Je suis devenu un incorruptible !

décembre 10, 2015 dans ma vie

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Quand tu es blogueur, on te propose régulièrement des trucs à essayer pour ensuite en parler. On m’a déjà proposé des trucs super, des trucs sympas, des trucs chelous et même des trucs débiles et chers.

Là, on m’a proposé de vous parler d’un truc formidable : une association dont l’objectif est de susciter l’envie et le désir de lire pour les enfants. Tu as déjà pu voir chez moi une citation d’Hannah Arendt : “c’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal”. Je suis convaincu que pour lutter contre toutes les formes de délinquance et d’extrémisme, l’éducation est la clé : apprendre aux adultes de demain à réfléchir. Inciter à la lecture est une mission d’utilité publique. C’est pourquoi j’ai accepté aussitôt de vous parler du “prix des incos”.

Ça s’appelle donc les incorruptibles. Chaque année (depuis vingt-sept ans !), ils organisent un concours littéraire et ce sont les enfants qui votent. Il y a sept catégories d’âge, du CP au lycée. Jusqu’en 2011, ça n’était possible de participer que si ton école, ton centre de loisirs ou ta bibliothèque participait (certains blogs comme Un petit bout de Bib proposent de participer). Mais vu le succès croissant, ils ont décidé de permettre aux particuliers de s’inscrire.

Quand tu t’inscris, tu choisis la (ou les) tranche(s) d’âge. Le prix des livres est nettement inférieur au prix public et des facilités de paiement sont proposées pour permettre l’accès au plus grand nombre. La sélection de cinq à sept livres t’est envoyée en point relais colis.

Nous avons choisi de recevoir les livres de la catégorie CE2-CM1 car nous avions déjà deux livres de la catégorie CE1 (dont le fabuleux petit chaperon qui n’était pas rouge de Sandrine Beau et Marie Desbons).

Voici les livres que nous avons reçus :

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Ces livres ont été sélectionnés par un millier de professionnels (enseignants, bibliothécaires, libraires…) parmi l’ensemble des livres de plus de cinquante éditeurs.

Voilà, nous les avons reçus il y a deux jours et nous en avons déjà lu trois. Les trois sont géniaux, ça va être dur de les départager. Donc si toi aussi tu veux découvrir une sélection d’extrêmement haute qualité de livres pour ton enfant au prix le plus abordable, fonce chez les Incos (là tu cliques, sinon, ça marche pas). Je te reparlerai du truc quand nous aurons lu les cinq bouquins et découvert l’ensemble des choses proposées (jeux, concours…) pour t’en parler en détail.

Croire au père Noël

décembre 7, 2015 dans ma vie

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Le mois de décembre est formidable. Quand je vois comme les enfants bondissent du lit le matin pour se jeter sur leurs calendriers de l'avent Kinder, ça me donne presque envie d'en acheter un tous les mois.

Ça fait un bon moment que le rapport du minus au père Noël nous semble un peu étrange. Jusqu’à la fin du CP, bon, on pouvait admettre qu’il était passé entre les sarcasmes désabusés de la récré et que la magie continuait d’opérer malgré la montagne d’invraisemblances qui entoure le mythe. Mais là, ça ne semblait vraiment plus possible : il a trop de notions rationnelles en tête pour croire au truc. Alors l’autre jour, nous lui avons demandé, en montant le sapin, s’il y croyait toujours, malgré ce qu’il sait des faux pères Noël de magasin, des pays pauvres où il ne passe pas, tout ça…

Voici sa réponse : je sais que le père Noël est une légende, comme Dieu, et moi je choisis d’y croire.

Voilà. Qu’est-ce que tu veux répondre à ça ? Ben rien.

C’est pas plus bête que de croire qu’un parti haineux peut nous sortir de la mouise. Je suis fier d’être de l’est parisien aujourd’hui, qui malgré les horreurs vécues récemment donne le moins de voix à ceux qui prônent le repli sur soi et la peur de l’autre.

Écoute attentivement cette jolie chanson. Vivement le nouvel album.

