Un véritable succès…

septembre 22, 2013 dans ma vie par Paf

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À propos de la réforme du rythme scolaire (précision pour mes lecteurs hors de France : Paris a décidé de les mettre en place cette année alors que de nombreuses villes ont préféré s’y préparer correctement et commencer l’année prochaine), je lis sur 20mn.fr que Laurent Chabas, l’adjoint au maire du 9e en charge des questions d’éducation estime que « le dispositif, encore dans sa phase d’ajustement, est un véritable succès. » Dans le même article, je lis que Colombe Brossel, adjointe au Maire de Paris chargée de la vie scolaire et de la réussite éducative, se félicite également d’«un taux d’inscription de 90 à 95% aux ateliers». Tu t’attendais à quoi, Colombe ? À ce que les gens qui bossent (ou cherchent du travail) puissent ajuster leur planning et aller chercher leurs nains à 15h deux fois par semaine ? Je m’interroge plutôt sur les motivations des 5 à 10% qui ne mettent pas leurs enfants dans ces ateliers.

Ce dispositif est une réussite. Faut le dire vite. Bon, y’a un gamin de 9 ans qui est sorti de l’école tout seul à 15h au lieu de rester aux ateliers et personne ne s’en est rendu compte (enfin un dont la presse a entendu parler). Pour Laurent Chabas, qui « reconnaît le couac, il n’y a pas eu d’incident grave ». Donc tant qu’un môme ne se retrouvera pas sous une voiture au lieu d’assister à son atelier, on continuera à espérer deux fois par semaine à quinze heures que notre lardon ne sera pas passé inaperçu dans le bordel que constitue le transfert de responsabilité entre le corps enseignant et les animateurs d’atelier.

Dans l’école du minus, la moitié de ces ateliers sont tenus par des gens qui travaillent à la cantine ou au centre aéré. L’avantage, c’est que ceux-là connaissent à peu près tes nains ( à défaut de connaître des techniques de pédagogie éprouvées et un art ou une connaissance à transmettre à ta progéniture). Mais les autres, qui ne nous ont même pas été présentés, ont tout à découvrir (je ne leur reproche rien à eux). Donc quand tu vas chercher ton nain à 16h20, tu ne sais même pas ce qu’il a fait dans la dernière heure. Parce que le minus, pour savoir ce qu’il a fait, faut le passer à la gégène (note pour les jeunes : technique de torture à l’électricité inventée en Indochine et peaufinée en Algérie).

La directrice de l’école te dit « il faut voir avec eux », et quand tu demandes à la responsable des ateliers, son personnel n’étant rémunéré que pour une heure et demie, il n’est pas possible d’organiser une réunion avec les parents. En attendant, les gamins ne font pas deux jours de suite le même programme, c’est pas grave, c’est bien connu, les gamins, ça aime le changement.

Les nains qui comme le mien pouvaient dormir le mercredi matin l’ont bien dans le baba, ils ont perdu une grasse mat’. Pour ceux qui allaient au centre aéré, il suffit de leur expliquer qu’ils vont à l’école le mercredi matin à la place de deux fois 1,5 heure pendant lesquelles ils font ni plus ni moins que ce qu’ils faisaient au centre aéré, c’est pas compliqué.
Bon, de temps en temps, l’animateur va utiliser des supports (jeux ou livres) que l’institutrice destinait à son projet pédagogique, mais ça c’est pas grave non plus, pas plus que de se soucier de l’état dans lequel les instits retrouvent leur salle de classe les lendemains. Des exemples .

Et le mieux, c’est que cette pseudo réforme ne change rien à la durée des semaines trop chargées qu’il faudrait compenser en réduisant la durée des vacances, mais ça, c’est pas avant 2017 (ou comment refiler une patate chaude au prochain gouvernement).

Non, faut savoir reconnaître avec toi, Laurent Chabas, le véritable succès !