Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la piñata à exploser sans jamais oser le demander (trois ans de recherches et développement et un titre trop long) et bien plus encore

janvier 8, 2016 dans ma vie par Paf

petitdej

Voilà, mon premier billet de 2016. Tu notes que je prends mon temps. Je ne vais pas te souhaiter une bonne année, on se l’est tous fait l’an dernier et t’as vu le résultat. En vrai, je déteste cette tradition. Rien que pour ne pas retourner au boulot le deux janvier j’aurais pu arr��ter de travailler dans une grande entreprise (pleine de cons donc). Une année, j’ai tenté d’être malade pendant cinq ou six jours, en caressant l’espoir qu’ils oublieraient. Mon cul. Je me suis fait déglinguer au retour, trois fois pire.

Les nains sont retournés à l’école, je retrouve mon rythme. Si tu lis ce blog depuis plus d’un an (voire pire deux ans !), tu sauras qu’il y a une espèce de tradition ici : faire une piñata pour la fête d’anniversaire du minus. Pour les nouveaux, je rappelle les faits. Le minus a eu la mauvaise idée de venir au monde à moins de vingt-quatre heures du petit Jésus, ce qui lui vaut de se prendre une rafale de cadeaux dans la tronche en moins de temps qu’il ne m’en faut pour l’écrire. Cela lui vaut aussi de ne pouvoir fêter son anniversaire avec ses potes le jour dit puisque tous sont occupés à déballer leurs propres cadeaux, qui chez mémé, qui à la campagne, qui dans un chalet et qui chez lui à Paris. Donc le rituel consiste à organiser sa fête d’anniversaire le premier samedi qui suit la reprise scolaire, soit aujourd'hui.

Cumulant ce devoir de confectionner une piñata avec une éternelle recherche de la perfection, je vais te faire part des résultats de plus de trois années de création d’œuvres éphémères. Si t’en as rien à foutre, ce que je comprends aisément, tu peux survoler ce qui va suivre.

Le papier journal, ça a l’air con comme ça, mais tous ne sont pas exactement du même blanc. Il se trouve que le papier de Libé est plus blanc que celui du Monde. Donc je te conseille de te procurer deux ou trois exemplaires du même journal, surtout si ta peinture est claire. J’ai commencé par découper tous les bouts contenant du blanc. Tu les gardes pour la fin pour recouvrir tous les textes et photos. Parce que l'an dernier j'ai utilisé du papier de photocopieuse et ça faisait pas aussi beau, ça plissait).

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Bon il me fallait un ballon rond, pas ovale, et plus gros que la moyenne. Comme le ballon qu'une gentille lectrice m'a envoyé par la poste m'a pété au nez au gonflage, j'ai trouvé un lot de trois ballons "à boxer" chez Hema pour 1,5€. Voilà le bestiau solidement accroché à une étagère au-dessus de mon plan de cuisine :

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Si t'as le choix dans la couleur (pas dans la date pervers contrepèteur), prends le plus sombre possible, tu verras mieux là où il faut ajouter du papier.

Pour la colle, de l’eau un peu chaude et de la farine. J'ai ajouté un peu de sucre au cas où un enfant lécherait la piñata. Non, j'ai lu que ça avait une vertu pour la colle à papier, je ne me souviens plus quoi mais j'ai pas vu la différence. J’ai dosé au pif genre une cuillère à soupe de farine pour un verre d’eau. J’ai mis dans un récipient ovale assez long (une cocotte en fonte parce que j’avais que ça) plus pratique pour tremper les bandes. La farine retombe pas mal au fond de l’eau donc faut la remuer régulièrement en trempant les bandelettes.
Une fois la bandelette trempée, je conseille de “l’essorer” délicatement entre deux doigts pour limiter le temps de séchage (et le dégueulassage de la zone de pose). Il faut superposer les bandelettes dans tous les sens.

