une source inépuisable d’émerveillement pour l’extra-terrestre que je suis. Et je n’ai pas été déçu, j’ai pu contempler de beaux spécimens.
Il y a ceux qui disent des conneries à leurs enfants, genre “Papy, c’est quoi comme poisson celui-là, avec un long nez ? - C’est un poisson Pinnochio !” Il y a celle qui interdit à ses rejetons de mettre les mains dans l’eau du bassin tactile et qui jette des regards exaspérés à ton minus qui lui y trempe les deux bras. Heureusement qu’il était en manches courtes, c’est plus pratique que la dernière visite en hiver où les deux manches du pull ont été immergées. Tu sais ce que ça veut dire tactile ? C’est écrit en gros sur le mur. C’est comme les panneaux qui dans chaque salle rappellent qu’il ne faut pas utiliser de flash. Et me dis pas qu’ils ne savent peut-être pas lire, c’est aussi illustré d’un picto explicite. Ben malgré ça, t’en as toujours qui te donnent l’impression que leur objectif est d’aveugler le plus grand nombre d’espèces aquatiques. Tu le vois pas, sur tes photos, qu’il n’y a qu’un gros reflet tout blanc sur une vitre pleine de traces de doigts ? Y’en a même une un jour qui a eu l’outrecuidance de me dire qu’elle savait pas l’enlever. Pourquoi elle irait s’emmerder à lire un mode d’emploi en plus ? C’est bien plus rigolo de stresser des espèces en voie de disparition.
Lors de cette visite, il y avait quand même une nouveauté : pour atténuer l’aspect sinistre du lieu, quelqu’un a eu la bonne idée d’installer sur le parcours de petits jeux pour les enfants, genre trucs de square en miniature et en plastique : un ridicule bateau de pirate (voir photo) monopolisé par un morveux parfaitement antipathique (non, mais sérieux, mouche-le, ton lardon, il a déjà pas un physique facile, mais avec ses deux coulées de Slime sous le pif, c’est le pompon), une sorte de tunnel chenille, deux toboggans d’au moins un mètre de haut… Les nains, ravis, se jetaient tous dessus. Ben y’a des chafouins qui engueulent leurs enfants parce qu’ils ne regardent pas les poissons, alors que “quand même, c’est pour ça qu’on est venus”. Excuse-moi, j’ai cru que tu venais pour faire plaisir à tes mômes, j’avais pas compris, chuis con.
J’ai trouvé adorable la grande sœur de dix-onze ans, avec sa petite robe et son vernis à ongles, qui bavait en regardant sa petite sœur foncer sur tous les appareils.
Ultime observation : l’enfant tellement habitué à ce qu’on le prenne à tout bout de champ en photo que dès qu’il arrive devant n’importe quoi, il se retourne et se fige dans un sourire forcé, toutes dents dehors, qui n’est pas sans évoquer certaines constipations passagères ou autres tourments intestinaux. Ça m’a rappelé un jour au parc Güell à Barcelone. Les touristes faisaient la queue pour se faire prendre en photo avec une salamandre en céramique. J’en ai photographié une vingtaine, de ces mauvais acteurs essayant de jouer un instant la mélodie du bonheur. Au départ, je ne voulais que la salamandre, mais c’était pas possible. Pas à heure de pointe touristique.
Je ne pige pas le principe d’être sur toutes les photos, devant tous les monuments. Comme pour tout, la quantité supplante la qualité. Tu dois fournir des preuves à ton retour de vacances ? Un jour, un collègue m’a sorti ses photos de congés payés comme ça. Il l’a mal pris quand je lui ai dit que c’était bizarre, qu’il y avait la même tâche sur toutes ses photos. C’était sa femme.
juillet 9, 2013 dans ma vie par Paf
10:00 MQB est partie bosser depuis deux heures que j’ai occupées à prendre une douche et petit déjeuner et finir d’empaqueter pendant que le minus se shoote avec sa nouvelle came : Plouf Olly Plouf, ersatz subaquatique de Cars complété d’une loutre débile ou jeune, j’fais pas toujours bien la différence. La gentille dame qui vient passer trois heures chez nous chaque lundi se fait sauter dessus par le minus qui entreprend de lui présenter un par un dans l’ordre chronologique tous les jouets qu’il a eu ces douze derniers mois.
11:15 Après avoir fait en quatrième vitesse le panier pique-nique, je sors de mon appartement parisien lesté d’une valise, d’un sac à dos et d’un minus en mode “Aille laïke tou mouvite mouvite”.
11:20 Arrivée à la station taxi de Faidherbe. Loi de Murphy dans toute sa splendeur. Pourquoi y’en a toujours trois qui poireautent quand j’en ai pas besoin et zéro bordel de merde quand il m’en faut un parce que je dois acheter de la crème solaire à la pharmacie de la gare et que mon train est dans une heure pile.
11:22 Nous montons dans le taxi. Une fois la destination annoncée, le minus entreprend le chauffeur sur des sujets aussi variés que sa destination de vacances, de pourquoi il n’ira pas à la mer parce qu’il ne veut pas mettre de crème solaire et douze autres sujets aussi passionnants. Je gratifie le chauffeur d’un pourboire pour la stoïcité dont il a fait preuve et parce qu’y’a que sur Nostalgie que tu peux entendre Svalutation d’Adriano Celentano.
11:55 Arrivée à Montparnasse. Je sors les billets pour les composter en attendant de voir s’afficher le quai dont nous partirons et réalise que j’ai oublié la carte enfant + à la maison.
