Néantiser négligemment

mai 17, 2014 dans ma vie par Paf

pew

Depuis quelque temps, nous sommes victimes olfactives. En clair, ça pue chez nous. Juste par moment, mais fort. Puis plus rien. Très bizarre. Comme je n’ai pas beaucoup de nez, ça ne me gêne pas trop. Mais MQB doit avoir dans son ascendance des chasseurs de truffes, car elle a le pif d’un golden retriever. Je ne te raconte pas pendant la grossesse, elle pouvait sentir les M&M’s que je planquais. Ces odeurs la rendent donc dingue. Après avoir arpenté une énième fois l’appart à quatre pattes le nez au sol, elle a décidé sans plus tarder d’écrire au syndic à ce sujet, avec copie à la présidente du conseil syndical.

Voici le texte de son mail :
Nous sommes victimes depuis plusieurs semaines par intermittence d'odeurs détestables dont nous n'arrivons pas à déterminer la provenance. Cela peut durer environ une heure et disparaître, mais cela nous oblige à ouvrir toutes les fenêtres en même temps. Savez-vous si d'autres personnes ont ce souci et si oui si les propriétaires ont pu comprendre de quoi il s'agissait ? Pour plus de précision, il ne s'agit en aucun cas des canalisations nous avons vérifié.

Mais ce serait mal la connaître que de penser qu’elle peut se contenter de cette recherche de solution à moyen terme. Ça continue à puer, elle n’arrive pas à penser à autre chose. Elle continue son enquête. Elle tourne dans l’appart’, marmonne “c’est comme s’il y avait une bête crevée sous le parquet, ça a l’air de venir du sol, mais pourquoi ça sent pas tout le temps ?” Elle s’arrête, me regarde et me demande “tu ne veux pas aller demander tout de suite à la voisine du dessous si elle le sent aussi ?”
Ça tombe bien, j’avais justement envie de me pendre d’aller faire ça. Je descendis donc d’un étage le pas lourd et l’épaule voûtée afin d’aller poser la question à notre gentille voisine. Qui se trouve être la présidente du conseil syndical depuis peu (elle avait donc lu le mail).

Je toque. Elle entrebâille.

Moi : bonjour, je voulais savoir si vous avez aussi chez vous des odeurs désagréables.

Elle (ouvrant plus largement sa porte) : non, je viens de voir le mail, mais je n’ai pas ce problème. Mais là, je suis en train de faire cuire du chou-fleur.

Nous avons compris en même temps que nous parlions de la même chose.

J’ai bafouillé que ce n’était pas grave, que l’important c’était de savoir ce que c’était.

Quel beau moment de solitude !

C’était beau comme une pub pour Roundup avant un épisode de “Drôles de petites bêtes” sur le replay d’Orange ce matin (authentique !) Pitié n’utilisez pas cette merde, y’a d’autres moyens bien plus économiques et naturels.