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Bien sûr il faut laisser un trou en haut pour remplir la bête et prévoir la fixation parce que si on ne peut pas l'accrocher, c'est à peu près aussi utile que la COP21 pour protéger l'environnement. Cette année, j'ai utilisé les anses et des bouts de papier épais récupérés d'un sac de caviste (j'ai préalablement bu le vin) :

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Après avoir recouvert le tour du trou de premières couches de papier, j'ai posé mes anses (imbibées elles aussi) et superposé les sortes de C de chaque côté. Faut ensuite remettre du papier par dessus. Y'a pass à hésiter sur l'épaisseur en haut du bidule, il vaut mieux que ça pète du milieu ou du bas.

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Et là t'es partie pour une loooongue séance de j'attrape-je-trempe-j'essore-je-pose ponctuée de bandelettes qui se déchirent, de touillage de colle, de passage d'éponge sous le machin qui dégouline, de merde-ça-me-gratte-le-nez et de bordel-je-peux-pas-répondre-à-tes-sms-toutes-les-trois-minutes-ma-chérie-j'ai-les-mains-dans-la-colle. À ce stade, je te suggère de renoncer et de faire autre chose de moins chiant. Mais bon, je continue. Au début de la fin, ça ressemble à ça :

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Il est temps d'utiliser enfin tous les morceaux blancs que tu as mis de côté au début. Là, tu essayes de recouvrir toutes les écritures et photos avec des morceaux blancs (j'ai découpé tous les bouts blancs de deux Monde pour te donner un ordre d'idée). Si tu fais partie des gens qui regardent tous les détails sur les photos, tu t'abstiens quand même de me parler du trou dans le mur de ma cuisine. Quand tu as terminé de recouvrir de blanc, ça donne ça :

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Et là tu te dis que t'aurais mieux fait de pas t'emmerder à découper les blancs. Je te détrompe parce que quand ça sèche, le papier retrouve son opacité et le résultat est le meilleur que j'aie obtenu en trois ans (on peut jouer au jeu de l'erreur avec la photo précédente). Bon, j'ai oublié de le prendre en photo mais crois-moi sur parole. Enfin sur écrit. La preuve, quand je l'ai peinte en jaune, elle ressemblait à ça :

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Quand le séchage est terminé (environ 24 heures), il n'y a plus qu'à dégonfler doucement le ballon. Tu notes que comme je suis un gros perfectionniste, j'ai fabriqué un petit couvercle sur un autre ballon pour boucher parfaitement ma piñata remplie.

J'ai un peu oublié de te dire que le thème de cet anniv' est "jeu vidéo" et que je voulais faire Pacman. Ça m'allait bien de peindre un truc beaucoup plus simple que l'an dernier. Alors voilà, cette année, le résultat :

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De toute façon, pour un bidule qui sera à la poubelle dans moins de vingt-quatre heures, c'est pas grave si c'est pas un Botticelli.

Je ne me souviens plus si j'ai évoqué le goumi dans mes précédents billets. L'expérience m'a montré qu'il est très difficile d'empêcher une meute d'enfants de s'approcher de celui qui va taper. Et dans le tas, y'en a toujours des vigoureux qui mettent du coeur à l'ouvrage et prennent bien de l'élan. Donc si tu veux éviter que Kevin trépane Béatrice, je te conseille d'être ferme sur les consignes. Et puis j'ai mis un chiffon enroulé dans du scotch autour du bâton. Avec ça, on risque peu les points de suture.

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Enfin, pour remplir la bête, là il faut dépenser un peu. Voilà ce que j'ai mis pour environ 25€ :

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Je ne sais pas si tu as déjà vécu ça, mais la scène de liesse quand tout tombe et qu'ils se jettent dessus, ça me fait oublier les heures à poser des bandelettes. Les confettis, ça fait flipper tous les parents, mais ça les rend ouf ! Et c'est pas très chiant à nettoyer. Juste t'en retrouves un de temps en temps pendant huit ou neuf mois.

Voilà, je t'ai tout dit. Je viens de la peser par curiosité, elle fait 1,9 kg ! Tu vois pourquoi faut pas se louper sur les fixations. Je pense que je te raconterai la fiesta. Je l'avais dit l'an dernier puis on s'est pris des merdes sur la tête et je ne l'ai pas fait. On va espérer que ça ne se reproduise pas de si tôt.