Si tu veux pas qu’il glisse…

septembre 16, 2013 dans ma vie par Paf

pieds-noiraude

Être père au foyer, c'est inverser le rôle habituel. Habituel au sens de celui qui est le plus répandu, le plus fréquent. Je me rends compte depuis que j'ai pris ce statut, qu'il heurte (doucement) la logique de nombreuses personnes. Il y ceux (et celles) qui trouvent juste ça anormal, contre nature, pas dans l'ordre des choses. Je ne comprends pas comment, sociétalement*, on en est arrivé à considérer que s'occuper des enfants, prendre une part majeure à leur éducation soit un "truc de femme". D'une part parce que je ne comprends pas que l'on réserve cela à un seul genre. Si une société fonctionnait à l'inverse de la nôtre, les hommes s'occupant exclusivement des enfants, je ne l'admettrai pas davantage. D'autre part, je ne comprends pas que l'on puisse considérer que s'occuper de ses enfants soit une tâche moins importante que celle d'accomplir un travail, quel qu'il soit. Ça, ça me dépasse. Même parmi ceux qui sont assez ouverts à l'idée du père au foyer, enfin au droit du mâle à occuper cette fonction, il en est qui ne peuvent dissimuler qu'ils considèrent que ce rôle est "inférieur" à celui de ceux qui bossent, comme si la création de richesse matérielle (objectif répandu de l'activité professionnelle) était plus importante que la relation avec leur enfant.

Pourtant on est tous d'accord pour dire que le temps passe à toute vitesse, qu'on ne les "voit pas grandir". On sait tous que les enfants, en grandissant, prennent de l'autonomie, c'est bien normal, c'est même notre boulot de parent de les préparer à ça. Qu'un jour ils vivront leur vie, dans laquelle nous trouverons peut-être que nous n'avons plus qu'une portion congrue, un rôle de figurant. Et en sachant tout ça, on ne profite pas davantage de tous les moments magiques du quotidien avec nos nains (je m'adresse principalement à vous Messieurs) ? Et on préfère bosser comme un quéquet à améliorer la productivité de la région Loire, ou réduire les frais de personnel de la division grand public ? Et c'est en ça qu'on est supérieur aux femelles ? Supérieurs en connerie, ouais. Si tu l'avais raté, relis ça.

Rien à voir, pour ceux et celles qui ne la connaîtraient pas, écoutez les paroles de cette chanson, elle a trente-six ans et n'a pas pris une ride.

* Je sais c'est pas un mot et je te pouèt

Et la photo est du minus, je l'ai un peu stylisée.