Un vendredi soir sur la terre

novembre 16, 2015 dans ma vie

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photo prise mercredi 18 novembre 2015

J’habite à 600 mètres de la belle équipe, le restaurant visé rue de Charonne. Coïncidence, vendredi, un peu avant 19h, je suis allé avec mon meilleur ami au Cambodge, restau célèbre pour ses bò bún, que nous voulions prendre à emporter. Comme ce n’était pas encore ouvert, MQB m’a suggéré de prendre un pot dans le coin et d’y retourner pour lui ramener le bò bún spécial (avec nems). Avec mon pote, nous avons remonté la rue Marie et Louise à la recherche d’un bar. Tous les restaurants du quartier étaient vides, le personnel en train de se préparer à l’arrivée des clients, dressant les tables, remplissant les carafes. J’ai montré le Carillon à mon pote mais il m’a dit que c’était encore trop hype, il avait envie d’un bistrot de base. Dans le petit Cambodge en face, ouvert lui en continu (mais le bò bún est à mon avis un poil en dessous de celui de la maison d’origine), il y avait encore peu de monde. Nous avons finalement opté pour le Kelton, un bar PMU trente mètres plus loin rue Bichat. Nous y avons pris une bière en discutant une demi-heure. Puis nous avons fait le chemin inverse, et pris nos plats à emporter. Ensuite retour en vélib à la maison, nous nous sommes régalés de nos bò bún nems en buvant des bières. Nous venions de finir notre repas quand une amie nous a appelés pour savoir si nous allions bien et la terre s’est écroulée.

Le ballet des sirènes a commencé pour ne plus s’arrêter, nous rappelant le sinistre soir du sept janvier. Heureusement le minus dormait et il a un sommeil de plomb.Mon aîné était chez sa mère, je me suis assuré qu’il était à l’abri. Nous nous sommes collés sur nos écrans respectifs, abasourdis à chaque nouvelle (j’ai d’ailleurs halluciné que les principales chaînes de TV n’aient pas interrompu leurs programmes pour alerter les gens). Nous apprenons qu’il y a également une fusillade rue de Charonne sans pouvoir savoir à quelle hauteur de la rue ça a lieu (comme elle fait 1,3km, l’info avait son importance pour nous). Mon pote habitant à moins de deux cents mètres de cette rue, pas question pour lui de rentrer tout de suite. Un peu plus tard, l’info tombe, c’est au 92. Ça ne pouvait pas être plus près. Nous continuons à attendre en voyant le tableau horrible s’agrandir de minute en minute. Mon ami est finalement parti à deux heures et demie. Il nous a dit que malgré les consignes de rester chez soi, les rues étaient pleines de gens qui rentraient chez eux à pied ou en vélib vu que tous les métros du coin avaient été fermés.

Comment peut-on croire qu’un Dieu, quel qu’Il soit, puisse vouloir qu’on tue lâchement des gens ? Comment peut-on être à ce point peu éduqué et influençable pour avaler de telles balivernes et sacrifier sa propre vie ? Comment peut-on se réjouir de la mort d’humains au nom d’un être supérieur censé être bon, aimant sa création ? Tout cela est au-delà de mon entendement.
Bien sûr, nous l’avons expliqué au minus ce qui s’est passé. Nous lui avons fait lire le document réalisé par Astrapi. Il nous a dit que les terroristes, ce sont des gens qui croient en le Dieu de la guerre, nous avons un peu précisé les choses.

Nous avons appris que quelques personnes du quartier faisaient partie des victimes. La proximité immédiate de ces crimes les rend encore plus insupportables. Mais contrairement à janvier, nous n’avons pas envie de quitter Paris en raison de ces évènements. Les rues de cette partie de Paris ce dimanche étaient bondées. Je crois que nombreux sont les Parisiens qui au contraire ont revendiqué leur liberté de boire des verres en terrasse, d’être libres de leurs loisirs, de leurs joies, de leurs amours.

Je termine en disant à quel point les témoignages de soutien de par le monde m’ont fait du bien à l’âme, lors d’événements sportifs, de concerts, sur des édifices publics, nous nous sommes sentis soutenus.

Jamais la Marseillaise, chant guerrier de merde par excellence, ne m'avait procuré une émotion.

Tu peux trouver les deux éditions du petit quotidien à télécharger là.

Le témoignage d’un rescapé du Bataclan m’a bouleversé. Mes pensées accompagnent tous les proches des victimes. Je me répète, mais je voudrais le silence, enfin, et puis le vent.