11:57 J’envoie des SMS à MQB sur ses deux tels, un mail et lui laisse un message vocal pour qu’elle m’envoie le numéro de Diane (oui, notre femme de ménage se prénomme Diane) afin que cette dernière puisse m’envoyer la photo de la fameuse carte enfant + pour prouver ma bonne foi au contrôleur.
12:10 Après avoir acheté la protection solaire du minus (je soupçonne MQB de me faire croire qu’elle perd celle des vacances précédentes pour que nous en rachetions avec une date d’expiration lointaine, car MQB a un problème avec les dates d’expiration : si je la laisse faire, elle jette les trucs du frigo à j-1 ! Même les yaourts nature !), je monte dans le train et installe le minus puis appelle Diane qui me confesse qu’elle ne sait pas faire ça avec ce qui m’avait semblé pourtant être un smartphone. Shit. J’entreprends de la guider par téléphone pour qu’elle le fasse avec l’iPad de MQB.
12:20 Bon, la photo est prise, ça n’a pas été une mince affaire. Je suis en train de guider Diane dans l’envoi par mail de la photo lorsque le train démarre et enquille une succession de tunnels qui me font perdre le signal et à Diane ses derniers moyens informatiques.
12:35 J’envoie un SMS à Diane : laisse tomber, c’est pas grave. Merci d’avoir essayé.
Le contrôleur est passé vers 13h, je lui ai dit que j’avais oublié ma carte enfant +, que je venais de passer une heure à essayer d’expliquer à ma femme de ménage comment m’envoyer la photo, mais que j’avais échoué. Il m’a dit que c’était pas grave, que la photo n’avait aucune valeur de toute façon. Ça m’a presque consolé. Je lui ai demandé s’il y avait un moyen de la produire a posteriori pour récupérer le surcoût, il m’a répondu que j’en serai de 10€ de ma poche. J’ai dit que c’était déjà ça, et je lui ai demandé comment ça se passait. Il m’a demandé la date de naissance du minus et son nom exact, m’a précisé qu’il n’était pas obligé de le faire et est parti vérifier avec mes billets puis est revenu, m’a dit “c’est bon” et a oblitéré mes billets. Tu te rappelles, préado, quand je t’ai dit qu’il fallait toujours être poli avec les flics et reconnaître ses torts ? Ben avec les contrôleurs aussi.
La température de la clim du wagon était parfaite. Y’a des mecs et des jours qui te réconcilient avec la SNCF.
Bon, je vous préviens les loulous, je vais pas pouvoir faire beaucoup de GIF cet été, mon matériel nomade ne me permettant pas d’en fabriquer et je suis bientôt à sec.
juillet 5, 2013 dans ma vie par Paf
Mardi, je suis allé voir une copine et son petit gars âgé de 18 jours. Y’avait longtemps que j’avais pas vu une crevette comme ça.
La pauvre était toute désemparée parce qu’après un accouchement peinard et quinze jours relativement paisibles et dépourvus de gros pleurs, son minot venait de passer vingt-quatre heures à pleurer de manière quasi ininterrompue, dormant quinze minutes max pour repleurer de plus belle. Elle était un peu sur les rotules, commençant à douter de ses aptitudes maternelles, oscillant entre la désolation de ne pouvoir lui venir en aide et l’exaspération par laquelle nous sommes tous passés quand les décibels produits par le machin dépassent ceux d’un marteau piqueur, la voix de ta belle-mère, ta voisine qui hurle sur son ado tous les soirs, ta machine nespresso qui te rappelle que Clooney doit être sourd pour avoir l’air aussi ravi (rayer les mentions inutiles).
Ma copine, que j’ai toujours connue forte, sûre d’elle. Je savais tellement ce qu’elle pouvait ressentir. J’ai passé une heure à lui expliquer que nous étions tous passés par là, que celles qui disent le contraire ont la mémoire courte ou la fierté mal placée, que non, il va pas se péter quelque chose à l’intérieur à pleurer comme ça, que oui, elle a raison de continuer à l’allaiter malgré les difficultés, qu’elle lui rend un grand service en le faisant. Que c’est normal d’avoir envie de le lancer dans le mur ou de le foutre dans le placard à l’autre bout de l’appart, qu’il faut juste pas le faire. Qu’elle ne doit pas se gratter pour être maître de son rythme, de son temps, se sentir à l’aise d’annuler les copines ou la belle-famille même s’ils finissent de traverser la banlieue à heure de pointe en Twingo sans clim. Qu’elle doit envoyer péter tout ce qui ne relève pas de son bien-être ou de sa survie. Ceux qui t’aiment comprendront, tant pis pour les autres. Et aussi modérer la compassion envers le conjoint qui participe à la nuit pourrie, parce que lui, il a toute sa journée de boulot peinard pour entendre des gazouillis de machine à café et conserver ses relations sociales dont tu es privée par la force des choses.
Je sais que tu y arriveras, que tu apprendras à faire le tri dans les avis médicaux qui sont aussi nombreux que les interlocuteurs auxquels tu t’adresses. Comme nous tous, tu découvres tout, avec une responsabilité énorme sur les épaules, un truc auquel personne ne te prépare.
Merci à MQB, qui lui a parlé trois quarts d’heure au téléphone le soir parce que l’allaitement, j’ai beau avoir vu de près, t’es plus crédible sur le sujet.
Et spéciale dédicace à la quiche de la PMI qui lui a dit qu’elle devait lui donner trop de lactose en lui donnant le sein à la demande.