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janvier 14, 2015 dans ma vie par Paf

arendt

Je rappelle que ce blog est un carnet pour mes fils, pour plus tard. Il faut donc préciser le contexte. Il y a une semaine, des gens sont morts. Vingt au total (dont les trois assassins). Certains parce qu’ils travaillaient dans un journal satirique, certains parce qu’ils étaient policiers, certains parce qu’ils sont juifs. Trois raisons aussi aberrantes de mourir.

J’ai rien écrit depuis. J’étais épuisé. J’ai dormi comme une souche après vendredi. Et je me suis réveillé fatigué. La tension s’est relâchée. J'ai réécouté ce morceau de Renaud. Les moments comme celui que nous avons vécu sont doublement violents : la violence réelle des actes commis, l’attente du dénouement lorsque des vies sont en jeu, c’est la première couche. La seconde, c’est d’observer des réactions pas reluisantes, d��entendre les conneries ou les atrocités proférées. Je suis un fervent défenseur de la liberté d’expression, quitte à ce que des Zemmour aient le droit de déverser leur diarrhée verbale. Les dessins de Charlie, aussi irrespectueux soient-ils, n’ont pas pour objectif de susciter la haine, de cultiver l’intolérance ou de désigner un ennemi. J’aimerais que la loi empêche mieux de nuire ceux qui prétextent l’humour pour faire autre chose.

Heureusement quelques authentiques humoristes sont parvenus à me faire sourire dans cette terrible semaine. Tout le monde a grillé le petit Nicolas qui a joué des coudes pour être sur la photo, ça lui a même valu un superbe Tumblr. Il ne sortira pas grandi de cette histoire, c’est con pour lui.

Merci à Jean-Mitchells qui a pondu mon meilleur tweet de la semaine :

jeanmitchells

Merci aussi à Afida Turner (rendue “célèbre” par 36 jours passés dans la saison deux de Loft Story) qui a tweeté un hommage ému à Charlie de… “Charlie et Lulu” !

afida

Ce mélange d’anglais de merde, de fautes d’orthographe, de majuscules sans ponctuation, de connerie à l’état brut, souvent même d’absence de phrases, tout me plaît.

Mais bon, celui qui m’aura fait le plus rire de la semaine, c’est le minus. Il nous apprend hier soir qu’il a mangé de la viande à la cantine. Stupéfaction chez les parents. Tellement habitués à ce qu’il ne mange que du pain, parfois le dessert et rarement un féculent. Nous cherchons aussitôt à en savoir un peu plus :
- Quelle sorte de viande ?
- Oh, une sorte qu’on avait déjà eue une fois. (Si avec ça on n’est pas fixés, hein ?)
- Et avec quel accompagnement ?
- Ben, les surveillants de cantine, je sais pas comment ils s’appellent.

Je conclus en t’invitant à regarder ce morceau du Suprême N.T.M, qui en 1998 avait déjà diagnostiqué l’origine du problème qui nous a pété à la gueule ces derniers jours : des enfants qu’on a laissé traîner, qu’on n’a pas réussi à éduquer, qu’on a laissé glisser.

 

C'est ça que tu veux pour ton fils ?
C'est comme ça que tu veux qu'il grandisse ?
J'ai pas de conseil à donner, mais si tu veux pas qu'il glisse
Regarde-le, quand il parle, écoute-le ! Le laisse pas
chercher ailleurs l'amour qu'y devrait y avoir dans tes yeux.