Celui dont on ne doit plus prononcer le nom

novembre 12, 2015 dans ma vie

 

bite

Hier, je rentre dans la chambre du minus. Il est en train de jouer avec une espèce de serpent en bois. Il le brandit vers moi et il dit “si tu t’approches, mon serpent va t’attaquer !” Je lui demande comment il s’appelle et il me répond “BITO !” Prononce-le à haute voix pour t’imprégner de la sonorité du mot. Je me dis que c’est un peu ridicule comme nom mais je garde mon sérieux. Et il continue à jouer avec en répétant Bito. Au bout de quatre ou cinq fois, je lui dis “tu sais, bite, c’est un très gros mot pour dire zizi, et du coup, le nom de ton serpent, ben il y fait penser, tu ferais mieux de lui trouver un autre nom."

Il n’a rien objecté. Je ne crois pas qu’il lui ait trouvé un autre nom, mais il a arrêté d’utiliser celui-là. C’est le principal.

Et tes nains, ils t’ont déjà inventé des noms super ?

Plus ça va plus j’aime Dominique A. Échantillon gratuit du dernier sublime album là  : Au revoir mon amour et Central Otago

L’elfe, les nains et le Palais de Tokyo

novembre 11, 2015 dans ma vie

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Je sais, je sais, que ça fait un mois que je n’ai rien écrit. Octobre est passé à une vitesse foudroyante. Je reçois des messages désespérés de lectrices qui se languissent.
Non, c’est pas vrai, j’ai une virtualcop’ qui m’a écrit parce qu’elle s’inquiétait de ce silence. Alors je m’y mets.
J’écoute Nicoletta. Là, je suis bien sûr d’être vieux. Ce soir, MQB est à une réunion, c’est elle qui s’est collée cette année à faire la parent d’élève, cette activité n’ayant pas contribué à mon épanouissement l’an dernier.

Ce que je préfère à l’école, ce sont les minus. Les voir en société me passionne. Je me sens comme un elfe (plein de sagesse et de calme et des oreilles pointues donc) visitant un village de nains (des vrais, barbus, en armure, au loin le dragon gronde), amusé de leur vie simple et épatante, faite d’engouements terribles, de désespoirs profonds (et très courts ouf !), de joies vives que nous avons du mal à pratiquer. Nous avons oublié. La société, notre entourage nous ont façonnés, nous interprétons notre rôle social avec plus ou moins de convictions. Je ne regrette jamais les moments où je me débride et que je suis avec eux, à m’enthousiasmer autant qu’eux parce que le préado a battu un gros balèze à LOL à la Paris Games Week. Traduction pour ma mère et ma belle mère et les mères de qui veut : il a gagné à un jeu vidéo (boum boum) contre un joueur très expérimenté (fouyaya) lors d’un salon dédié aux jeux vidéo.

Je continue mon errance musicale, écoute ça pour rigoler . Pis ça aussi, j’adore, mais pas pour rigoler (le clip est chouette mais les textes y sont censurés, c’est débile). Et je me remets pour la dixième fois de la journée l’extraordinaire nouvelle chanson d’Arman Méliès Constamment je brûle. Vivement le concert (16 février au café de la danse).

Dimanche, nous sommes allés au Palais de Tokyo. Je te conseille d’y aller avant le 25 novembre pour découvrir Perspective Playground par Olympus, un ensemble d’œuvres à l’initiative du fabricant d’appareils photo (voir photos en haut du billet). Si tu n’en as pas, tu peux te faire prêter un appareil photo pour t’amuser à immortaliser ta balade dans des installations très photogéniques (et tu repars avec la carte mémoire contenant tes clichés). Le minus s’y est bien amusé et lui qui n’aime pas trop poser d’habitude s’est prêté au jeu joyeusement. Nous avons aussi apprécié les créations de Mélanie Matranga, une Française dont c’est la première expo importante. L’ensemble est un peu inracontable mais vaut le détour. Je précise que nous n’avons pas un enfant mutant capable de se fader quatre heures dans une expo, nous la faisons à son rythme à lui. Si ça lui plaît, ça dure un peu, si ça ne l’intéresse pas, on passe à la suite.

Voilà, si ça c’est pas du billet sans queue ni tête, je ne m’y connais pas. J’essaierai d’être plus cohérent pour te raconter notre séjour de la Toussaint, notre deuxième expérience d’un village vacances.